Pamiers

Pamiers est située dans la plaine de Basse-Ariège, à environ 64 kilomètres au sud de Toulouse, la ville est un important carrefour de communications entre le bas pays toulousain et la vallée de la Haute-Ariège.
La ville longe le cours de la rivière Ariège, dont dérivent les canaux qui enserrent le centre ancien.

Toponymie : occitan : Pàmias
L’origine du nom de Pamiers est sujette à controverses.
D’aucuns pensent que ce nom viendrait de pam, unité de mesure usitée en ces contrées. Les nouveaux habitants de la cité bénéficiaient en effet de terres gratuites mesurées en pams, ou a pamez.
Néanmoins, l’explication la plus répandue fait intervenir Roger II de Foix, revenant de la première croisade, plus précisément de la région d’Apamée en Syrie. Comme il est parfois coutume à l’époque pour un chevalier rentrant de croisade, il nomme le château et ses dépendances du nom de ses faits d’armes : Castrum Appamiae. Progressivement, ce nom aurait été donné à la ville. Cette hypothèse paraît appuyée par le gentilé des habitants de la ville (Appaméens).
Au Moyen Âge, elle portait aussi le nom de Frédélas, de Frédéric, fils du roi wisigoth Théodoric Ier, mort en 463.

Histoire
La présence romaine est attestée notamment par la découverte de monnaies (sur la place du Mercadal où se situe la cathédrale) et d’une statuette en bronze de Mercure remarquablement conservée sur le site du cimetière Saint-Jean. Ainsi on peut, de source sûre, faire remonter la présence romaine au 3ème siècle av. J.-C.
Le 2 mai 1963, on découvre, sur la butte du calvaire, un puits funéraire daté de -50 à -30 ans av. J.-C.
Certains pensent à une fondation beaucoup plus ancienne.

La découverte d’un sarcophage paléochrétien daté du 5ème siècle, au lieu-dit du Mas Saint-Antonin, permet de voir que le christianisme s’est d’ores et déjà implanté dans la région. Celle-ci est alors sous le contrôle des Wisigoths, et plus précisément de Frédéric, fils du roi Wisigoth de Toulouse Théodoric Ier. Le premier nom de l’agglomération, Frédélas, viendrait d’ailleurs de son dirigeant d’alors.
L’histoire de la ville se confond avec celle de saint Antonin.
Saint Antonin, fils de Frédéric et converti au catholicisme, évangélise la région. Il est martyrisé en 506 par les Wisigoths restés ariens.
Un sanctuaire est élevé pour abriter les reliques du saint. Ce lieu, antérieur à 961, date du premier document écrit dont nous disposons sur l’histoire de la ville. Il est remplacé peu à peu par une abbaye construite sur l’autre rive et qui prit le vocable de Saint-Antonin après la translation des reliques en 987, à cause du danger d’inondations.
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En 1111, la ville est officiellement fondée par le comte Roger II de Foix et Isarn, l’abbé de Saint-Antonin : on fait construire un château (aujourd’hui rasé) sur la butte du castella : le Castrum Appamiae… Une église est également construite au pied de ce château (Notre-Dame du Mercadal) où se dresse aujourd’hui la cathédrale.

Au 13ème siècle, la ville se développe fortement, malgré la crise du catharisme. Pamiers est alors un fief de l’orthodoxie. En 1207, au château de Pamiers (aujourd’hui rasé), se déroule le Colloque de Pamiers, dernière rencontre entre les cathares et l’Église catholique avant la Croisade des Albigeois.
Le pape Boniface VIII récompense la fidélité de la ville en érigeant Pamiers en évêché en 1295. Il nomme Bernard Saisset, alors abbé de Saint-Antonin, évêque. Celui-ci devient son principal intermédiaire auprès de Philippe IV le Bel lors du conflit de 1296, et l’abbatiale est élevée au rang de cathédrale.
Dès lors, la ville s’enrichit et rayonne grâce à la religion. De nombreux ordres (on en comptera jusqu’à quinze différents) s’implantent à Pamiers. Ces ordres religieux, outre leur mission évangélique, développent aussi l’enseignement.
Par le nombre de ses couvents, Pamiers fut au même rang que Toulouse, Bordeaux, ou même Paris…

Au cours du 15ème siècle, c’est à Pamiers que l’on évalue chaque année la dose de pastel nécessaire pour teindre correctement les draps. La ville est un peu le centre d’essai du pastel méridional.

Au 16ème siècle, la ville de Pamiers doit faire face aux maladies et aux guerres.
En 1521, une épidémie de peste s’abat sur la ville. Elle perdurera trois ans. En 1527 et en 1528, les pluies continuelles détruisent les récoltes de blé, et une épidémie se développe à nouveau. Une nouvelle épidémie de peste fait plus de 3000 morts en 1563.
Mais le plus grand fléau de ce siècle fut sans aucun doute les guerres de religion. En juin 1576, les différentes églises sont rasées (hormis les clochers qui servent de tour de défense), et l’abbaye ne s’en relèvera pas. Les reliques de saint Antonin restées à Pamiers sont également brûlées.
Néanmoins, les lueurs de la Renaissance parviennent jusqu’à Pamiers.

Aux 17ème et 18ème siècles Henri de Sponde, grand humaniste, tente malgré le peu de moyens dont il dispose de rehausser la qualité culturelle de son diocèse. Il fait reconstruire les édifices religieux et favorise le retour des congrégations religieuses
Lors de la Révolution, Pamiers est un lieu de tensions extrêmes. La Révolution met fin au culte voué à Saint Antonin.

Au 19ème siècle, l’industrie naissante sera le principal facteur de développement.
La ville, « porte d’entrée de l’Ariège », est aujourd’hui en pleine expansion.

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L’architecture, de style toulousain, fait la part belle à la brique rouge, en incluant parfois la moraine, matériau charrié par l’Ariège.
La plupart des bâtiments historiques datent des 17ème et 18èmesiècles.

Cathédrale Saint Antonin


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