technique : sculpture
désignation : statue : Saint Roch
localisation : Languedoc-Roussillon ; Hérault ; Montpellier
édifice : église Saint Roch
dénomination : statue
matériaux : marbre
description : œuvre réalisée par souscription en témoignage de gratitude envers le saint qui aurait épargné les Montpelliérains du choléra durant l’été 1884. Dessin du piédestal par Auguste Baussan (1829-1907) et exécuté par Cantini de Marseille sous la direction de Bésiné. (réplique à Lourdes offerte par Mgr De Cabrières). Ce socle est surmonté des armoiries de Léon XIII et de Mgr de Cabrières, des diocèses de Maguelone et de Montpellier, d’Agde et de Béziers, de Lodève et de Saint-Pons. Sur la face principale, les médaillons des pontifes avec la dédicace du diocèse ; sur les faces latérales, ceux de Nicolas IV, fondateur et d’Urbain V, la gloire de l’Université de Montpellier.
dimensions : h = 280
auteur(s) : Baussan Auguste (sculpteur)
lieu d’exécution : lieu d’exécution : Montpellier
siècle : 4e quart 19e siècle
date : 1894
historique : Qualifié par Frédéric Fabrège de Michel-Ange montpelliérain pour sa statue de saint Roch, Baussan participe activement du milieu artistique montpelliérain de la seconde moitié du 19e siècle, avec Matet, Leenhard, Marsal, Bazille. D’origine avignonnaise, il est formé par son père, lui-même sculpteur, et par le peintre Charles Matet à Montpellier. Ses premières commandes sont d’ordre public, ce sont elles qui le feront connaître des particuliers. Au cours de la décennie 1860, deux édifices religieux sont construits à Montpellier : Sainte-Anne et Saint-Roch, sur les projet de l’architecte de la ville Cassan. Le grandiose projet à triple vaisseau fut interrompu ainsi que le programme extérieur de sculpture monumentale(portail) confié à Auguste Baussan. Seule la statue de saint Roch, prévue pour être placée au sommet du gable de la façade principale, a été réalisée. Alors que le choléra sévit dans tout le Midi de la France pendant l’été 1884, la ville de Montpellier est miraculeusement épargnée ; le fait est attribué à la protection du saint thaumaturge, Roch, né à Montpellier vers le milieu du XIVe siècle. Une souscription publique réunit alors une vingtaine de milliers de francs en vue d’ériger une statue du saint, à l’origine de ce nouveau miracle. C’est alors que le comité chargé de collecter les fonds nécessaires fait appel à Baussan, l’auteur de ce merveilleux portail de Saint-Pierre, le plus beau joyau de la cité. Située dans l’église, vis-à-vis de la chaire à prêcher, la statue monumentale du saint repose sur un socle relié à deux colonnes de la nef par une grille en fer. Quatre colonnes de marbre sarrancolin forment les angles du socle, réalisé, lui, en pierre calcaire de Puéchabon. Sur ses quatre faces figurent le blason de Pierre Adhémar, évêque de Maguelone et contemporain du Concile de Constance de 1414 où Roch fut canonisé, le blason de Monseigneur de Cabrières, évêque de Montpellier de 1874 à 1921 puis les armes de la ville de Montpellier et celles de saint Roch sur la face principale. Le saint montpelliérain est, quant à lui, représenté sous les traits d’un jeune homme en costume de pèlerin, les yeux levés au ciel, la main gauche ouverte dans un geste de ravissement. Notre sculpteur se conforme à l’iconographie courante du saint qui veut également que celui-ci tienne, de sa main droite, le bâton de pèlerin et soit accompagné du chien qu’il rencontra à Piacenza, à son retour de Rome. Son costume est complété par un chapeau de feutre rabattu dans le dos, une cape ornée de coquilles et un long manteau qui donne l’occasion à Baussan de ciseler une remarquable série de plis. Si Emile Bonnet, dans son Esquisse d’une iconographie de saint Roch reproche à Baussan d’avoir rompu avec la tradition pluri-séculaire qui veut que le saint montre, sur sa cuisse blessée, les marques de la peste contractée en pèlerinage en Italie, c’est qu’il ignore les motivations de l’artiste. En effet, Baussan déroge à la tradition mais il le fait par respect pour la famille de celui qui sert de modèle posthume au saint : Frédéric Bazille. Le jeune et beau peintre impressionniste, bien connu par Baussan pour avoir été un de ses élèves, est choisi par Charles Jamme, l’administrateur de la paroisse de Saint-Roch, pour figurer le saint montpelliérain. Jamme obtient l’autorisation de la mère du peintre de reprendre la physionomie de son fils mais à une condition le sculpteur ne doit pas faire apparaître la plaie bubonique du saint. C’est pourquoi Baussan se contente de rappeler la blessure par un bandage sur son haut-de-chausse, en dessous de l’aumônière. La statue de Baussan est achevée en 1892 et visible dans l’atelier de l’artiste. Une photographie contemporaine publiée en 1992 dans le catalogue d’exposition Frédéric Bazille : traces et lieux de la création nous montre deux sculpteurs (Baussan est à gauche) en train de travailler sur le marbre de la statue de saint Roch. Tout près d’eux, se dresse le modèle en terre de la statue et sur lequel on aperçoit les points de repère qui serviront à la mise aux points. La presse ne tarit pas d’éloges. L’Eclair parle d’une perle artistique que les étrangers et les artistes admireront comme ils admirent le Moïse de Michel-Ange dans l’église Saint-Pierre aux Liens à Rome. La statue n’est découverte et bénite que le 16 avril 1894 sous les yeux de l’assistance émerveillée.
protection MH : 2005/04/20 : inscrit au titre objet
propriété : propriété de la commune
bibliographie : Bulletin de la Société de Saint-Jean, 1887-1888, p. 60-61 Brémond, Sandrine. Le sculpteur Auguste Baussan (1829-1907). Mémoire de maîtrise, UPV, Montpellier III, 1997. Jolivet, p. 146-149.
sources : Base In Situ 34 1OM7101
type d’étude : liste objets classés MH
copyright : © Monuments historiques
enquête : 2003
date versement : 2014/03/13
référence : PM34003190
(In www.patrimoine-de-france.org)
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