Eglise Saint-Jean-Baptiste de Belleville

Église Saint-Jean-Baptiste de Belleville


Le premier habitat connu sur le terroir de Belleville est la ferme de Savles mentionnée dans un texte de 862. Trois siècles plus tard apparaît le hameau de Poitronville. Le nom de Belleville date de 1451, et la vie de ce village se développa autour d’une chapelle édifiée en 1543 à l’emplacement de l’église actuelle. De 1815 à 1859, cette communauté de 3.000 âmes se métamorphose en une cité de 70.000 habitants, la treizième ville de France, avant d’être annexée en 1860 à la capitale. Soucieux d’amoindrir le vote de sa population ouvrière frondeuse, Haussmann sépare la commune en deux, le long de sa rue principale, la rue de Belleville : le nord échoit au XIXe arrondissement, le sud au XXe.
(In signalétique de la ville : Histoire de Paris).

L’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville est une des premières églises d’architecture néogothique construites à Paris.

Histoire

Sans paroisse propre à leur village, les Bellevillois obtiennent de l’évêché une chapelle en 1543. Construite en 1548, elle est remplacée par une première église Saint-Jean-Baptiste en 1635 ;
Desservi par le vicaire de la paroisse Saint-Merry de Paris, le centre paroissial n’était pas autonome. La paroisse de Belleville est fondée le 15 mai 1802. Elle devint paroisse parisienne en 1860, année de l’annexion de Belleville par Paris.
La première mention de « Belleville » apparaît dans un acte épiscopal de 1543 : les habitants du village de Belleville-sur-Sablon reçoivent l’autorisation d’avoir un autel portatif afin qu’un prêtre, vicaire de saint Merry, vienne célébrer la messe. Le cardinal Jean-Baptiste de Belloy érige Belleville en cure le 7 mai 1802
Lors des travaux de 1854, la première pierre de l’église édifiée en 1645 a été retrouvée. Elle portait cette inscription :
« Cette première pierre a esté pozée par M. Charles de Hillerin, docteur en théologie, curé et chevecier de Saint-Médéric, à Paris, le IIIe jour de juillet 1645. »

L’édifice

L’église mesure 68 m de longueur hors-œuvre sur 25 m de largeur, l’élévation de la façade jusqu’au faîtage est de 26 m, la hauteur de chaque flèche est de 57 m, les hauteurs de voûte sont pour la grande nef de 19 m et de 8 m pour les bas côtés.

  • Les acteurs du chantier

Œuvre la plus aboutie de Jean-Baptiste-Antoine Lassus (1807-1857) l’un des premiers architectes du style néo-gothique au milieu du XIXe siècle en France.
À Belleville, Lassus détermina la structure, fixa le programme iconographique et dessina le mobilier de l’église ; le décor sculpté est l’œuvre d’Aimé-Napoléon Perrey ; les verrières furent réalisées par Auguste de Martel, d’après des cartons de Louis Steinheil ; les pentures du portail et de toutes les portes latérales furent forgées par le ferronnier d’art Pierre Boulanger.
à Belleville, « Lassus a déployé beaucoup d’érudition, de goût et même mis un certain caractère original dans cette étude en grand de l’architecture du XIIIe siècle. »
En 2008, le chœur fit l’objet de travaux destinés à aménager un baptistère et à rénover le sanctuaire, sous la direction de l’architecte François Lacoste.

  • Plan

Cette église est composée d’une nef de cinq travées à deux collatéraux et huit chapelles latérales, un transept, un chœur avec une travée dans le prolongement de la nef, un déambulatoire donnant accès à sept chapelles, de deux sacristies et de deux clochers surmontés de flèches. Parce qu’elle est son dernier chantier, l’église saint Jean-Baptiste de Belleville est la plus aboutie.

Extérieur

  • La façade

    Jean le Baptiste est le saint patron de l’église et de la paroisse : la façade lui est consacrée :

Hagiographie
Jean est présenté dans le Nouveau Testament comme le cousin de Jésus et le prophète qui prépare la venue du Seigneur (Luc), comme la voix annoncée par les prophètes invitant à la conversion (Matthieu) : Jean prêche au désert, annonce la « bonne nouvelle » de la venue du Messie. Il invite les foules à recevoir le baptême pour se préparer à accueillir le Messie, qui baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu. Jean désigne à ses disciples Jésus comme l’Agneau de Dieu, et le baptise dans le Jourdain. Jean dénonce le mariage d’Hérode avec Hérodiade, la femme de son frère Philippe (Marc) : il est arrêté, mis en prison et décapité (Matthieu et Marc).

