Saint Hilaire

Eglise Saint Hilaire

Paroisse de l’ancien diocèse de Bourges, confirmée en 1152 par le pape Eugène III au prieuré de Souvigny.

Eglise romane 12ème siècle

Edifice roman comprenant une nef de trois travées terminée par un transept saillant sur lequel ouvrent une abside et deux petites absidioles en hémicycle. Une travée a été ajoutée à la nef, en avant de I ‘ancienne façade, à I’époque moderne, par l’architecte Moreau. Le transept et le chevet appartiennent à une première campagne de construction ; la nef est de la fin de 12ème siècle.
Le carré du transept, encadré d’arcs en plain cintre, n’a pas conservé sa voûte primitive ; un berceau brisé le couvre ; sur les croisillons sont lancés des berceaux, en plein cintre au Nord et brisé au Sud ; les murs de fond sont percés chacun d’une fenêtre aux piédroits munis de colonnettes.
Un berceau brisé couvre la nef ; les doubleaux retombent sur des colonnes dressées contre les murs latéraux ; les chapiteaux portent des rinceaux ou des masques sous des tailloirs garnis de boutons ou de dents de scie ; les bases sont encadrées de griffes.
Dans les deux travées occidentales, des doubleaux intermédiaires, aux angles abattus, ont été lancés sous la voûte, vraisemblablement au 13ème siècle ; ils portent de chaque côté sur des corbeaux placés au niveau du cordon qui marque la naissance du berceau.
La porte principale, du 12ème siècle a été remontée dans la façade moderne ; elle est encadrée d’un avant-corps dont la corniche moulurée de cavets est portée par huit modillons établis au-dessus d’un bandeau composé d’un filet et d’un tore et décoré de masques, de rosaces, de gerbes liées.
L’archivolte est formée de quatre voussures présentant des billettes, des oves, un cavet et un tore ; elle retombe sur une frise constituée par un bandeau festonné et un cavet qui couvre les tailloirs des chapiteaux de l’ébrasement. Ces chapiteaux, de style soigné, sont festonnés de grillons encadrant un vase, d’animaux et de rinceaux ; les colonnes monolithes qui les supportent sont rondes ou octogonales à pans concaves ; elles s’élèvent sur des bases formées de deux tores séparés par une gorge.
Le tympan appareillé, au cintre surbaissé, est découpé en cinq lobes peu accentués, sertis d’un tore et terminé par des têtes. Deux colonnettes sans chapiteaux adoucissent les angles latéraux de l’avant corps jusqu’au niveau du cordon recevant les archivoltes.
Quelques modillons à copeaux ou à masques sont encore en place sous les corniches des murs latéraux et du chevet ; un cordon de billettes est conservé par fragments au-dessus des cintres des fenêtres.
Le clocher est élevé sur le croisillon sud ; de plan carré, il comprend deux étages séparés intérieurement par un berceau soutenu par des corbeaux ; sur chaque face sont percées, à l’étage inférieur, deux arcades aveugles retombant sur des colonnettes communes ; à l’étage supérieur, très restauré, deux baies séparées par un pilastre flanqué de colonnettes et surmontées d’un oculus ; une frise de dents de scie court sous la corniche. La toiture moderne, en pavillon, repose sur les trompillons qui préparaient le départ d’une flèche de pierre.
Devant la façade était encore, au 19ème siècle, un porche de bois du 15ème siècle, porté par des pilastres de pierre, dont deux sont conservés dans l’église comme supports de bénitier.

Mobilier

  • Deux bénitiers de pierre octogones, du 15ème siècle, dont l’un aux armes des seigneurs de Saint-Hilaire.
  • Cuve baptismale de pierre, octogone (15ème siècle).
  • Epitaphe en plomb de 1580.
  • Cloche d’autel, bronze (18ème siècle).
  • Vitraux

    A gauche, Saint Hilaire.
    A droite, Saint Loup.

  • Statuaire

    A gauche, Saint Isidore. Patron des laboureurs et des paysans.
    A droite, Saint Fiacre. Patron des jardiniers.


Saint Isidore : Patron des laboureurs et des paysans.
Lui et sa femme, Maria Toribia furent toute leur vie domestiques de ferme chez le seigneur Vergas dans la région de Madrid. Chaque dimanche, après la grand-messe dont il chantait la liturgie au lutrin, il passait sa journée en prière. Chaque jour il prenait sur son sommeil le temps à la messe avant de se rendre à son travail. Son maître voulut se rendre compte qu’il ne perdait pas ainsi des heures précieuses. Il vint un matin et, tandis qu’Isidore était en extase, il vit les bœufs continuant leur travail, comme s’ils étaient conduits par deux anges. C’est au roi Philippe III d’Espagne que l’on doit d’avoir un laboureur authentique dans le calendrier, car il avait été guéri par son intercession.

Hagiographie : Saint Loup.
Au temps de Saint Alchas, ou peut-être de son successeur Saint Celsin, les deux frères Toulois, Saint Loup de Troyes et Saint Vincent de Lérins sont inséparables.

