Thiron-Gardais

Thiron-Gardais est située dans le département d’Eure et Loir en région Centre-Val de Loire.

Toponymie
« Tiron » a été renommé officiellement « Thiron-Gardais » en 1987 en raison du village proche de Gardais et le « h » ajouté.

Au XIIe siècle, après le règne de Charlemagne, le moine clunisien Raoul Glaber décrit le royaume en ces termes « On vit dans presque toute la terre, mais surtout en Italie et en Gaule, réédifier les bâtiments des églises. On eût dit que le monde lui-même se secouait pour dépouiller sa vétusté et revêtait un blanc manteau d’églises ».
Rapidement, les monastères établis à la campagne prospères et les congrégations sont nombreuses. Cluny chef d’œuvre était la construction la plus monumentale de la chrétienté, illustrera le fait le plus important de l’histoire occidentale chrétienne du XIIe siècle avec 1400 abbayes et plus de 12000 moines mais surtout une totale indépendance vis à vis du pouvoir temporel : Cluny devient l’Ordre monastique le plus puissant du Moyen Age.

Cluny semble tendre vers une véritable universalité mais l’Ordre est bientôt contesté par le monde monastique lui-même et des rigoristes de la Foi, généralement très attirés par l’érémitisme, considèrent que la démesure de sa richesse, le luxe de ses pratiques liturgiques, sa puissance, sont en contradiction avec les principes fondamentaux de l’Evangile.
Ces derniers où se retrouvent Bernard de Tiron (appelé aussi Bernard de Ponthieu), fondateur de Thiron, Robert d’Arbriselles, fondateur de l’Abbaye de Fontevrault, Robert de Molesmes et son successeur Etienne Harding, fondateurs de l’Ordre de Cîteaux et Saint Bruno, fondateur de l’Ordre des Chartreux, militent pour un retour à la plus stricte observance de Règle de Saint Benoît de Nursie.

L’histoire de l’ordre de Tiron
L’histoire de l’Ordre de Tiron (ou Tyron) commence il y a plus de 900 ans dans la forêt du Perche, proche de la source de la Thironne où Bernard d’Abbeville ou de Tiron (1046-1117) fonde son monastère. Avant son emplacement actuel, dont la charte de fondation date de 1114, et grâce au soutien du Comte du Perche, Rotrou III et de son ami l’évêque Yves de Chartres, une première implantation fut faite en 1109 à côté de l’étang Sainte-Anne où une chapelle du même nom marque l’emplacement. Bientôt la foule des fidèles y afflua, le fondateur les accueillit charitablement et employa chacun suivant sa profession : ouvriers en fer, charpentiers, forgerons, sculpteurs, orfèvres, peintres, maçons, vignerons et cultivateurs. Ainsi naquit l’Ordre de Tiron, des moines artisans de stricte observance des règles de Saint-Benoît. Très vite la réputation des moines de Tiron est telle que le Roi David 1er d’Ecosse avec le soutien de son beau-frère, le roi Henri 1er Beauclerc d’Angleterre (qui a pour gendre Rotrou III, Comte du Perche), invite en Ecosse les moines gris de Tiron pour y construire quelques unes des plus importantes abbayes d’Ecosse. ((In www.ordre-tiron.com/ordre-de-tiron.html)

Le Roi de France Louis VI le Gros mit l’abbaye et tous ses biens sous protection royale dès 1122. Il fit même entrer un de ses fils dans la communauté, le futur roi Louis VII le Jeune qui y fit un pèlerinage en l’an 1130… Durant deux siècles, l’Ordre de Tiron, proche de la royauté et des grands seigneurs de l’époque, va connaître une apogée fulgurante avec plus d’une centaine de prieurés et une vingtaine d’abbayes dans tout le quart Nord-Ouest de la France, en Angleterre, en Irlande et en Ecosse.

Eglise Notre-Dame, ancienne abbaye de la Sainte-Trinité

L’évêque de Chartres vint en 1109 bénir les premiers établissements de Thiron ; la fondation officielle date de 1114, sous le patronage de la Vierge Marie. C’est au XIVe siècle que l’abbatiale sera placée sous celui de la Sainte Trinité.

Le clocher au dôme octogonal en ardoises date de 1691, date de la transformation de l’abbaye en collège.

Du collège à l’école militaire
Le collège est fondé en 1629, sous l’impulsion d’Henri de Bourbon-Verneuil, fils naturel d’Henri IV et d’Henriette d’Entragues et la bénédiction de Louis XIV. Il confie cette charge aux moines de la Congrégation de Saint-Maur qui observent la Règle de saint Benoît.
En 1776, sur décision du roi Louis XVI, l’établissement devient un des douze collèges royaux et militaires de France. Les bâtiments sont alors agrandis et occupent deux quadrilatères, adossés à la collégiale.
En 1778, Napoléon Bonaparte est admis comme élève boursier au collège de Tiron, mais il préfère finalement le collège de Brienne où étudie déjà son frère Joseph et qui dispense un enseignement plus scientifique.
Le collège fermera ses portes en 1793 (Depuis Mars 2013, les bâtiments ont été racheté par l’animateur de télévision, M. Stéphane Bern).

