Cellule

Cellule est située au nord de Riom, à l’ouest de l’ancienne Nationale 9 (RD 2009) ; elle est arrosée par le Chambaron, affluent de la Morge.

Histoire
Située dans la plaine de la Limagne, Cellule est une petite commune éclatée en trois hameaux : Cellule, Saulnat et Pontmort.
Jusqu’au 19ème siècle, le bourg était chef-lieu de La Moutade et du Cheix-sur-Morge, qui étaient rattachés à Cellule.
La commune était connue grâce au séminaire des Pères du Saint-Esprit fondé en 1856, dont le rayonnement s’étendait au monde entier avec ses missionnaires qui partaient dans les colonies. Les Pères spiritains sont partis et l’établissement est devenu aujourd’hui un foyer d’accueil pour handicapés.
Les locaux ont servi de cadre au tournage du film La Meilleure Façon de marcher.

A Cellule plusieurs édifices intéressants méritent une certaine attention

L’église

A gauche, Entrée ouest

Collatéral sud sous la fenêtre, on remarque un bas-relief du 14ème siècle en pierre taillée classé à l’inventaire du patrimoine ;

Il représente l’Annonciation

De majestueux bâtiments dont la construction a commencé en 1856 pour abriter un séminaire.

Une école Sainte-Philomène

Hier, comme aujourd’hui encore, Sainte-Philomène est associée à cette école où sont passées tant de jeunes filles de Cellule et d’ailleurs. Pourtant, on ne trouvera pas la fête de cette Philomène sur le calendrier.

Elle connaît un soudain succès au début du 19ème siècle, lorsqu’on trouve à Rome des ossements attribués à une jeune martyre chrétienne victime des persécutions de Dèce ou de Dioclétien, tous deux empereurs au IIIe siècle. Cette découverte est propice à stimuler la foi mise à mal par la Révolution et une campagne médiatique est lancée autour de cette nouvelle sainte. Ainsi, dans les années 1840, les paroisses qui en font la demande peuvent obtenir des morceaux de reliques avec certificat d’authenticité signé d’un prélat de Rome.
L’établissement de Cellule fondé en 1847 témoigne de cet engouement. Au fil des années, on commence à douter de l’authenticité des ossements qui pourraient aussi bien être ceux d’une noble dame romaine sans rapport avec le christianisme. Un siècle plus tard à l’occasion d’une remise à jour des saints du calendrier, la bienheureuse Philomène a été rayée de la liste. Elle est retombée dans l’oubli, sauf à Cellule.

A l’emplacement du pensionnat, il n’y avait autrefois qu’un grand champ.

Pour l’histoire
Un jour, une jeune fille de bonne famille, entrée en religion, décida d’y bâtir un petit couvent. Le choix de la localité n’était pas dû au hasard, car la fondatrice était la fille du propriétaire du moulin, notable , éphémère maire de Cellule, Claude Garron. En 1837, à la mort de son père, elle hérita d’un certain nombre de terres mais que pouvait en faire une jeune religieuse des soeurs de la Miséricorde de Billom sinon utiliser cette manne pour la gloire de son ordre et réaliser quelque chose d’utile ? L’idée de revenir à Cellule où elle avait tant d’attaches et de souvenirs ne l’avait jamais quittée quand elle était à Billom ou à Montaigut. A trente-neuf ans, elle alla donc convaincre sa supérieure de la laisser ouvrir un nouvel établissement (à Cellule), dont elle fournirait le terrain. Et c’est ainsi qu’avec l’approbation de sa hiérarchie, avec l’adhésion du père Astier, curé de Cellule, et avec le soutien d’une de ses proches amies, religieuse également issue de Cellule, que Catherine-Delphine Garron, « Soeur Marie-Angélique » en religion, fit construire un petit couvent à un emplacement idéal : au cœur du village, face à l’église et au tout nouveau presbytère.
Trente-cinq ans plus tard, la mère Marie-Angélique a toutes les raisons d’être satisfaite : ses rêves se sont réalisés, son couvent s’est considérablement développé avec des constructions nouvelles, la maison a prospéré avec un grand pensionnat et onze religieuses.

A Cellule rivalisent désormais deux établissements religieux prestigieux dont elle est en quelque sorte la pionnière : d’un côté l’Institution Sainte-Philomène et, à l’autre extrémité du village, le séminaire des Pères du Saint-Esprit fondé une dizaine d’années après le sien.

En 1904 et en 1905, l’’interdiction des écoles congréganistes et séparation de l’Église et de l’État. Cette fois-ci, Cellule doit vraiment se doter d’une école de filles laïque. Un projet de construction est envisagé sur un terrain situé à l’entrée du village au bord de la route, mais il faut attendre 1915, pour que cette école voit le jour à côté de l’école de garçons dans les bâtiments même de la mairie.

Mais des générations de filles continueront à fréquenter l’Institution Sainte-Philomène dont nous avons une idée très précise grâce aux nombreuses cartes postales qui existent et présentent les bâtiments du pensionnat, sa cour, sa chapelle, son dortoir, son réfectoire. Ces cartes envoyées un peu partout par les petites pensionnaires ont contribué à la renommée du village.

