Les saints Roch de Quimper

jeudi 8 septembre 2011
par  gs
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Les saints Roch de Quimper en la cathédrale Saint-Corentin

Peinture murale

La peinture montre saint Roch dans la forêt de Plaisance au moment où le chien lui présente le pain de chaque jour. La chaumière du Saint, pauvre cabane de branchage, apparaît dans un paysage splendide ; au fond d’un ravin se voit le seigneur Gothard arrivant à cheval et observant de loin toute la scène.

Vitrail saint Roch

Le vitrail de la vie de saint Roch en 16 épisodes doit être lu de gauche à droite en partant du bas :

Naissance de saint Roch

Saint Roch naquit de parents nobles et très considérés, qui habitaient Montpellier ; on a même dit que son père était gouverneur de la ville au nom du roi de Majorque. Sa femme et lui avaient perdu tout espoir de postérité quand le Ciel leur inspira de demander par l’intercession de Notre-Dame la naissance d’un fils. Saint Roch leur fut donné ; il vint au monde doué d’une beauté singulière et portant sur la poitrine la marque très visible d’une croix.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch devient membre du Tiers-Ordre de saint François

Saint Roch prend l’habit du tiers-ordre de saint François. On ne sait pas avec certitude à quelle époque il prit la livrée franciscaine, mais on pourrait croire que ce fut quand il avait douze ans, car dès lors il pratiqua le détachement complet et distribua aux pauvres tout ce dont il pouvait disposer. Saint Roch avait encore en ce moment son père et sa mère, mais le seigneur Jean mourut bientôt, après avoir donné à son fils des conseils qui devaient le conduire à la perfection la plus élevée. Peu après, le chagrin de cette mort conduisit au tombeau la dame Libérie elle-même.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch part pour Rome

Saint Roch, n’ayant plus ses parents, vendit de ses biens tout ce qu’il pouvait aliéner, en distribua le prix aux pauvres, et confia à son oncle paternel l’administration de ce qu’il avait dû garder ; puis il partit tout seul, à pied et en habit de pèlerin, pour prendre le chemin de Rome.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch guérit un malade, par le signe de la croix

Arrivé à Acquapendente, il trouva celle ville ravagée par la peste. Il s’offrit à Vincent, administrateur de l’hôpital, pour l’assister dans le service des malades. Celui-ci, frappé de sa jeunesse, de sa beauté et de sa distinction, le crut trop délicat pour supporter tant de fatigue et surtout l’odeur infecte de l’hôpital ; mais il fut enfin vaincu par les instances de saint Roch qui, aussitôt, touchant les malades de la main droite et faisant sur eux le signe de la croix, les rendit à la santé sans qu’un seul fut privé de cette grâce.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch dans un hôpital

Ayant ainsi guéri tous les pestiférés de l’hôpital, il en fît autant à tous ceux de la ville ; puis il se rendit en Lombardie, où il guérit de la même manière tous les malades de la ville de Césène. Il délivra également de la contagion la ville de Rome, où il séjourna trois ans, puis d’autres villes du voisinage, et enfin différentes cités du Piémont, des duchés de Milan, de Mantoue, de Modène, de Parme, du marquisat de Montferrat et d’autres villes d’Italie.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch attrape la peste

Ayant su que la ville de Plaisance était affligée de la peste il s’y rendit et s’enferma dans l’hôpital pour panser les malades. S’étant endormi de fatigue, il entendit une voix qui lui disait « Roch, vous avez accompli jusqu’à présent de très grands travaux pour l’amour de moi ; il faut maintenant que vous souffriez aussi d’extrêmes douleurs en vue de celles que j’ai endurées pour vous. » Il s’éveilla consumé d’une fièvre ardente, accompagnée d’une douleur presque insupportable. Tout en remerciant Notre-Seigneur de cette épreuve, il ne pouvait s’empêcher de jeter des cris. S’accusant donc d’incommoder les autres malades, il sortit de l’hôpital et se coucha sur la terre nue près de la porte ; on voulu le faire rentrer, mais il s’y refusa, toujours pour le même motif de charité et de discrétion.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch réfugié dans la forêt reçoit le secours d’un ange

Ces refus furent taxés de folie, de frénésie ; il fut donc chassé de la ville, et s’appuyant sur un bâton, il se traîna du mieux qu’il put jusqu’à la forêt voisine ; après s’être un peu reposé sons un cornouiller, il se retira dans une petite cabane. C’est probablement en ce temps-là qu’un ange vint du ciel panser et guérir l’ulcère que la contagion lui avait fait venir à la cuisse. Dieu lui accorda encore une autre faveur : une source jaillit près de la cabane, et lui offrit de quoi boire et se laver pour calmer les douleurs dont il était tourmenté.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Un chien apporte un pain à saint Roch

Près de la forêt était un grand village où s’élevaient plusieurs maisons de campagne ; c’est là que s’étaient retirés les principaux habitants de Plaisance, fuyant le fléau de la peste. Parmi eux était Gothard, seigneur fort riche, qui, se trouvant à table et tenant un pain à la main, vit un de ses chiens de chasse venir à lui, prendre ce pain et partir en l’emportant dans sa gueule ; la même chose se passa le lendemain aux repas de midi et du soir. Gothard crut que ses serviteurs ne nourrissaient pas suffisamment les chiens de sa meule ; mais les valets dissipèrent facilement ce soupçon. Cependant, le chien renouvelant son larcin, Gothard le suivit jusqu’à la forêt, puis près d’une misérable cabane, où il vit le chien présenter le pain à saint Roch ; le pauvre animal baissait la tête et le bon Saint le bénissait.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Gothard découvre saint Roch en suivant son chien

