Le saint Roch de Trêts (Bouches du Rhône)

lundi 14 février 2022
par  gs
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Le saint Roch de Trêts en l’église Notre-Dame de Nazareth


Dénomination de l’objet : Buste-reliquaire
Titre courant : Buste-reliquaire : Saint Roch
Localisation : Provence-Alpes-Côte d’Azur ; Bouches-du-Rhône (13) ; Trets
Nom de l’édifice : Eglise
Catégorie technique : Sculpture
Matériaux et techniques d’interventions : Bois : taillé, peint, doré
Indexation iconographique normalisée : Saint Roch de Montpellier : en buste, coquille Saint-Jacques, croix de Lorraine, chien, angelot
Siècle de création : 17e siècle
Statut juridique du propriétaire : Propriété de la commune
Typologie de la protection : Inscrit au titre objet
Date et typologie de la protection : 1996/06/07 : inscrit au titre objet
Cadre de l’étude : Liste objets inscrits MH
Référence de la notice : PM13002587
Date de la dernière modification de la notice : 2013-01-24
Copyright de la notice : © Monuments historiques
(In www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy)

On remarque que saint Roch porte la croix « de Lorraine ».


Le symbolisme de la croix de Lorraine
On sait que la croix de Lorraine fut l’abord croix d’Anjou : les Angevins la vénéraient sous les aspects du reliquaire de la vraie croix possédé par l’abbaye de la Boissière (conservé aujourd’hui à l’hospice de Baugé) ; elle figure sur des étendards dans la tapisserie de l’Apocalypse. Le roi René hérita donc de cet emblème et s’y attacha d’autant plus qu’il figure dans les armoiries des rois de Hongrie dont il se prétendait héritier.
Ce type de croix, d’origine orientale et qui est l’image de la vraie croix, la traverse supérieure figurant le titulus, portait à la fin du Moyen Age le nom de « croix de Jérusalem » : le roi René (né à Brignoles à quelques kilomètres), qui se prétendait aussi roi de Jérusalem, avait donc encore cette raison de l’adopter pour ses sceaux et ses monnaies.
René d’Anjou ayant été duc de Lorraine de 1431 à 1450, on comprend que la croix double se soit trouvée dès cette époque familière aux Lorrains. Lorsque le duché fut abandonné par lui à son fils Jean, celui-ci usa encore de cet emblème, et, de même, les successeurs de Jean, Nicolas et René II. Celui-ci en fit le signe de ralliement de ses troupes dans sa lutte contre Charles le Téméraire. Après la bataille de Nancy, à l’endroit même où tomba son grand adversaire, le duc de Lorraine fit élever une croix à double traverse.
Un manuscrit de la Bibliothèque de l’Institut, du début du XVIe siècle, qui a été étudié par M. Marot, montre l’importance religieuse qui s’attachait à ce symbole : outre qu’il figure sur la reliure, voici comment s’exprime l’auteur dans une hymne à la gloire de René II :
« Unde pro resistencia Crucem binam quisque cepit. »
(Sur quoi chacun prit les deux Croix pour résister)
Ainsi la croix double était devenue le signe de la résistance des Lorrains pendant l’occupation du duché par les Bourguignons.
Il semble que pour René de Lorraine ce type de croix était, plus que celle de ses ancêtres angevins, celle de Jérusalem ; on la rattachait à Godefroy de Bouillon, auxquels les ducs de Lorraine se disaient apparentés. C’est le souvenir de Godefroy, défenseur de la foi, qui fut exalté lorsque le duc Antoine, fils de René II, mena la lutte en 1525 contre les paysans luthériens d’Alsace ; la croix double fut alors une fois de plus le signe de ralliement des Lorrains et prit même valeur de symbole de la nationalité lorraine.
[…] En 1870, elle devint le symbole de la résistance et de l’espérance de la province mutilée. Ainsi, depuis la bataille de Nancy en 1477, la croix double n’a jamais cessé d’être aux yeux des Lorrains et des Français un symbole d’espoir dans le malheur. Les officiers français qui, en 1940, la dressèrent contre la croix gammée, s’ils ignoraient le détail d’une histoire glorieuse, se savaient dans la ligne d’une antique et émouvante tradition. (Cahiers du « Pays lorrain », 1948)


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