L’église de Courtenot
L’église de Courtenot est inscrite sur l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 29 mai 1926.
Le mur nord, le clocher et le porche sont romans.
Au XII* siècle, l’église avait un vaisseau unique avec hémicycle précédée du porche qui occupe toute la largeur-de la nef.
La tour est simple à l’extérieur ; son couronnement est formé d’un bandeau soutenu de modillons (dans le genre « denticules ») et au-dessous duquel sont percées des petites ouvertures plein-cintre (nord et ouest). Sont également visibles des ouvertures carrées et étroites comme des meurtrières. Un toit pyramidal peu élevé termine le tout.
Le porche, en appentis à l’occident, a quatre baies géminées ;’ deux à l’ouest, une au nord, une au sud ; les cintres reposent sur une courte colonnette à chapiteau à feuilles d’eau, toutes différentes (au sud, la colonnette déficiente a été remplacée par une pierre brute). Les chapiteaux sont à astragale ronde et tailloir carré. L’entrée est un simple plein-cintre à vive arête.
La porte de la nef, agrandie dans le XVe ou XVIe siècle, est accompagnée de gorges et de filets grêles qui se coupent à angle droit avec ceux qui sont profilés sur le bandeau. Ces moulures se terminent inférieurement sur le socle disposé en ligne oblique dirigée vers l’axe de l’église.
A l’intérieur, deux petites fenêtres plein-cintre et fort éloignées du sol éclairent la nef du côté du nord. A la première, il reste des fragments de vitraux du XVIe classés par le Département le 27 décembre 1913 : « Le Baptême du Christ ». Le choeur n’est éclairé, au nord, que par une petite fenêtre en plein-cintre.
La tour, de l’époque romane, est carrée et moins large que la nef ; sa partie inférieure forme une travée voûtée en arête, et consacrée au chœur. Celui-ci est ouvert sur la nef par une arcade en ogive. Il en est de même du côté méridional qui est accompagné d’une chapelle dédiée à la Vierge et qui est aussi voûtée en arête ornée de nervures.
Au XIXe siècle, en 1344, lorsque des travaux sont envisagés, l’église se présentait ainsi : le porche, la nef, l’abside voûtée en cul-de-four du XIIe, et au midi une chapelle dite « de la Vierge et un bas-côté plus étroit que cette chapelle, vraisemblablement du XVIe.
Les travaux sont exécutés en mars 1847. L’architecte est M. Nicas de Bar-sur-Seine.
Le mur du collatéral au midi est dérasé au niveau de la fondation. Il est élevé « en retraite » jusqu’à hauteur ’’du carré’’ de la chapelle. Deux pointes de pignon déterminent la forme du comble qui sera semblable à celle de la chapelle de la Vierge, ainsi que la voûte et les arcs doubleaux. Le moellon neuf provient des carrières de Courtenot. La charpente et la couverture sont entièrement refaites sur toutes les parties de l’église.
Puis en 1855, l’abside voûtée en cul-de-four menace ruine, elle est remplacée par une abside à cinq pans, couverte en ardoises ; la sacristie est construite en occultant la fenêtre ouverte à l’est dans la chapelle de la Vierge. On abandonne l’idée de la construction d’une chapelle au nord, à gauche du chœur.
Sont utilisées des pierres de Cerilly, des Riceys et de Fouchères. L’architecte est M. Batier de Bar-sur-Seine. La réception des travaux se fait le 21 janvier 1856. Le maître autel est réalisé en 1857 par M. Valtat, sculpteur à Troyes.
En 1868, les deux premières travées de la nef ne sont pas voûtées, elles sont couvertes par un plancher supporté par des solives. La commune décide de faire voûter ces deux travées suivant le mode adopté dans le complément de l’église. On utilise des pierres de Beauvoir, d’Ampilly. La réception des travaux est datée du 1er novembre 1871.
Après l’historique des travaux exécutés principalement au XIXe siècle, une petite visite s’impose :
♦ La chapelle de la Vierge est éclairée au midi par une fenêtre en ogive divisée par un meneau. Les vitraux du XIXe représentent saint Pierre-aux-Liens et l’Annonciation. Ces vitraux sont décrits ainsi par M. André Vinum : « les petits personnages sont situés dans un cartouche avec filet d’encadrement traité au jaune d’argent. Les sujets sont posés sur un fond de grisaille à l’oxyde avec cabochons bleus. Le tour de chaque lancette est traité avec bordure à perles, fond rouge et rosace verte. Des éléments décoratifs dans la tête de lancette ainsi que les deux lobes dans la partie haute sont identiques ».
♦ Toujours’ dans cette chapelle, on peut y admirer une Vierge à l’Enfant, statue en bois du XIVe ; au-dessus, saint Éloi et sainte Catherine d’Alexandrie (dont la tête est détruite), statues en bois du XVIe. Nous remarquons la pierre tombale d’Antoinette Gaultier décédée en 1677 à l’âge de 8 ans « environ ». ’
♦ Cette église possède encore : les statues en bois du XVIe, saint Pierre, saint’ Roch, et une statue à ce jour non identifiée, le bras tenant vraisemblablement son attribut est cassé (Mgr André Marsat supposait qu’il s’agirait de sainte Reine).
Grâce à la commune de Courtenot et aux bienfaiteurs, cette église a fait l’objet en 1997 de restauration : électrification des cloches et réfection de l’installation électrique ; dorure des candélabres ; restauration des lustres ; restauration de la porte d’entrée.
(In fiche signalétique de l’église)
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