  • Portail central (œuvre d’Aimé-Napoléon Perrey) :
  • Le tympan
    • l’ange Gabriel annonce à Zacharie la naissance d’un fils : Jean.
    • Marie visite sa cousine Élisabeth. La naissance de Jean.
    • La prédication de Jean. Jean baptise Jésus.
    • Jean critique Hérode. Jean est décapité, sa tête est apportée à la fille d’Hérodiade (Luc 1-3 ; Marc 6,17-29). Le Christ en gloire.
  • Le Trumeau : Jean au désert présente l’Agneau de Dieu.
  • Portail de gauche.

    les prophètes Isaïe (Isaïe 6,6 ; Mt 3,3 ; 11,10) et Malachie (Mt 17,11) annoncent Jean le Baptiste.

  • Portail de droite.
  • Jésus et Jean en prison (Mt 11,2-19).
  • Le Christ libère Adam et Ève. Le triomphe de Jean le Baptiste.

Intérieur

  • la nef.
  • Les vitraux illustrent des récits de l’Ancien Testament :
  • Le vaisseau central est flanqué de deux collatéraux et de chapelles latérales. Le mobilier - autels, baptistère, confessionnaux, portes - a été dessiné par Lassus.
    Sanctuaire (le chœur)
    Les trois vitraux de la Passion et de la Résurrection
  • Les quatre vitraux de la travée du chœur
  • L’autel et les reliques
    L’autel, comme l’ensemble des meubles du sanctuaire est l’œuvre d’Ulysse Lacoste. Lors de la consécration de l’autel en 2008, des reliques de saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars (1786-1859), y ont été déposées. L’autel est orné d’un vitrail d’Henri Guérin. Il représente l’Agneau pascal : Jean le Baptiste désigne Jésus comme l’Agneau de Dieu, reprenant une comparaison du prophète Isaïe (Isaïe 53,7-11).
  • Le tabernacle
  • Le vitrail d’Henri Guérin représente le buisson ardent (Exode 3,2).
  • L’orgue du chœur

est dû à Suret et date de 1859. Il est composé de deux claviers de 54 notes et d’un pédalier de 18 notes. Les transmissions sont mécaniques. Il compte treize jeux.

Devant les deux buffets d’orgue, six stalles dessinées par Lassus

Biographie

  • Jean-Baptiste Lassus (1807-1857). Premier à avoir appliqué aux édifices du Moyen Âge les méthodes de l’examen et du raisonnement archéologiques et à avoir combiné cette approche graphique avec l’étude des textes anciens, Lassus a transmis beaucoup de son savoir à Viollet-le-Duc. Lassus combine ce savoir avec la pratique d’architecte restaurateur
    Théoricien du gothique, Lassus met en avant le caractère rationnel de ce mode de construction et insiste sur le caractère porteur de l’ogive, s’opposant au discours méprisant de Quatremère de Quincy qui ne voyait dans le gothique que l’expression du désordre ou du caprice.
  • Henri Guérin (1929-2009) a adopté la technique du vitrail en dalle de verre que pratiquait le moine bénédictin Dom Ephrem Socard à l’abbaye d’En Calcat. Technique bien différente de celle du vitrail traditionnel par le matériau lui-même la dalle, plaque de verre de trois centimètres d’épaisseur et par le moyen de liaison des pièces de verre, un mortier de ciment et non un joint de plomb. Henri Guérin a personnalisé cette technique en lui appliquant sa manière de peintre : en enlevant lors de la taille, de l’ombre dans les dalles par de grands éclats en profondeur. Il a peu à peu affiné les joints de ciment jusqu’à les transformer en fine résille qu’il teinte dans la tonalité permettant son intégration à l’architecture
  • Tableaux
  • Trois toiles de Théodore Maillot (1826-1888).
    • Le baptême de Jésus Christ par saint Jean.
    • La prédication de Jean. Sous la peinture, une inscription : Fuit homo missus a Deo Joannes ut testimonium perhiberet de lumine (« Il y eut un homme envoyé de Dieu, Jean, pour témoigner de la lumière » (Jean 1,6-7).
    • La décapitation de Jean (Mt 14,3-12).
  • Vitraux de saint Jean Baptiste : Saint Jean au désert, Saint Jean présentant l’Agneau, Décollation de saint Jean.
  • Trois toiles d’Auguste Leloir (1809-1892)
    • La nativité
    • Le mariage de Joseph et de Marie, avec une inscription : Maria desposata Justo cui nomen Joseph « Marie accordée en mariage à un juste du nom de Joseph ».
    • La mort de Joseph, entouré de Jésus et Marie.
  • Baptistère
    Lors des travaux du chœur, en 2008, la croix installée en 1961 a été conservée. La décision de placer le baptistère dans le chœur s’explique par le désir de mettre en valeur le baptême dans une église consacrée à Jean le Baptiste et par la volonté de pouvoir accueillir dignement les grandes assemblées présentes pour les baptêmes, ce que ne permet pas la chapelle des fonts baptismaux. Un octogone a été tracé au sol, symbole du huitième jour : le sabbat juif étant le septième jour, le Christ étant ressuscité le lendemain du Sabbat, le jour de la résurrection est le huitième jour « dans le temps et au-delà du temps ».
  • Les chapelles

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