Job

Les monts granitiques du Forez forment une longue échine séparant les vallées qui se dirigent vers la Dore ou vers la Loire.

Le versant ouest, le seul en Auvergne, est le plus abrupt et bénéficie de remarquables points de vue. Du Rocher de la Volpie, la vue s’étend sur les Monts du Livradois avec au premier plan, la plaine d’Ambert. Au cours de la montée vers le col du Béal, la route traverse une belle forêt puis atteint les hauts pâturages où sont disséminés les jasseries.

Job

Le village est dominé par le massif clocher carré de sa petit église, tour massive semblable à une forteresse, qui s’élève à 26 m.

Saint Loup est le saint patron de l’ancien prieuré, de l’église et de l’ancienne paroisse de Job.

La nouvelle paroisse du Livradois-Forez (2002) est sous le patronage de Saint François-Régis, apôtre du Vivarais, du Velay et du Forez dans le cadre de la Contre-réforme (Mort en1644 à Lalouvesc (Ardèche)).

A gauche, Saint Loup.
A droite, Saint François-Régis.

Eglise Saint-Loup (XVe et début XVIe siècle)

(Gothique du Livradois)

A gauche, entrée principale (Ouest).
A droite, chevet (Est).

Un prieuré fondé au Xe ou XIe siècle par les moines bénédictins de l’abbaye de Cluny et placé sous l’autorité de l’abbaye Saint Symphorien du Moutier, (faubourg actuel de Thiers) existe à Job et son église est dédiée à Saint loup évêque de Sens décédé en 832.
Cette église est bâtie sur une butte naturelle et devait se trouver au centre d’un site fortifié qui englobait le prieuré.

L’église actuelle aurait été construite à l’emplacement d’un sanctuaire du XIIIe dont il ne reste que deux chapiteaux conservés dans l’église actuelle.

A gauche, belle tête dont la base semble entourée d’un serpent.
A droite, trois faces humaines juxtaposées, aux pommettes saillantes.

Certains spécialistes les rattachent à une époque préchrétienne et ils proviendraient d’un lieu de culte païen.

Selon le Père Jean Granger, correspondant des Antiquités Historiques de Rhône-Alpes :
A gauche, un Saturne Mithriaque dont le culte s’était répandu en Gaule (IIe siècle après J.-C.).
A droite, culte celtique des déesses-mères protectrice des fécondités agricoles et féminines.

  • Extérieur

Le clocher est en granite taillé.
Les troubles de l’époque eurent pour conséquence l’arrêt des travaux. On se contenta de poser à mi-hauteur des vastes baies une toiture provisoire. En fait le clocher ne fut jamais achevé et il apparaît tel qu’il avait été laissé au moment des guerres de religion. Les matériaux laissés sur place en attendant des jours meilleurs, furent employées par la suite dans la construction des maisons voisines, en particulier du prieuré réédifié 200 ans plus tard et du presbytère.

Six impressionnantes gargouilles ornent les contreforts du clocher.
Les ouvertures sont peu nombreuses :
Une ouverture circulaire recevant le cadran de l’horloge.
La première horloge, à cadran carré fut installée par la commune en 1841.

Matériau :
. granite (carrières locales) : clocher, contreforts, piliers, bordures de fenêtres.
. arkose beige et grise et même rouge, pouvant provenir des environs du village de Ribbes.
Fin XVIIe siècle, la sacristie fut ajoutée à l’église, côté nord. On peut lire sur deux pierres séparées : 16 et 80.
Au sud, une petite porte secondaire, (XVIIe ou XVIIIe) est surmontée d’un blason fascé (attribuée par erreur à la famille seigneuriale de Job les d’Arcy-d’Ailly), qui se retrouve sur deux clés de voûte, dans les deux nefs latérales et de part et d’autre d’une croix, sur une dalle, probablement une pierre tombale, serait celui de la famille des de Pons dont l’une des lignées posséda la seigneurie de La Tour Goyon au XVIIe siècle et dont un membre fut nommé prieur en 1777.

Blason de la famille des de Pons qui se retrouve sur 2 clés de voûte

A gauche, installation d’une fausse porte, devant la porte primitive murée. Elle conduisait au cimetière.
A droite, bénitier de l’ancien cimetière.

  • De l’extérieur vers l’Intérieur

On accède à l’intérieur de l’église par une volée de 7 marches (la Création = 6 jours +1 jour de repos) puis en franchissant un portail dont le tympan porte encore des traces de polychromie. Il s’agit de l’Annonciation. Les deux personnages : la Sainte Vierge et l’ange Gabriel ainsi que la banderole restent visibles. Sur cette dernière, on peut lire : « Ave gracia plena » Je te salue, pleine de grâce.

  • Intérieur
    • La rosace au dessus du portail d’entrée. (1870)

      Au centre, Jésus au milieu des enfants, entouré par quatre médaillons : 4 épisodes de sa vie : Naissance - La Sainte Famille - Fuite en Egypte - Dans le temple au milieu des docteurs de la loi.

    • Nef centrale

      A gauche, le chœur et l’abside (est) - la nef centrale.
      A droite, la porte ouest.

    • Les clés de voûte sont remarquables ornées de blasons, tous différents remarquables dessins symboliques.
    • De part et d’autre du chœur, deux stèles de granite portent deux statues :
      Jeanne d’arc (symbole de la défense de la Patrie) et l’Archange Michel (symbole de la victoire sur le Mal).
    • Sur des plaques de marbre rouge sont gravées les noms des 82 victimes de la guerre de 1914-18.
      « Rubri fluido sanguine fulgidis cingunt tempora laureis »
      Par le flot rouge du sang, ils ceignent leurs tempes de lauriers lumineux

      (Citation latine au pied de la statue de Saint Michel à la gloire de ceux qui ont versé leur sang pour la patrie.)