Saint Loup fut élevé dans les sciences humaines et dans la piété chrétienne, par les soins d’Allistique, son oncle, qu’en mourant, son père, Epitoque lui avait laissé pour tuteur. Ayant fait d’excellentes études, il parut au barreau et s’y fit une brillante réputation. Il épousa Piméniole, sœur de saint Hilaire d’Arles, qu’il trouva disposée comme il l’était lui-même à servir Dieu avec ferveur. Après qu’ils eurent ensemble passé six années, ils résolurent de mener un genre de vie plus parfait. D’un mutuel consentement, ils se séparèrent et s’engagèrent l’un et l’autre, par vœu, à garder désormais la continence. Loup se retira dans la célèbre abbaye de Lérins où son beau- frère Hilaire l’avait précédé, où son frère Vincent le suivit, et qui alors était gouvernée par saint Honorat. Il y vécut un an dans la plus parfaite régularité, ajoutant encore diverses austérités à celles qui se pratiquaient parmi les frères.
Il eut à venir à Mâcon, en Bourgogne, pour s’y défaire d’une terre qu’il possédait dans ce pays, en distribuer le produit aux pauvres, ainsi qu’il en était convenu avec sa femme, avant leur séparation, et se constituer ainsi dans l’état d’une absolue pauvreté. Tous ces projets étant exécutés, il se disposait à retourner à Lérins ; mais les députés de l’Église de Troyes le demandèrent pour évêque, ayant perdu saint Ours, leur pasteur, mort en 426. Loup fit d’inutiles efforts pour s’opposer à son élection et fut sacré par les évêques de la province de Sens.
Agricola, disciple de Pelage et de Célestius ayant infesté 1a Grande-Bretagne des erreurs de ces hérésiarques, les catholiques de cette île eurent recours aux évêques des Gaules et les prièrent de leur envoyer des ministres évangéliques qui pussent arrêter chez eux les progrès du mal.
Les prélats assemblés en 429, dans la ville d’Arles, croit-on, élurent Germain d’Auxerre et Loup de Troyes, pour aller combattre l’hérésie. Ces deux saints évêques acceptèrent avec résolution la tâche qui leur était imposée ; ils passèrent dans la Grande-Bretagne d’où, par leurs prières, leurs prédications et les miracles dont Dieu les fit l’instrument, ils bannirent l’erreur après l’avoir démasquée et vaincue.

Rentré dans son diocèse, Loup s’appliqua, plus activement que jamais, à la réformation des mœurs de son troupeau. Il montra, dans cette œuvre, autant de sagesse que de piété : aussi reçut-il les plus beaux éloges de Sidoine-Apollinaire qui l’appelle : « Le père des pères, l’évêque des évêques, le chef des prélats des Gaules, la règle des mœurs, la colonne de la vérité, l’ami de Dieu, le médiateur des hommes auprès du ciel. »

Dans le même temps, l’empire d’Occident fut affligé de diverses calamités par les incursions des barbares. Attila, roi des Huns, fondit sur les Gaules avec une armée innombrable. Ses coups allaient tomber sur Troyes dont les habitants étaient dans la plus grande consternation. Saint Loup intercéda pour son peuple ; il se livra d’abord, pendant plusieurs jours, à de ferventes prières qu’il accompagna de jeûnes et de larmes : puis, confiant en la protection du ciel, il se revêtit de, ses habits pontificaux et se rendit auprès d’Attila qui était à la tète de son armée. Le prince barbare ne put se défendre d’un sentiment de respect à la vue du saint évêque, et comme il se disait « Le fléau de Dieu » : « Nous respectons, répliqua le bon pasteur, ce qui nous vient de la part de Dieu ; mais si vous êtes le fléau par lequel il nous châtie, souvenez-vous de ne faire que ce qui vous est permis. » Attila frappé de ce discours promit d’épargner Troyes. Ainsi les prières de saint Loup, protégèrent une ville dépourvue de tout secours, contre une armée de quatre cent mille hommes qui avait porté, de toutes parts, la terreur et la désolation.
Le roi des Huns s’étant retiré dans la plaine de Méry-sur-Seine, à cinq lieues de Troyes, y fut attaqué et défait par les Romains que commandait Aétius. Forcé d’opérer une retraite, il fit prier saint Loup de l’accompagner jusqu’au Rhin, s’imaginant que la présence d’un si grand serviteur du vrai Dieu serait une sauvegarde pour son armée et pour lui. L’évêque ne crut pas devoir se refuser à cette démarche ; mais elle déplut aux généraux de l’empire qui soupçonnèrent Loup d’avoir favorisé l’évasion des barbares et le poursuivirent jusque là, qu’il fut obligé de s’éloigner de Troyes, pendant deux années. Mais sa patience et sa charité triomphèrent de la malice de ses ennemis. Il lui fut permis de rentrer dans son diocèse, où il mourut en 478, après l’avoir administré pendant cinquante-deux ans. On garde, à Troyes, son corps dans l’église qui porte son nom. Saint Loup forma plusieurs disciples qui méritèrent les honneurs de l’épiscopat : Polychrone de Verdun, Sévère de Trêves, Alpin de Châlons-sur-Marne et Camilien de Troyes. On l’honore le 29 de juillet dans les diocèses de Paris, de Soissons, de Toul, de Toulouse et de Metz.
(D’après l’Abbé Guillaume, Histoire de diocèse de Toul et de celui de Nancy, t.1, p. 125-129)

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par  gs

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