Bourbon l’Archambault

Nichée au creux d’un vallon du Bocage Bourbonnais, la cité de Bourbon l’Archambault riche d’un prestigieux passé, accueille aujourd’hui les curistes.

Berceau de la dynastie des futurs Rois de France de Henri IV à Charles X, la forteresse représente l’une des plus imposantes ruines de l’époque féodale qu’il y ait en France.
De l’ancienne résidence des Sires Archambaud de Bourbon, la forteresse compta jusqu’à 24 tours et servi essentiellement de défense militaire.
Après le 16ème siècle, la forteresse fut abandonnée et tomba progressivement en ruines, puis, confisquée à la révolution elle fut vendue comme bien national en 1794.
Les ruines firent le bonheur des entreprises de construction de toute la région !

Patrimoine civil

De cette forteresse imprenable, il ne subsiste que les trois tours nord et le Vieux Logis et la Tour Qui Qu’en Grogne.

A gauche, la Tour qui qu’en grogne emblématique de Louis II de Bourbon érigée au 15ème siècle protégeait l’accès du château. Elle est surmontée d’un clocher du 18ème siècle qui supporte l’horloge municipale.
La tour doit son nom aux villageois furieux de voir la dîme augmenter pour financer sa construction : "Contents ou pas, qui qu’en grogne, elle se fera"

C’est ici que se situe au 12ème siècle le Roman de Flamenca, une belle histoire d’amour écrite en occitan.

Les 3 tours nord
Les blasons sur la tour qui qu’en grogne

En haut armoiries des ducs de Bourbon : "D’azur aux trois fleurs de lys d’or et à la bande de gueules", (14ème et 15ème siècles).
Au-dessous, les blasons qu’entoure une rosace à huit pointes tréflées indiquent l’alliance des deux fiefs de Bourbon et de Bourgogne.
A gauche, armoiries de Dampierre-Bourbon : "D’or au lion de gueules, et à l’orle de huit coquilles d’azur", (13ème et 14ème siècles).
A droite, armoiries de Bourgogne : "Bandé d’or et d’azur de six pièces à la bordure de gueules".

Patrimoine religieux

Peu après la formation, au Xe siècle, de la baronnie de Bourbon, les alentours de la forteresse de Bourbon-l’Archambault se sont hérissés d’églises romanes, érigées selon les techniques propres aux bâtisseurs de chacun des trois évêchés qui se partageaient le territoire / Bourges au nord et à l’ouest, Autun à l’est et Clermont au sud et à l’ouest.
Aujourd’hui, ces monuments, généralement achevés au XIIe siècle, parfois enrichis au XVe siècle, souvent agrandis au XIXe siècle offrent un visage différent (style composite)

Eglise Saint Georges

Edifice composite, construit dans la seconde moitié du XIIe siècle, sur l’emplacement d’un ancien temple romain dédié à Apollon.

  • D’abord simple chapelle abbatiale des "Dames de Saint-Menoux", elle ne devint église paroissiale qu’au XVIIIe siècle, et fut alors le siège d’un important archiprêtré du diocèse de Bourges.
    Pendant la Révolution, elle est devenue dépositaire d’un trésor constitué par la Relique de la Vraie-Croix et une épine de la Sainte-Couronne apportées à Bourbon en 1287 par Robert, le fils de Saint-Louis, époux de Béatrice, Dame de Bourbon et dernière descendante de la lignée des sires de Bourbon.
    Ce trésor a échappé aux journées révolutionnaires de 1793, se présente sous la forme de trois magnifiques reliquaires.
    Le plan de la chapelle primitive était celui de la "croix latine", peu prononcée en raison du faible développement du transept.
    Elle comportait trois nefs, la nef principale étant flanquée de deux chapelles absidiales dédiées à la Sainte-Trinité et à Notre-Dame.
    Le chœur était légèrement incliné à gauche, comme dans beaucoup d’églises construites à cette époque sur le même plan, par référence à l’inclinaison de la tête du Christ expirant en croix.
  • Au XVe siècle, les bas-côtés furent élargis, au niveau de la troisième travée, par la construction de deux chapelles latérales de style gothique constituant une sorte de faux transept à la chapelle primitive.
  • Entre 1845 et 1851, d’importants travaux d’agrandissement éliminent les chapelles absidiales.
    L’église fut prolongée par un nouveau chœur profond, précédé de deux travées et entouré d’un déambulatoire flanqué de trois chapelles rayonnantes
  • Entre 1871 et 1880, les bras du transept furent prolongés par deux chapelles au plan semi-circulaire : la chapelle de la Sainte-Vierge en 1872, la chapelle du Sacré-Cœur en 1879.
    Enfin, c’est en 1732 que la chapelle primitive devint officiellement église paroissiale, à la suite de l’ordonnance de déclassement de l’église Saint-Germain par l’archevêque de Bourges, le cardinal de la Rochefoucauld.
    A cette date, il y avait déjà longtemps que l’église Saint-Germain était tombée en désuétude, et c’est en 1635 qu’eut lieu à l’église Saint-Georges le premier baptême, et en 1645 le premier enterrement.
    Le monument, en lui-même, est de style roman

Extérieur

  • Le clocher
    Gravement endommagé par la foudre en 1754, puis abattu sous la Révolution, le clocher de l’église fut l’objet d’une restauration sommaire au début du XIXe siècle.
    C’est en 1865 qu’il fut reconstruit, sur le plan bourguignon à deux étages d’arcatures, tel qu’il est aujourd’hui,
    Il comporte deux étages de fenêtres "géminées" comprises sous une grande arcade.
    La flèche de pierre, très élancée, est entourée à sa base par quatre clochetons.
    Il est assis sur une coupole à huit pans placée sur la croisée, à l’intérieur de l’église, qui repose sur quatre trompes dont les trompillons reposent sur des têtes de béliers et de loups.
  • Le Portail

    Construit dans un profond ébrasement, il est formé de quatre archivoltes qui retombent sur huit colonnes engagées (piédroits) dont les chapiteaux sont ornés de feuillages, d’ornements géométriques et de têtes humaines dans le style de Souvigny.