    • Le maître–autel (1866) en cœur de chêne sculpté avec des clochetons et des représentations en bas relief de scènes des apparitions du Christ ressuscité. Signé « Jeuf fecit » 1866.
    • Bas relief :
      De gauche à droite :
      . Jésus apparaît à Marie-Madeleine, au matin de Pâques.
      . Les disciples d’Emmaüs reconnaissent Jésus à la fraction du pain.
      . Apparition à Thomas, l’incrédule.
    • L’autel face au peuple est une tête de frêne, illustration des paroles du prophète Isaïe au sujet du Messie souffrant : « Comme une racine sur une terre aride… Il n’avait ni beauté ni éclat… Or c’étaient nos souffrances qu’Il supportait et nos douleurs dont Il s’était chargé » (Livre d’Isaïe 53)
    • Dans les chapelles latérales, les autels en bois sculpté et ornés de colonnes torses encadrent des tableaux consacrés à Marie réalisés par un peintre Clermontois : Devedeux.
    • Les deux autels, remplacés au milieu du XIXe siècle sont symétriques et réalisés en bois de chêne sculpté. Les bas-reliefs sont de la même facture que celle du maître-autel et probablement du même auteur.
    • A gauche, bas côté nord : Saint Loup, La Vierge, Saint Joseph.
      A droite, bas côté sud : Saint Dominique, M.M Alacoque, Don du Rosaire.
    • A gauche, l’Assomption.
      A droite, présentation du Rosaire
      Ces deux tableaux sont l’œuvre du peintre clermontois Louis Devedeux (1820-1874).
    • Dans le mur sud est encastrée une plaque de marbre noir et blanc, qui signale l’endroit où est placé le cœur d’André Molin (1759-1825), un enfant de Job qui devint évêque de Viviers (Ardèche).
    • Fixée sur le mur nord, une sculpture représentant un dragon et la frise de bois qui l’entourait, appartenait probablement à l’ancien maître autel et ornait la balustrade de la tribune(1869) supprimée en 2009.
      Le dragon cornu à sept têtes couronnées, dont parle Saint Jean dans l’Apocalypse est le symbole du Mal dans la Bible ou de Satan vaincu par l’archange Saint Michel
      Clic sur le document ci-dessous

      (PDF André Molin, sources : L’église Saint6Loup de Job ; page 22. (J. Dixmérias ; J. Granet ; G. Lafarge), janv.2008.)

  • Mobilier
    • La chaire est signée « Jeuf fecit » et la cuve est ornée d’un tétramorphe sculpté.
    • Le chemin de croix (1880) a la particularité d‘être peint sur tôle.
    • Bénitier en pierre.

      Au fond de l’église :

    • Fonts baptismaux (XVIe)
      Ces fonts baptismaux servaient à donner « l’ondoiement » le jour ou le lendemain de la naissance car la mortalité infantile était très élevée, en présence des seuls parrains et marraine. On pensait alors que les enfants morts sans avoir été baptisés allaient dans les limbes et n’accédaient jamais au paradis. La cérémonie du baptême avait lieu plus tard.

      Pour faciliter l’usage de ces fonts baptismaux, une cuvette extérieure en pierre fut ajoutée postérieurement à la grande cuve intérieure.
      Au dessus se trouve la statue : l’Ange Gardien (bois peint)
      Il conduit, par la main, un enfant, son protégé et lui montre le paradis.

    • A gauche, le corps d’un Christ en pierre de Volvic est le vestige d’une croix de mission érigée en 1865.
    • A droite, restes d’une autres croix érigée en 1784 à proximité de la chapelle des Peux, brisée accidentellement en 1999.
    • Vitraux (XIXe siècle)
      11 grandes fenêtres ogivales éclairent l’intérieur.
      Les Vitraux de l’abside (Milieu du XIXe) et bas-côté sud

      De gauche à droite :
      . Saint Pierre, Saint Paul.
      . Saint Jean Baptiste, Saint Joachim.
      . Saint Antoine le Grand, Saint Loup.
      . Vitrail de droite : Bas-côté sud (Marie et l’Enfant Jésus présentant le Rosaire à Saint Dominique).

    • Statues : 12 en bois peint ou dorées à la feuille (du XVe au XVIIe)

      A gauche, Saint Antoine le Grand.
      A droite, l’Immaculée Conception

      Saints évêques non identifiés.

    • Statues : seconde moitié du XVIIe siècle

      A gauche, Saint Claude, Abbé du monastère de Saint Oyand (Jura).
      A droite, Saint Loup, archevêque de Sens.

    • Une Pietà en bois doré au pied d’un Christ en croix.
    • Un Christ sans bras (XVIe siècle) au visage d’un réalisme saisissant.
      (les 2 photos de droite sont des copies de document)
    • Trois grands tableaux du début du XIXe siècle.

      A gauche, Crucifixtion (signé Micol, 1802)
      A droite, Saint Louis (Louis IX) méditant devant la relique de la couronne d’épines rapportée de Terre Sainte. (Époque : Restauration)

    • Boiserie : Confessionnal et Stalles

La Chapelle des Peux

Dans un cadre idyllique, une petite chapelle dédiée à Notre-Dame des Neiges domine le village.

Notre-Dame des Neiges (1897)

Cette stèle a été érigée en 1989 à l’occasion du bi-centenaire de la Révolution Française, comme l’indique l’inscription qui y est gravée. Le chêne rouge d’Amérique qui pousse juste derrière a été planté également lors de cet anniversaire.

Près de la chapelle, au nord, on peut encore voir le socle qui portait une croix érigée en 1784 et dont la partie brisée accidentellement en 1999 se trouve exposée au fond de l’église paroissiale.


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