Le Brugeron

Le Forez est une ancienne province de France, qui correspond approximativement à une partie des départements de la Loire et de la Haute-Loire.
Il fut le théâtre d’un livre majeur de la littérature française " L’Astrée " d’Honoré d’Urfé, si bien que cette région est parfois appelée le pays d’Astrée.

Sur le versant occidental du Forez, dominé par ses crêtes qui s’élèvent de 1.200 à 1.400 mètres, sur les Hautes-Chaumes, terres de bruyères et de myrtilliers battues par les vents, s’étend le pays des brègèïrè : Le Brugeron

Le Brugeron serait situé au bord d’une voie romaine qui aurait conduit à un temple dédié à Diane à Pierre-sur-Haute, mais, actuellement, rien ne confirme cette hypothèse.

Le 20 février 1577, les habitants des hameaux du haut de la paroisse d’Olmet gagnèrent une bataille contre les soldats du capitaine huguenot Merle au lieu appelé depuis « Le Grun-Batailler » du Brugeron.
Pour commémorer cette victoire, ils construisirent une petite église sur le sommet de la colline proche du lieu de la bataille où était érigée une croix de Saint Jean Baptiste qu’ils choisirent pour saint patron.
Ils fondirent une cloche de 45 cm et la placèrent dans « un coin de mur » de leur église. C’est la plus ancienne cloche de l’église actuelle. On peut y lire :

vos mea clamentis in dezertum 1595
(je suis la voix qui crie dans le désert)

Jean le Baptiste, le précurseur de Jésus, baptisait en son nom dans le Jourdain et annonçait la venue du Messie en terme prophétique : " Un autre viendra après moi dont je ne suis pas digne de dénouer la sandale. "Je suis la voix qui crie dans le désert, je prépare la voie du Seigneur, rendez-droits ses sentiers, faites de dignes fruits de pénitence".

Sous le règne d’Hérode-Antipas il fut emprisonné puis martyrisé. A la demande de Salomé, poussée par sa mère qui détestait Jean Baptiste, Hérode ordonne qu’on tranche la tête de Jean Baptiste dans sa cellule et qu’on la lui apporte sur un plateau.

A la Révolution, la Commune du Brugeron proclame la liberté des Gens de pays et de leur espace de vie.

Des landes de montagne, aux moindres lopins de terre cultivés, sans oublier la majestueuse forêt, désormais plus besoin de verser aux seigneurs d’Olliergues, les droits féodaux.

Alors, même si la vie reste dure, surtout en période d’hiver, autant chanter la joie du soleil d’été et de la Fête patronale du jour le plus long de l’année et que soit célébrée la fleur qui égaie, de ses pointes de violine parées , les hauts de chaumes des sommets et des crêtes : la Bruyère( du latin brucaria) qui donne son nom au Brugeron et qui figure dans son blason.

" D’argent, à deux sabots de sable adossés par le talon et posés en fasce, accompagnés d’un sapin arraché de sinople en chef et d’une touffe de bruyère de même fleurie en pointe. "

C’est en 1790 que le village se sépara d’Olmet pour devenir commune, et paroisse un an plus tard par décision de l’évêque constitutionnel Périer.

En octobre 1795, la rumeur selon laquelle des royalistes et des déserteurs, membres de la Ganse blanche, s’y cachaient donna lieu à une fouille minutieuse, sans succès.

Durant la seconde guerre mondiale, un important maquis se développa ; il fut attaqué par la police de Vichy et une colonne allemande.

L’édifice actuel, reconstruit au 19ème siècle fut doté de vitraux dus à la générosité des Brugeronnais (dons, collectes ou quêtes).

A tout seigneur tout honneur, le premier fut dédié à Saint Jean le Baptiste. Il fut fabriqué en 1879 par A. Champrobert (Clermont-Ferrand) et posé vers 1890, date de la mise en service de l’église actuelle.

Eglise Saint Jean Baptiste (1854 à 1890)

Façade ouest
Extérieur
Chevet ; Bas-côté nord et clocher
Intérieur
Nef et Chœur
Mobilier

Le chœur est entouré de belles boiseries et les bas reliefs sculptés de l’autel en chêne (19ème) sont remarquables, notamment les personnages de Pierre et Paul.

A gauche, les stalles de chœur.
A droite, les stalles du tour de l’église.

La chaire présente un intérêt certain avec son abat-voix finement sculpté et le tétramorphe qui orne la cuve.


