Les saints Roch d’Issoudun au musée de l’Hospice Saint-Roch
Pierre, début XVIIe siècle
Bâton de procession : Corporation des Mégissiers et des Tanneurs, : Bois, plâtre peint et doré, XVIIe siècle
Alfred Courmes conserve les éléments caractéristiques de l’iconographie traditionnelle de saint Roch. Le protecteur des pestiférés dévoile sa cuisse et désigne de l’index le bubon de la peste, à ses cotés, le chien tient dans sa gueule un morceau de pain. Toutefois, la franchise et l’audace de la composition dépassent ironiquement cette représentation. Sa tenue austère contraste avec son pantalon baissé laissant entrevoir son sexe. En montrant le saint « défroqué » l’artiste transgresse la pudeur habituelle qui contraignait jusque là à peindre le bubon au genou plutôt qu’à l’aine.
De nombreux détails sont réactualisés : chapeau melon et gilet remplacent feutre et pèlerine, la valise de voyageur (PLM : Paris-Lyon-Marseille) supplante le bourdon du pèlerin, le rat en cage devient le symbole moderne de la peste. Saint-Roch, auréolé d’une pleine lune, est fortement éclairé laissant une ombre portée sur le paysage comme s’il s’agissait d’une prise de vue en studio ! Ce tableau à un pendant Saint Sébastien conservé au Musée. (In fiche signalétique du musée)