Souvigny

Au milieu des prairies encloses du Bourbonnais, un superbe ensemble abbatial, Souvigny.
Aujourd’hui chef-lieu de canton de l’Allier, Souvigny conserve un patrimoine exceptionnel lié à sa filiation à la puissante Abbaye de Cluny.
Berceau de la famille des Bourbons, de nombreuses sépultures conservent les corps de la famille royale.
Toponymie : Souvigny vient du latin et s’appelait salviniacum au XIe siècle, certainement le domaine de Silvinus.

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Le 11 septembre 910, Guillaume, Duc d’Aquitaine fait don à Bernon (abbé de Baume les Messieurs dans le Jura) de son domaine de Cluny pour y fonder un monastère qui suivrait la Règle de Saint-Benoît.
Six ans plus tard, Aymard premier ancêtre connu des Bourbons et Viguier de Châtel de Neuvre pour le compte du Duc d’Aquitaine, donne à I’abbé de Cluny une partie de ses terres de Souvigny "en rémission de ses péchés et pour le salut de son âme".

Dès 920, une poignée de moines venus de I’abbaye bourguignonne y établit un petit monastère qui va connaître un essor providentiel…
Le 11 mai 994, Saint Mayeul 4ème abbé de Cluny en visite à Souvigny, meurt à 87 ans. Devant l’insistance des moines et des gens du pays à garder sa dépouille, il y est inhumé sur place et Souvigny devient à ce jour, terre de pèlerinage pour des millions de femmes et d’hommes de I’occident chrétien.

En 1008, le monastère est érigé en prieuré. On édifie une nouvelle église ainsi que des bâtiments conventuels.

En 1049, Saint Odilon successeur de Saint Mayeul, à qui l’on doit la Trêve de Dieu et la Fête des morts, décède à son tour à Souvigny. L’afflux des pèlerins est considérable et amène à un agrandissement de l’église par d’importantes constructions : hôtelleries, infirmeries, etc.
Les religieux qui obtiennent des sires de Bourbon, toutes franchises, droits et immunités, disposent également d’un privilège incontestable : celui de battre monnaie.

Aux XIe et XIIe siècles, le rayonnement spirituel de Souvigny est immense tout comme sa puissance temporelle : vers 1150, le prieuré compte sous sa dépendance 8 monastères, 50 églises et 18 chapelles. Le Prieur de Souvigny est un véritable seigneur, dont la juridiction s’étend non seulement en Bourbonnais, mais également en Nivernais, Auvergne, Berry et Limousin.
Bien plus tard, Moulins devenue capitale de la province, ne pourra se soustraire à l’autorité du prieur de Souvigny à qui l’on rend les honneurs comme à un prince de l’Église : il est appelé partout et toujours « Monsieur de Souvigny ».

En 1100, Cluny dispose de 800 "filiales" et « succursales » dans toute la chrétienté. Parmi elles cinq prieurés majeurs également connus sous le nom de « Filles de Cluny » dont Souvigny.

Eglise prieurale Saint-Pierre et Saint-Paul

L’église fut agrandie au fil des siècles, tandis que le prieuré prenait de l’importance.

Elle présente deux chapelles funéraires des ducs de Bourbon (XIVe et XVe siècles), des éléments de statuaire intéressants, le cloître et la sacristie.

C’est le plus vaste édifice religieux du Bourbonnais.

Construction du XIe au XVe siècle
Roman

A gauche, gothique
A droite, gothique flamboyant

  • La nef

    Longue de 87 mètres l’abbatiale découvre une nef grandiose.

    Restauration des peintures en 2009.


Les teintes jaunes et beiges qui avaient totalement disparues ont été refaites. La bichromie du lieu étonne toujours les visiteurs. (In La Montagne 3 juil.2013

Au centre, trônent les gisants des saints abbés, Saint Mayeul et Saint Odilon.
Au-dessous de ces sculptures se trouve, suite à un chantier de fouilles, le sarcophage sacré découvert en 2001 et des têtes de gisants.