Sœur Marie-Angélique repose dans sa chapelle, ce qui est un privilège réservé aux supérieurs de monastères ou couvents ou encore aux évêques. Reste cependant une stèle discrètement abandonnée sous les arbres contre un mur .
Au cœur du village, les bâtiments de l’Institution Sainte-Philomène ont été transformés en 2008-2009. Quand les dernières religieuses sont parties, l’immeuble est longtemps resté vide jusqu’aux travaux récents de réhabilitation où les anciens dortoirs et salles de l’étage sont devenus des appartements, comme cela avait déjà été le cas pour l’ancien presbytère.

Caves

De curieuses et belles caves tant à Cellule qu’à Saulnat ;

Chemin de fer

Une ligne de chemin de fer construite laborieusement de 1848 à 1865 et qui fut peu après le théâtre d’un accident ferroviaire spectaculaire en 1871.

Croix de mission

Des croix de mission à presque tous les carrefours dont la plus ancienne, la croix Barrier, est citée dans un contrat de 1554.

Moulins

Deux moulins dont l’un retiendra notre attention aujourd’hui : il est situé au quartier du Chaufour, à l’entrée du village quand on vient de Davayat. Son origine est très ancienne sans qu’il soit possible de dater sa construction.

  • Le moulin de Cellule
    Sur le premier cadastre de la commune établi en 1809, le propriétaire était un géomètre de Riom, Etienne Caille. Son père Eugène Caille, notaire lui aussi à Riom, l’était déjà en 1784 comme en témoigne un rapport établi par un expert chargé de remédier aux crues répétitives du Chambaron.
    L’avocat Claude Garron, adjoint au maire de Riom, acheta le moulin à la famille Caille alliée à son neveu. Il y résida avant de devenir maire de Cellule en 1836. Lorsqu’il mourut l’année suivante, il laissait deux filles dont l’une, devenue religieuse, fonda l’Institution Saint-Philomène et l’autre épousa un notaire de Billom Léon Huguet avec, entre autres, le moulin pour dote.

Les fils Huguet héritèrent du moulin en 1849 et le vendirent en 1861 à la Société Civile de la Providence-Saint-Sauveur créée récemment par les Pères du Saint-Esprit pour leurs achats à Cellule. Issus d’une famille de notables acquise aux bonnes œuvres, les vendeurs ne leur étaient pas inconnus et le prix de la transaction fut des plus raisonnables. Une telle cession était une aubaine pour les Pères qui pouvaient ainsi s’agrandir avec une propriété aux portes du séminaire. Le supérieur général de la congrégation, favorable au développement foncier de chaque maison et personnellement attentif à tout, fit le déplacement de Paris pour l’occasion et cosigna l’acte avec le Père Louis-Clément Hubert qui était le jeune directeur local du petit scolasticat depuis deux ans.

La loi de 1903 supprimant les congrégations et leur interdisant l’enseignement créa une situation nouvelle : les biens des congrégations dissoutes furent saisis et vendus. La congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Coeur-de-Marie fut dissoute, puis rétablie mais l’interdiction d’enseigner demeurait. Pour Cellule, les biens firent effectivement l’objet d’une saisie et mis aux enchères mais l’acheteur était un prête-nom et le changement de propriétaire ne fut que formel : c’est Louis-Gustave Sédillon, l’homme d’affaires parisien de la congrégation qui devint en 1909 l’administrateur du nouveau grand séminaire qui remplaçait le petit séminaire dans l’actif immobilier duquel se trouvaient notre moulin et ses dépendances.

Au décès de cet administrateur, la propriété passa en 1919 à Louis-Joseph Léna, qui était un religieux en même temps que professeur de chimie au séminaire. A la veille de la guerre, la possession des biens de la congrégation fut centralisée et notre Père de Cellule céda en 1938 ce qui était à son nom, à savoir le terrain et les bâtiments du séminaire, le moulin et ses dépendances à une Société Civile Saint-Michel installée dans le Morbihan et chargée de gérer tout l’immobilier des Pères du Saint-Esprit.

Enfin, après plus d’un siècle d’occupation des mêmes propriétaires quoique sous des noms différents, la congrégation des Pères du Saint-Esprit vendit pour de bon tous ses biens de Cellule et les époux Rayon leur rachetèrent le moulin en 1970.

D’après sa dernière propriétaire, Madame Rayon, récemment décédée et qui était passionnée par l’histoire de son moulin, l’architecture de certains bâtiments est typique des constructions templières, ce qui ferait remonter tout au moins au 14ème siècle l’édification de certaines constructions. Mais que ne prête-t-on pas aux Templiers ? Sur les registres cadastraux, ces biens ont connu de nombreuses transformations ce qui laisse à penser qu’il reste peu de choses du moulin primitif. Au cours de la procédure suscitée par les crues du Chambaron, la démolition du moulin avait même été évoquée mais, grâce à l’obstination du propriétaire de l’époque, il n’en fut rien. Les propriétaires successifs ont également eu le souci de le préserver et de le mettre en valeur. Et les bâtiments du moulin sont toujours là ainsi que les beaux pommiers plantés par les Pères.

Tous ces édifices anciens, témoins de la vie sociale, religieuse et culturelle de Cellule, font aujourd’hui encore le charme du village et le distinguent des autres bourgs de la plaine.


Portfolio

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