Saint-Dier d’Auvergne (Puy de Dôme)

Ce bourg du Livradois occupe, à la traversée de la vallée du Miodet, un point de passage encaissé sur l’ancienne route reliant Clermont Ferrand à Ambert.

Le Miodet, prend sa source dans le bois de Mauchet (près de Saint-Éloy-la-Glacière) et se jette dans la Dore quelques kilomètres avant Courpière.

Saint Dier d’Auvergne est un village dont le peuplement semble très ancien.
A l’époque romaine, il devait être une étape sur la route partant de Billom vers le sud.
Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté le nom de Pont-Libre.
L’actuelle dénomination a été officialisée le 2 avril 1961. Auparavant, la commune était appelée Saint-Dier (toujours utilisée dans le langage courant).

Saint Dier a été marqué par le christianisme.
L’église Saint Didier et le prieuré datent du XIIe siècle. Le prieuré dépendait de La Chaise Dieu (Haute Loire). Saint Robert le visita et y guérit un sourd-muet.

Eglise fortifiée Saint Didier (XIIe, fortifiée au XVe)

La façade est soutenue par des bandes lombardes. Elle est ornée d’arcatures romanes où alternent les granits clairs et les latérites rouges provenant du bassin de Saint Dier.

Le portail ouest est remarquable par l’alternance des claveaux clairs et de latérite rouge.


Alternance des assises d’arkose gris-jaune et carmin-pourpre
Curieusement, cet accord du rouge et du blanc cassé se retrouve en des cultures très différentes : dans l’architecture carolingienne, ottomane et romane, mais aussi dans l’aire musulmane d’Espagne (mosquée de Cordoue ; Alhambra, signifiant « La Rouge », de Grenade ; alcazars de Séville, Cordoue, Ségovie…) ou encore d’Inde…
En France, à la fin du 19ème et au début du 20ème, de nombreux «  pavillons » éclectiques utiliseront l’alternance moellons blancs / briques rouges. On peut se demander s’il n’y a pas un attrait anthropologique pour l’association de ces deux couleurs…
(In L’architecture romane du Puy de Dôme, carnets patrimoniaux n°11, page 139)

La porte a conservée ses pentures anciennes.

3 absidioles dont une rectangulaire


A l’intérieur :

  • chœur à 3 chapelles rayonnantes
  • des chapiteaux un peu frustes

    Ci-dessus : Griffons et calice, Sirènes, Atlantes

Mobilier

  • Statuaire

    A gauche, Saint Antoine l’ermite subit l’épreuve de l’enfer.
    A droite, Saint Jacques le majeur.

    A gauche, Saint Dier ou Didier.
    A droite, Saint Jean le Baptiste.

  • Vitraux

    A gauche, Saint Dier ou Didier.
    A droite, Saint François Régis.

  • Christ

Le prieuré

L’établissement religieux dépendait de l’abbaye de La Chaise Dieu, en Haute Loire. Le prieur avait droit de basse justice sur les paroisses de Saint-Dier, Saint Jean des Ollières, Trézioux et Auzelles. Le domaine qu’il administrait comportait le prieuré, des étangs, des moulins et four banaux ainsi que des terres et des bois
Etabli sur un rocher dominant le Miodet, ce prieuré d’origine romane formait jadis, un quadrilatère dont l’église constituait un des côtés. Aujourd’hui, il n’en subsiste que des vestiges où l’on décèle la présence de fortifications réalisées dans les dernières décennies du XIVe siècle.
Le Prieuré est un fort villageois qui contient, alors, 4 maisons en plus des loges des moines.

A gauche, l’église et l’angle avec les fortifications.
A droite, le Prieuré : au premier plan : le mur de fortification (fin XIVe).
Au second plan, la tour d’escalier.

A l’intérieur

A gauche : L’église (façade sud) vue du prieuré.
A droite : Porte d’accès au prieuré, dans le mur de fortification.

Une tour d’escalier nous conduit à une pièce haute, du bâtiment sud, probablement chapelle privée. En effet on remarque, au ras du plancher (qui a scindé la pièce en deux dans le sens de la hauteur), un arc en plein cintre et un chapiteau qui devait terminer un pilier.

A gauche, arc en plein cintre.
A droite, chapiteau à corbeille sculptée de deux Atlantes, encadrant un motif floral.

Peinture murale à fresque

Il reste les vestiges classés d’une grande peinture murale du XIIe siècle. Cette peinture se prolonge au dessus et au dessous de l’étage.
On reconnaît le bas de la silhouette d’un christ trônant. Un des quatre évangélistes, Marc, est à ses pieds, à gauche. On distingue également, le Lion qui désigne Saint Marc dans le Tétramorphe.

A gauche, Christ en majesté dans le tétramorphe.
A droite, le Lion (détail)

A gauche, Saint Marc (détail)
A droite, le Tratteggio : technique de la retouche en hachures


Pour en savoir plus sur le Tratteggio
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