Gothard, surpris de ce qu’il venait de voir, pénétra dans la cabane ; y ayant trouvé le Saint couché à terre et tout languissant, il l’interrogea sur sa condition et sur sa maladie. Saint Roch lui déclara qu’il était atteint de la peste et le supplia de se retirer, ce qu’il fit à l’instant ; mais bientôt il fit de sérieuses réflexions, se reprochant de n’avoir même pas éprouvé autant de compassion que son chien en avait pour les affligés.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch enseigne le seigneur Gothard

Oubliant le danger de la contagion, il retourna donc près de saint Roch, et lui déclara qu’il ne le quitterait qu’après l’avoir vu entièrement guéri. Comme le chien ne venait plus porter le repas du jour, Gothard prit l’habit de pèlerin de saint Roch et s’en alla mendier dans la ville de Plaisance où il était connu de tous ; mais on le prit pour un fou ou pour un dissipateur qui avait prodigué tout son bien, et il ne put obtenir que deux petits pains. C’est ainsi qu’il débuta dans la vie de perfection où il marcha courageusement depuis, continuant à vivre en solitaire dans cette forêt.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Considéré comme un espion, saint Roch est arrêté et présenté au juge

Une voix du ciel ayant annoncé à saint Roch sa guérison, lui ordonna de retourner dans son pays et d’y mener la même vie de pénitence qu’il avait pratiquée en Italie. Il resta néanmoins quelque temps encore près de Gothard pour l’affermir dans ses résolutions, puis il s’en retourna en France et se dirigea vers Montpellier. Comme le pays était alors désolé par de grandes guerres, on y vivait dans des craintes continuelles. Le Saint, vêtu de son habit de pèlerin étant entré dans un bourg de son ancien domaine, fut pris pour un espion, arrêté, conduit à Montpellier et traduit devant le gouverneur. Ce magistrat était cet oncle même auquel il avait confié son bien.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch est conduit en prison

Saint Roch s’abstint de se faire reconnaître et fut conduit en prison.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Emprisonné, saint Roch prie

Le cachot dans lequel saint Roch fut enfermé était malpropre, humide, infect et hanté par les scorpions. Comme si cela ne pouvait suffire, le prisonnier ajoutait encore à ces tourments d’affreuses austérités. Il demeura cinq ans en cet état, sans que personne lui témoignât de pitié ou pensât à sa délivrance.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch reçoit les derniers sacrements

Au bout de ce temps. Dieu lui ayant fait connaître que sa fin approchait, il pria le geôlier de lui faire venir un prêtre. On lui en amena un qui, entrant dans le cachot où aucune ouverture ne laissait passer le jour, le trouva tout éclairé d’une lumière céleste, et vit des rayons de gloire qui semblaient venir des yeux du prisonnier. Le Saint se confessa et demanda la communion. Au sortir du cachot, le prêtre se rendit auprès du gouverneur et non seulement lui déclara l’innocence, mais proclama l’éminente sainteté du prisonnier. Le bruit de tout ceci s’étant répandu dans la ville, les habitants vinrent en foule voir le Saint.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Une lumière inonde le visage de saint Roch qui est reconnu par sa grand-mère

La maladie ne l’avait pas encore atteint, mais elle vint aussitôt après, et dans son sommeil il entendit une voix qui lui disait ces mots : « Roch, mon bien-aimé, voici le temps où je dois porter votre âme dans le sein de mon Père ; demandez au plus tôt pour vous ou pour les autres la faveur que vous voudrez, et elle vous sera accordée. » Il rendit grâces et demanda que ceux qui imploreraient son assistance fussent préservés ou délivrés de la peste. Ayant fait cette prière, il rendit son âme à Dieu. Aussitôt une vive lumière se fit voir à travers les fentes de la cellule ; le geôlier, épouvanté, ouvrit la porte du cachot, et à côté du cadavre étendu à terre dans celte lueur éclatante, il vit écrit ces mots : « Ceux qui auront été frappés de la peste en seront délivrés par l’intercession de Roch. » Le gouverneur, instruit de ces prodiges, en parla à sa mère, c’est-à-dire à l’aïeule même de saint Roch ; cette pieuse femme vit immédiatement toute la vérité et indiqua un moyen infaillible de constater l’identité du prisonnier. Son fils lui obéit et il put contempler de ses yeux la croix miraculeuse que l’on avait vue autrefois sur la poitrine du petit enfant de Jean, gouverneur de Montpellier, et de Libérie, sa femme.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)

Saint Roch est porté en terre

L’oncle de saint Roch, couvert de confusion et déplorant la cruauté dont il avait fait preuve, tacha de la réparer par la magnificence des funérailles qu’il fit célébrer. Le corps du pauvre pèlerin fut visité par tous les habitants de la ville ; ses pieds furent couverts de leurs baisers et arrosés de leurs larmes. On l’enterra d’abord dans la principale église de Montpellier (qui n’était pas encore cathédrale) ; plus tard son oncle ayant construit la première église dédiée à saint Roch, y fit transporter les restes du Saint.
(In Visite de la cathédrale de Quimper, Abbé Alexandre Thomas, 1892)


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