L’église Saint-Sauveur du Petit Andely
Sa construction
La construction de la forteresse du Château-Gaillard, voulue par Richard Cœur de Lion, vient d’être achevée. Plus de trois mille ouvriers d’ici et d’outre-Manche habitent aux alentours. En janvier 1198, la masure d’un pêcheur est achetée pour « cent sous d’or ». La construction de l’église Saint-Sauveur est aussitôt entreprise et sera achevée en 1202. Celle-ci deviendra le centre d’une paroisse appelée « Andely le Jeune » au Xllle siècle. L’église est édifiée d’un seul jet, ce qui explique sa rare unité. L’architecte pourrait être Jean d’Andeli qui a participé aussi à la reconstruction de la collégiale Notre-Dame du Grand Andely et a travaillé à la cathédrale de Rouen.
L’extérieur
L’église a la forme d’une croix grecque, dont chaque branche mesure 29 mètres de longueur.
A l’Ouest (côté vers la Seine) la nef et le transept : les murs, sans ornement, rappellent la pureté des lignes de l’art roman. Elles donnent tout un relief à la flèche aiguë, très élégante, s’élevant sur la croisée du transept (hauteur : 47 mètres). Sous le porche de bois à soubassement de pierre, contre le trumeau, une très belle statue polychrome du « Christ Bénissant » (Xllle siècle).
A l’Est, le chœur, partie la plus remarquable de l’édifice. En forme d’hémicycle polygonal à sept pans, séparés par des arcs-boutants qui encadrent les verrières supérieures. Les caractéristiques architecturales du gothique du Xllle siècle apparaissent déjà.
L’intérieur
L’harmonie gothique du chœur saisit le regard. Le chœur est encadré de piliers à colonnes très élégants. A remarquer au bas de chaque premier cylindre de ces deux piliers deux enfants accroupis, tête et pieds nus, revêtus d’une tunique. L’un rit sans souci du fardeau qu’il supporte, l’autre pleure, une main levée pour soulager l’épaule. Des chapiteaux ornés de feuilles (flore des lacs et rivières) surmontent les piliers cylindriques du chœur. A leur base on découvre une figure humaine, vue à mi-corps, placée comme pour supporter la partie supérieure de l’édifice. Dans la galerie qui contourne le chœur on aperçoit encore la décoration polychrome du XVe siècle. Au centre du déambulatoire autour du chœur se trouve une petite chapelle dédiée à la Vierge. Le contraste est fort entre le chœur et le transept avec la nef. Le dépouillement d’ornement des murs et des fenêtres superposées de ceux-ci accentue les lignes verticales de l’église.
(In signalétique de l’église)
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