La voussure de l’archivolte extérieure est ornée de rudentures (moulures en forme de bâtons) pressées (visibles seulement sur les côtés).
L’ancien tympan en pierre a disparu pour faire place à une figuration en bois de Saint-Georges terrassant un dragon.
Les fenêtres de la façade sont en plein cintre, entourées d’un cordon de billettes.
Enfin, dans l’assise d’arête du rampant nord, au-dessus de la corniche du mur gouttereau, se trouve une sculpture représentant un personnage en posture indécente qui pourrait évoquer Saint-Grelichon, thaumaturge ancien, réputé comme ayant le pouvoir de mettre fin à la stérilité féminine.

Intérieur
La voûte principale est en en berceau brisé, interrompu par les arcs en plein cintre des croisillons
Le tracé en arc brisé, en mitre, se retrouve sur les grandes arcades réunissant la nef aux bas-côtés qui, eux, sont voûtés d’arêtes. Ces arcades reposent sur des bases cruciformes.

A gauche bas-côté nord.
A droite nef centrale.

  • Le chœur

    La coupole à 8 pans ornée d’une peinture représentant le Christ en majesté.
    La grille séparant le chœur du déambulatoire.
    Les piliers du rond-point sur lesquels retombent les arcs en mître.

  • Les chapiteaux
    Le long de la nef, dans un bandeau, plusieurs des chapiteaux sont demeurés "épannelés", mais d’autres sont revêtus de feuilles d’eau, de marques ou de scènes intéressantes.

    Ces chapiteaux relèvent plutôt du style sculptural auvergnat : chapiteaux ornés de rinceaux symétriques et enroulés, hautement décoratifs, ou d’oiseaux, ou de feuilles de plantes aquatiques, chapiteaux à personnages.
    L’église ancienne comptait soixante-six chapiteaux au galbe uniforme. Il en subsiste un peu plus de cinquante.
    Certains sont sculptés, d’autres sont peints ; plusieurs sont à la fois peints et sculptés ; neuf, enfin, sont des chapiteaux dits "à personnages" de style typiquement auvergnat.

  • Chapiteaux dit "à personnages" de style typiquement auvergnat

    A gauche, Vierge à l’enfant.
    En haut, à droite, un mélange de têtes humaines et d’oiseaux fantastiques affrontés au milieu de volutes de feuillages et de grappes de fruits
    En bas, à droite, deux anges portant une couronne, représentant la Très Sainte Trinité au milieu de laquelle se tient l’Agneau Pascal.

    Chapiteau dit "des musiciens"

    Un personnage semblant battre la mesure, entouré d’autres jouant du syrinx (flûte de Pan), de la viole et du cor.

    Un évêque avec sa crosse et entouré de trois infirmes
  • Mobilier
    L’orgue à seize jeux qui, date de 1892, de très belle facture.
    Pendant ses cures à Bourbon, Camille Saint-Saëns joua à la messe paroissiale sur cet orgue.
  • Vitraux

Vitrail du peintre verrier Thibaut (1838) représentant :

Au centre, le reliquaire du duc Louis II avec : à gauche Saint-Louis présentant la relique au duc de Bourbon ; au centre, contre la croix, Sainte Marie-Madeleine ; à droite Saint-Jean et la Sainte-Vierge.

De chaque côté, sont représentés, agenouillés, le duc Pierre de Beaujeu et la duchesse Anne de France.

De part et d’autre de la partie supérieure du vitrail, dans deux lancettes, ont été incrustés quelques fragments de vitraux provenant de ceux de la Sainte-Chapelle. Au-dessus du vitrail lui-même, on remarque deux phylactères représentant la ceinture portant la devise des ducs de Bourbon « Espérance ».
Au-dessus de ces phylactères sont représentés deux écus des ducs de Bourbon.

A gauche, celui du duc Louis Ier, écu composite où figurent à la fois les emblèmes des sires et des ducs ;

A droite, celui des Bourbons à partir de Louis II. En effet, avant lui, depuis le mariage de Robert de Clermont avec Béatrice de Bourbon, les Bourbons portaient les armoiries royales à fleurs de lys dorées sur fond bleu. En sa qualité de puîné, Louis II brisa l’écu ancien d’une bande de gueules, suivant les lois héraldiques du temps, pour indiquer que les Bourbons constituaient la branche cadette de la Maison de France.

Enfin, à la partie supérieure du vitrail, on remarque une représentation de la couronne d’Epines.

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In bulletin de liaison de l’association Louis II de Bourbon
(N°5 - 1er trimestre 2010

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jeudi 23 mai 2013
par  gs

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