SAINT ROCH, début du XVII° siècle. — Eglise de Jourgnac. (PI. IV)
La visière relevée du large chapeau dégage le visage émacié bien individualisé. La frange sur le front, les sourcils arqués, les pommettes saillantes, l’épaisse moustache, la courte barbe bouclée à la pointe du menton composent une physionomie expressive. Une longue chevelure ondée coule sur la nuque. La main droite levée pour prendre appui sur le bourdon est déformée. La gauche rabat un pan de la houppelande courte, maintenue par une ceinture, et découvre la robe relevée sur la cuisse où une plaie ronde a creusé la chair enflée. Le manteau agrafé sur la poitrine par une barrette retombe derrière les bras. Des bottes à revers enveloppent les jambes dans leurs plis souples.
Le chien à demi couché pose une patte sur le pied du saint et relève la tête pour montrer le pain qu’il a dérobé. L’ange debout sur son propre socle paraît ajouté ; le pas qu’il fait laisse apparaître sa jambe nue par l’échancrure de la tunique. La main droite avancée est ouverte, la gauche posée sur la poitrine.
Bois peint. — H. : 0,80 (0,77) ; H. ange : 0,31 ; H. chien : 0,17.
Polychromie moderne.
Ancienne chapelle Saint-Roch à Boulou, près Royer, aujourd’hui commune de Jourgnac. Dans une allée, sur la rive gauche du Boulou, fontaine Saint-Roch logée dans un massif maçonné qui soutient une croix en bois. Une seconde croix, pour le bétail, est érigée à quelques pas. Le dimanche après le 16 août, le saint est porté en procession jusqu’à la fontaine. Il y a quelques années encore, le curé lisait des Evangiles aux pèlerins qui le demandaient. (Mots d’écrit du Père Menfouté, 4e série, 1944, p. 61).
(in Saint Roch dans l’art et le folklore en Haute-Vienne, Exposition Bellac, 1964)