La première chapelle Saint-Roch
En 1582, une terrible épidémie de peste ravage Clamecy et ses environs. Pour éviter la contagion, les échevins font construire hors des murs, à Choulot, une annexe de l’hôtel-Dieu et un cimetière. Ces mesures n’empêchent pas l’épidémie de continuer. En février 1583, la ville décide la construction d’une chapelle dédiée à saint Roch, au même endroit. Les échevins font la promesse solennelle de venir y honorer le saint si celui-ci éloigne la maladie. Le mal cesse à la suite de cette promesse, et le 15 août de chaque année, les fidèles font une procession jusqu’à Choulot. En 1629 et 1630, ces installations sont réutilisées pour lutter contre une nouvelle épidémie. Cette chapelle est détruite au début du XXe siècle, lors de l’extension de la principale usine de Clamecy, la Société des Produits Chimiques de Clamecy (SPCC). De cette chapelle provient la statue de saint Roch conservée aujourd’hui à la collégiale Saint-Martin. (Le patrimoine des Communes de la Nièvre, T1, Flohic Editions, 1999.) La seconde chapelle Saint-Roch
En 1948, le directeur de l’usine SPCC, Maurice Brulfer, prend l’initiative de faire édifier, dans l’enceinte de son établissement, une nouvelle chapelle dédiée à saint Roch, qui est inaugurée le 16 août 1950.
La façade principale de cette chapelle est précédée d’un porche décoré par le sculpteur local Robert Pouyaud de deux bas-reliefs en pierre, l’un représentant saint Nicolas, l’autre saint Roch. Une longue inscription est gravée à côté du saint.
(Robert Pouyaud un homme, un artiste, Clamecy, 2008, p.69)
ECOUTE
Toi qui entres dans cet édifice
avant de franchir le seuil
entends la belle histoire
dont moi, saint Roch je fus le témoin.
En 1583 à Clamecy la peste sévissait
faisant nombreuses victimes
Dans leur malheur ces gens m’invoquèrent
j’intercédai pour eux et je chassai le fléau
Une chapelle fut élevée sous ma protection
afin qu’un office célébrât
cette marque de la Miséricorde divine
Au début de ce siècle
les vicissitudes et la ruine
firent disparaître ma chapelle
il n’en resta qu’une promesse de résurrection
Le saint Roch de la chapelle de Moulot à Clamecy (conservé au musée)
Cette statue en pierre polychrome ornait la chapelle de Moulot à Clamecy, jusqu’à ce qu’elle soit déposée en 2005 au musée de Clamecy, pour des raisons de sécurité.
Accompagné de son chien dressé sur ses pattes de derrière, le pèlerin de Rome, le bourdon sous le bras, la panetière en bandoulière, est chaussé de guêtres et relève sa longue robe pour montrer sa plaie à l’angelot qui se tient sur la gauche. Celui-ci a une jolie tête bouclée d’enfant ; il pose une main sur la cuisse du saint et l’autre sur le dos du donateur, à genoux à ses pieds. Le saint a la figure encadrée d’un petit collier de barbe et d’épaisses mèches de cheveux ; il porte la main gauche sur la poitrine barrée d’une écharpe plissée. Les joues creusées, les traits tirés, les yeux baissés, la bouche entrouverte reflètent la fatigue et les souffrances du voyageur ; cette expression douloureuse évoque celle de certaines têtes de Christ. (La cathédrale de Nevers et les églises gothiques du Nivernais, M. Anfray, Ed Picard, 1964)
Groupe sculpté exceptionnel, le donateur est présent sur l’œuvre. A noter sa taille très réduite par rapport à l’ange.