Les chapiteaux sont tour à tour d’influence bourguignonne et berrichonne. Des scènes historiques, des représentations de végétaux sont gravées dans la pierre.

Le plus célèbre est celui des monnayeurs qui représente des moines frappant la monnaie.

  • L’église abrite 2 chapelles :
    • La Chapelle Neuve abrite les tombeaux du duc de Bourbon Charles 1er et de sa femme Agnès de Bourgogne, Anne de Beaujeu, de Jean II.
    • La Chapelle Vieille.
  • Statuaire

A gauche, Saint Mayeul.
A droite, Saint Odilon.

A gauche, Saint Jacques le Majeur.
A droite, Saint Antoine l’égyptien.


Catégorie : Sculpture
désignation : statue : saint Jacques
localisation : Auvergne ; Allier ; Souvigny
édifice : église Saint-Pierre et Saint-Paul
dénomination : statue
matériaux : pierre : polychrome
dimensions : h = 131 ; l = 38
Siècle : 17e siècle
protection MH : 1991/12/30 : classé au titre objet
propriété : propriété de la commune
type d’étude : liste objets classés MH
copyright : © Monuments historiques, 1993
date versement : 1993/07/23
Référence  : PM03000630
(In www.patrimoine-de-france.org)

L’église possède un orgue Cliquot de renommée internationale.
Des universitaires américains viennent, chaque année, exercer leur art sur cet instrument, idéal pour les concerts de musique baroque.

Chaque été, à la fin du mois de juillet, une grande fête médiévale replonge la cité de Souvigny dans la liesse de l’époque des troubadours, des chevaliers et des bâtisseurs.

Ancienne église paroissiale Saint-Marc (XIIe)

L’église Saint Marc, bâtie dans le courant du XIIe sous le vocable Notre Dame était située près du château des sires de Bourbon et n’était séparée de l’église des Bénédictins que par le cimetière de Notre Dame des Grâces.

Elle comporte une nef de cinq travées terminée à l’origine, par une abside semi-circulaire.
Après l’effondrement de la voute, une restauration fut entreprise au XVIIe siècle. Désaffectée et et vendu comme bien national à la Révolution, l’édifice sert ensuite de grange, de marché couvert puis d’entrepôt. Restauré à la fin du XXe siècle, c’est désormais un espace culturel.

Porterie du Logis prieural.(XVIIe)

Ce monument au portail majestueux date de 1670. Elevé par le prieur Alexandre Legrand, il permettait d’accéder au logis du prieur commendataire. Le pavillon surmonté d’une tour carrée décorée d’un cartouche armorié et coiffée d’un dôme à quatre pans, témoigne de la richesse de la demeure prieurale dont il ne subsiste plus qu’une partie, visible depuis la route de Moulins.
Les constructions réservées au prieur commendataire entouraient et débordaient le chevet de la Grande église.

Chevet de Notre Dame

Outre un oratoire, le logis prieural comportait notamment un grand appartement de parade et une vaste salle d’audience.
Autour, s’étendaient de vastes cours et de grands jardins plantés d’arbres fruitiers, agrémentés de terrasses et de charmilles.

La Maison des Voûtes (XIV-XV-XVII siècles)

Cette maison est souvent présenté comme l’ancienne « maison des voûtes » signalée, dans un acte de Cluny en 148. Il s’agit probablement d’une ancienne hôtellerie pour pèlerins.

Au XVIIe, son propriétaire d’alors, Jean de Ninerolles, capitaine et châtelain de Souvigny, eut l’idée de fonder un monastère de religieuses bénédictines en cette ville. A cette fin il céda sa maison avec jardin, vignes et prés. Les moniales en prirent possession en 1652 et l’occupèrent jusqu’à la Révolution.

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samedi 14 juillet 2012
par  gs

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