technique : menuiserie
désignation : chaire à prêcher (suspendu), style néo-gothique
localisation : Auvergne ; Puy-de-Dôme ; Le Brugeron
édifice : église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
dénomination : chaire à prêcher
matériaux : bois : découpé, ajouré, chantourné (décor en demi-relief, décor rapporté)
structure : plan (hexagonal)
description : Cuve à culot ; escalier tournant à rampe pleine arrivant à gauche ; dorsal rectangulaire ; abat-voix.
Assemblage à tenons et mortaises et chevilles
dimensions : h = 590 ; la = 117 (largeur maximale de la cuve)
iconographie : figures bibliques (Les Evangélistes)
élément d’architecture (pinacle, crochet, pilastre)
ornementation (quadrilobe, denticule, rai de perles)
symbole (triangle : Trinité) ; symbole (Saint-Esprit : gloire)
auteur(s) : auteur inconnu
siècle : 4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
date(s) : 1875 entre ; 1906 et
historique : Chaire de style néo-gothique date vraisemblablement des années ayant suivi la réouverture de l’église au culte en 1875 ; mentionnée dans l’inventaire de 1906protection MH : 1952/06/12 : classé au titre objet
propriété : propriété publique
type d’étude : inventaire topographique
nom rédacteur(s) : Brunet Marceline
copyright : © Région Auvergne - Inventaire général
enquête : 1986
date versement : 1991/11/22
référence : IM63000008
(In www.patrimoine-de-france.org)
Les vitraux
Saint Jean Baptiste ; Saint François de Sales ; Saint Antoine d’Alexandrie
 ? ; Saint Roch ; Saint Martin
Les statues

En macaron, une petite statue de Jean Baptiste (82 cm). Bois peint (fin 19ème)
Elle était fixée sur un brancard à dais et portée en procession le jour de la fête patronale du Brugeron.

Sainte Agathe martyre (palme) ; Saint François Xavier ; Sainte Philomène.


(Sainte Agathe est couronnée de lauriers, symbole de Vie éternelle)

A gauche, Saint Joseph tient l’Enfant-Jésus par la main (peu courant)
Au centre, Saint Dominique promulgua la dévotion à la Vierge par la récitation du Rosaire
A droite, Saint Antoine de Padoue

Autre mobilier
Cuve baptismale ; Armoire aux Saintes Huiles

technique : fonderie
désignation : fonts baptismaux (cuve baptismale à infusion)
localisation : Auvergne ; Puy-de-Dôme ; Le Brugeron
édifice : église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
dénomination : fonts baptismaux
matériaux : fonte de fer : fonte au sable
structure : pied (1) ; plan (circulaire)
description : Base cylindrique, pied évasé, cuve hémisphérique ; couvercle scellé avec une partie mobile s’ouvrant verticalement grâce à un gond
dimensions : h = 105
iconographie : figure (pape : en buste, en médaillon) ; ornementation (cartouche : cuir, branche : laurier)
figure biblique (Chérubin) ; ornementation (arabesque, rosace, feuille d’eau)
auteur(s) : auteur inconnu
siècle : 1er quart 20e siècle
protection MH : 1952/06/12 : classé au titre objet
propriété : ?
type d’étude : inventaire topographique
nom rédacteur(s) : Brunet Marceline
copyright : © Région Auvergne - Inventaire général
date versement : 1991/11/22
référence : IM63000012
(In www.patrimoine-de-france.org)

Croix et oratoires

Oratoire de Sainte Agathe du Coin

Le culte de Sainte Agathe se répandit en Auvergne au Moyen Âge et fut l’objet de ferventes dévotions.

L’oratoire fait partie du patrimoine de la commune du Brugeron.

Hagiographie
Née et élevée dans une famille de la noblesse sicilienne, Agathe était d’une grande bonté.
Au 3ème siècle l’empereur Dèce voulant exterminer le christianisme, envoya à Catane pour exécuter ses édits contre les Chrétiens le gouverneur Quintien Agathe lui fut désignée comme plus zélée que les autres pour sa foi en Jésus-Christ.
Il la fit arrêter mais séduit par sa beauté, il oublia son rôle de juge pour gagner son cœur. Voulant se consacrer à Dieu, Agathe refusa sa proposition. Fou de rage il la fit jeter en prison et comme elle refusa d’abjurer, il la fit torturer : le bourreau lui arracha les seins (tenailles). La nuit elle fut miraculeusement guérie dans sa cellule. Quelques jours plus tard, Quintien la fit amener devant lui et ne voyant aucune blessure il fut très étonné. Mais comme Agathe refusait toujours de renier sa foi il ordonna qu’on fasse rouler son corps sur des charbons ardents et des débris de pots cassés. Pendant cet horrible supplice, un tremblement de terre ébranla la ville de Catane et les principaux instigateurs du supplice périrent écrasés sous les ruines de leur maison. Les habitants effrayés crièrent que c’était le châtiment de Dieu. (5 février 251).

Un an exactement après la mort d’Agathe un torrent de lave menaça la ville de Catane Les habitant coururent au sépulcre d’Agathe, prirent le voile qui le recouvrait et l’opposèrent à la coulée qui s’arrêta. Le miracle se reproduit plusieurs fois au cours d’éruptions de l’Etna.

Sainte Agathe est la patronne des femmes et des nourrices. Elle est invoquée pour la guérison des abcès, crevasses et du cancer du sein. On la prie pour éloigner l’orage, la foudre ou la grêle.

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Le commentaire est inspiré de celui de Adeb, 63880 Le Brugeron Amis De l’Eglise du Brugeron, association loi de 1901 au verso des cartes postales vendues au profit de la restauration de l’église.

Pour l’histoire, le maquis du Brugeron


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par  gs

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