L’église se présente comme une vaste nef à la charpente en forme de coque de bateau inversé, de 64 mètres de long sur 12 mètres de large et 21 mètres de haut. Les murailles font plus de 1,50 mètres d’épaisseur à la base. L’ensemble est éclairé par dix-huit fenêtres.
La nef respecte l’architecture cistercienne du retour à la plus grande simplicité : des murs complètement nus, sans peinture ni sculpture, et renvoyer au silence prescrit par la Règle.

Le chœur d’origine détruit au XVe siècle a été remplacé par un chœur gothique flamboyant qui s’est effondré en 1817. Le maître-autel, dédié à la Sainte-Trinité, est supportée par des colonnes de marbres de diverses couleurs d’incrustations, ornée de corniches et de chapiteaux avec cabochons de cristal taillé et portant : au milieu l’écu de saint Yves, à droite celui de Rotrou, à gauche celui de saint Bernard.
Les vitraux de facture moderne ont été réalisés par un maître verrier de Chartres selon les anciennes techniques.

L’adoration des Mages (copie de l’original volé) provenant de l’abbaye d’Arcisses. Original d’après Pierre Paul Rubens.
Retable de saint Joseph
Retable : Saint Evroult, Sacré Cœur de Jésus, Saint homme
Saint Bernard et saint Adjuteur

Saint Adjuteur, seigneur de Vernon, chevalier de Terre-Sainte, puis moine de Tiron.

Baptême du Christ : tableau du XVIIIe siècle, copie d’après Pierre Mignard

Ex-voto offert à sainte Geneviève par Jean François de Régis Alexis de Prat, seigneur de Blainville, rapporté à Thiron en 1867.

Ex-voto de Prat
En févier 1789 à Thiron-Gardais. Jean-François de Régis Alexis de Prat, chevalier de Saint-Louis et son fils Alexandre Joseph à cheval de nuit ; perdus et effrayés, ils invoquent sainte Geneviève et sont sauvés. Le tableau exécuté après 1789 et donné en reconnaissance par la famille de Prat à l’église Sainte-Geneviève de Paris, fut ensuite placé dans l’église Saint-Étienne du mont jusqu’en 1867.

A droite, le groupe sculpté, Sainte Anne : Éducation de la vierge.

Les stalles de moines sont du XVe siècle

Histoire de la Croix Saint-Jacques et de l’oratoire de Gardais
[…] Un beau jour de l’année 1762 « le mardy des Rogations le corps des habitans » de Gardais venu en procession à Thiron se voit interdire, au grand scandale de la religion, l’accès au chœur de l’abbatiale. Pour venger l’affront, Maître Claude Janvier, curé de la paroisse, se résout à élever une chapelle qui présentera, au demeurant, le double avantage d’être plus proche et plus accueillante. « Je me suis déterminé à bâtir un oratoire sur l’emplacement d’une croix nommée Saint-Jacques qui tomboit de vétusté » confie-t-il à son registre. Cet oratoire fut bénit« sous l’invocation de sainte Anne » le 28 avril 1768 au milieu d’un grand concours de peuple. C’est ainsi qu’au prix d’un saut de puce sur le calendrier, sainte Anne, tutelle attentive des mères et des enfants, se substitua à saint Jacques, apôtre des lointains.[…]
(In www.compostelle28.org)

Renard le goupil, moine de l’Ordre de Tiron
L’abbaye de Thiron fournit le décor de plusieurs chapitres du Roman de Renart, satire de la vie monastique rédigée en partie par Pierre de Saint-Cloud entre 1174 et 1250. Pour échapper à ses ennemis, Renart le goupil fait moine de Tiron le pauvre Isengrin et vit à l’abri de la solide forteresse aux portes bien gardées. À Noël, il y savoure les anguilles, tanches et barbeaux pêchés dans les étangs poissonneux, qu’on sort du vivier à l’aide d’un seau, par un trou creusé dans la glace. Le texte permet de reconstituer sa recette de Noël : Saler les bacons. Placer les côtelettes sur les charbons ardents et les retourner de temps à autre. Écorcher anguilles, tanches ou barbeaux, les tailler, les étendre sur des tablettes de coudrier, les poser doucement sur la braise. Chaque tronçon doit être parfaitement grillé. (In Wikipédia)


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samedi 30 novembre 2019
par  gs

Le saint Roch de Thiron-Gardais

Le saint Roch de Thiron-Gardais en l’église Notre-Dame
technique : sculpture
désignation : statue : saint roch
localisation : Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir ; Thiron Gardais
édifice : église Notre-Dame, ancienne abbaye de la Sainte-Trinité
dénomination : statue
matériaux : (…)

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