Pays du Vexin Normand
Située en Normandie, à 100 km de Paris et 40 km de Rouen, la commune des Andelys est installée au bord de la Seine. Ville de près de 10.000 habitants, elle constitue l’un des plus beaux sites de la moitié nord de la France.
Son prestigieux passé historique l’a doté d’importants monuments et musées. Château Gaillard en est le premier représentant. Construit par Richard Cœur de Lion en 1196, son positionnement offre une vue panoramique sur les méandres de la Seine.
D’autres constructions d’intérêt sont également présentes sur le territoire de la commune : l’Hospice Saint-Jacques reconstruit en 1785 à l’initiative du duc de Penthièvre, la Fontaine Sainte-Clotilde sise à l’endroit où la femme de Clovis érigeât un monastère, l’église Saint-Sauveur du Petit-Andely construite aux XIIIe et XIVe siècles.
Nombre de personnages célèbres sont liés aux Andelys, Antoine de Bourbon, le père d’Henri IV, le peintre Nicolas Poussin à qui un musée est dédié, Thomas Corneille, l’aéronaute Pierre Blanchard qui fut le premier à traverser la Manche en ballon, Marcel Lefèvre, le célèbre aviateur de l’escadrille Normandie-Niémen, le poète Paul Fort… etc. (In fiche signalétique de la Ville)
Château-Gaillard
Un peu d’histoire…
À l’automne 1203, arrivant par la Seine, Philippe Auguste et son armée attaquent un petit fort construit sur l’île en contrebas du château. Ils prennent également le village lui faisant face.
La forteresse est ensuite encerclée pour un siège qui durera tout l’hiver, sans succès.
En février, le roi de France mène ses troupes sur le plateau et lance l’attaque de l’ouvrage avancé. La « Tour de la Monnaie » est détruite par les jets de pierres des trébuchets et des galeries creusées sous ses fondations pour effectuer un travail de sape. La garnison anglo-normande se replie dans la basse-cour, refermant sur elle le pont-levis.
Ayant remarqué des fenêtres percées dans le mur d’enceinte de la basse-cour, un petit détachement français est envoyé en reconnaissance. Les soldats se hissent par les ouvertures et retrouvent dans le bâtiment abritant la chapelle. Grâce à l’effet de surprise provoquée par cette entrée inattendue, ils parviennent à baisser le pont-levis. La basse-cour est prise à son tour, les défenseurs du château se réfugient derrière l’enceinte du donjon.
Quelques jours plus tard, l’entrée de la haute-cour tombe et les anglo-normands se rendent le 6 mars 1204. (In flyer touristique)
Les Andelys
Les Andelys est située dans le département de l’Eure en région Normandie.
Christ aux liens : Pierre, polychrome, XVe-XVIe siècle
Saint Nicolas : Pierre, XVIe siècle
Sainte Femme tenant un vase : Pierre, XVIe siècle
Vierge à l’Enfant : Bois, peint, XVIIIe siècle
Saint Antoine et son cochon
|
Sainte Clotilde tenant la maquette d’une église sur un socle
Pierre polychrome, XVIe siècle
Les Pèlerins d’Emmaüs : huile sur toile, XVIIIe siècle de Guardi Gian-Antonio
Le Martyre de saint Vincent : Huile sur toile, XVIIe siècle de Varin Quentin
le Martyre de saint Clair : huile sur toile, XVIIe siècle de Varin Quentin
Le Christ enfant au milieu des Docteurs : huile sur toile, XVIIe siècle de Stella Jacques
La Vierge : Huile sur toile, XVIIe siècle de Varin Quentin
Verrière de la Vierge
Verrière : la Nativité, la Crucifixion, la Pentecôte
Verrière : l’Agonie au Jardin des Oliviers, la Messe des âmes au Purgatoire, la Mort de saint Joseph
Verrière : l’Annonciation, l’Assomption, Légende de Théophile
Verrière : Scènes de la vie de saint Léger
Verrière : Martyre de saint Vincent
Détail de la mise au tombeau du Christ, Pierre, XVIe siècle
Cette sculpture a été commandée au 16e siècle pour la Chartreuse aujourd’hui disparue de Bourbon-lez-Gaillon par le cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Rouen.
Orgue de tribune
Le premier orgue connu de l’église a été construit en 1573 par Nicolas Dabenet. En 1761-1764, l’instrument a entièrement été refait par Jean-Baptiste-Nicolas Lefebvre. Puis, en 1892, l’orgue est à nouveau reconstruit par la Maison Cavaillé-Coll, sous la direction de Gabriel Cavaillé-Coll, fils. (In https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy)
Église Saint-Sauveur
L’église Saint-Sauveur du Petit Andely Sa construction
La construction de la forteresse du Château-Gaillard, voulue par Richard Cœur de Lion, vient d’être achevée. Plus de trois mille ouvriers d’ici et d’outre-Manche habitent aux alentours. En janvier 1198, la masure d’un pêcheur est achetée pour « cent sous d’or ». La construction de l’église Saint-Sauveur est aussitôt entreprise et sera achevée en 1202. Celle-ci deviendra le centre d’une paroisse appelée « Andely le Jeune » au XIIIe siècle. L’église est édifiée d’un seul jet, ce qui explique sa rare unité. L’architecte pourrait être Jean d’Andeli qui a participé aussi à la reconstruction de la collégiale Notre-Dame du Grand Andely et a travaillé à la cathédrale de Rouen. L’extérieur
L’église a la forme d’une croix grecque, dont chaque branche mesure 29 mètres de longueur.
À l’Ouest (côté vers la Seine) la nef et le transept : les murs, sans ornement, rappellent la pureté des lignes de l’art roman. Elles donnent tout un relief à la flèche aiguë, très élégante, s’élevant sur la croisée du transept (hauteur : 47 mètres). Sous le porche de bois à soubassement de pierre, contre le trumeau, une très belle statue polychrome du « Christ Bénissant » (XIIIe siècle).
À l’Est, le chœur, partie la plus remarquable de l’édifice. En forme d’hémicycle polygonal à sept pans, séparés par des arcs-boutants qui encadrent les verrières supérieures. Les caractéristiques architecturales du gothique du XIIIe siècle apparaissent déjà. L’intérieur
L’harmonie gothique du chœur saisit le regard. Le chœur est encadré de piliers à colonnes très élégants. À remarquer au bas de chaque premier cylindre de ces deux piliers deux enfants accroupis, tête et pieds nus, revêtus d’une tunique. L’un rit sans souci du fardeau qu’il supporte, l’autre pleure, une main levée pour soulager l’épaule. Des chapiteaux ornés de feuilles (flore des lacs et rivières) surmontent les piliers cylindriques du chœur. À leur base on découvre une figure humaine, vue à mi-corps, placée comme pour supporter la partie supérieure de l’édifice. Dans la galerie qui contourne le chœur on aperçoit encore la décoration polychrome du XVe siècle. Au centre du déambulatoire autour du chœur se trouve une petite chapelle dédiée à la Vierge. Le contraste est fort entre le chœur et le transept avec la nef. Le dépouillement d’ornement des murs et des fenêtres superposées de ceux-ci accentue les lignes verticales de l’église. (In signalétique de l’église)
Le mobilier. Dans le bas-côté gauche, la monumentale statue polychrome en pierre de Sainte Madeleine (XVIe siècle) venue de l’église Sainte-Madeleine aux Andelys, démolie à la Révolution ; dans le bas-côté droit, la statue en bois de Saint Jean-Baptiste (XVIIe siècle) et celle, en pierre, de Sainte Marguerite (XVe siècle) ; dans le transept sud, le magnifique retable Louis XIV provenant de l’Abbaye de Mortemer (commune de Lisors dans le Vexin normand). Le très beau tableau « L’Adoration des Bergers » est attribué à Philippe de Champaigne. Les grisailles qui entourent l’autel évoquent la vie de la Vierge Marie. Elles sont attribuées à l’École de Quentin Varin, peintre qui éveilla la vocation de Nicolas Poussin originaire des Andelys (1594-1665). Le retable a été restauré récemment et reposé en 1995 ; en face de ce retable, une toile du XVIIIe siècle qui évoque le récit évangélique de la Transfiguration. (In signalétique de l’église)
L’orgue. Du XVIIe siècle, c’est l’un des plus beaux de France. Vers 1640, le facteur d’orgues Robert Ingout fonde à Rouen un atelier de construction et de réparation d’orgues qui va étendre son activité sur toute la province. En 1674 un orgue neuf à trois claviers est installé à l’Abbaye du Trésor Notre-Dame à Bus-Saint-Rémy (près d’Ecos dans l’Eure). En 1792, les ordres religieux étant supprimés, la ville des Andelys achète cet orgue. Il est installé à l’église Saint-Sauveur en 1793. L’humidité normande l’endommage gravement. Une restauration est décidé en 1926. Les résultats ne durent guère. L’orgue est classé au titre des Monuments Historiques en 1955. Une nouvelle restauration est achevée en 1968. Une restauration plus importante encore devrait être réalisée en 1997 ou 1998. Des artistes éminents ont interprété sur cet orgue les musiques des 17e et 18e siècles (de Titelouze à Couperin en passant par C. d’Aquin et J.S. Bach). Parmi les plus récents : Ch. M. Widor, Duruflé, A. Marchai, P. Cochereau, M. Claire Allain. (In signalétique de l’église)
L’Adoration des berger, Huile sur toile, XVIIe siècle
La toile de l’Adoration des Bergers s’inspire de Philippe de Champaigne.
La Transfiguration : huile sur toile, école flamande, XVIIe siècle