Ansouis
Ansouis est située dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Toponymie
De la racine pré-indo-européenne an.t, « situé sur une éminence » puis ad Castrum Ansoyse au Xe siècle ; Castro Ansuis en 1092 ; Ansois au XIIe siècle ;Ansoydium à la fin du XIIe siècle ; Ansoisoi au XIIIe siècle ; Ansouys XVIe siècle et Ansouis depuis 1789.
Au centre du pays d’Aygues, avec le Grand Luberon et la Durance pour horizons, le village perché est couronné par un château millénaire.
Au Moyen Âge, Ansouis occupait une place idéale pour contrôler la route entre Aix en Provence et Apt.
Aujourd’hui, ce village merveilleusement conservé est toujours dominé par son magnifique château, ancienne possession de la famille de Sabran. Avant de l’atteindre, on traverse la grande place et on parcourt les ruelles aux maisons joliment restaurées : les plus anciennes datent des XVe et XVIIe siècles.
HISTOIRE
Elzéar de SABRAN naquit dans le Luberon en 1285.
Il fut marié en 1299, sur les ordres de Charles II d’Anjou, à Delphine (Dauphine) de SIGNE, dernière descendante des Vicomtes de Marseille, qui se destinait à entrer dans les ordres.
Ils vécurent leur vie d’époux dans l’ascétisme et la virginité. Elzéar mourut le 27 septembre 1325 alors qu’il avait été envoyé par le roi Robert Ier, négocier à Paris, le mariage de Marie de Valois avec le fils du roi, le Prince de Calabre. Ses restes furent ramenés à Apt et ensevelis dans l’église des Cordeliers. Elzéar fut canonisé par Urbain V, le 13 août 1369.
À la mort de son époux, Delphine fit vœu de pauvreté, se retira à Cabrières d’Aigues durant quelques années et finit son existence à Apt dans le plus grand dénuement.
Sa sainteté, son dévouement auprès des malheureux étaient reconnus dans tout le Luberon.
L’église la proclama bienheureuse et la volonté populaire, Sainte. Cette ferveur populaire a traversé les siècles, puisque Ansouis fête toujours en septembre les Saints. A cette fête chrétienne s’ajoutait précédemment la fête du village, mais les impératifs du calendrier scolaire l’ont fait avancer depuis 25 ans au mois de juillet.
Le premier dimanche de septembre les Ansouisiens poursuivent la tradition en se retrouvant dans l’église du village où la messe est co-célébrée par Monseigneur l’Evêque de Vaucluse et le Père curé de la paroisse.
Patrimoine civil
Le château
Site et Monument historique, ancienne demeure de la Famille de Sabran Pontevès, à l’origine forteresse classique, des transformations (XIIe, XIIIe siècles) et de nombreux ajouts (XVIIe) dont l’élégante façade sud, viendront adoucir la rigueur de l’édifice, le château, à la fois place forte médiévale et bastide du XVIIe siècle, a conservé un donjon et des tourelles de forteresse, ainsi que des remparts dotés de créneaux et de mâchicoulis. Les jardins sont magnifiques, décorés de buis taillés et remarquablement entretenus. De la terrasse, la vue sur la montagne Sainte-Victoire est superbe.
Patrimoine religieux
L’église
L’église paroissiale Saint-Martin est encore plus ancienne : à l’intérieur, on peut admirer des bustes reliquaires, des panneaux de bois et un retable du XVIIe siècle.
La paroisse d’Ansouis apparaît dans les textes vers la fin du XIe siècle (1092 ?) comme une dépendance du chapitre cathédral d’Aix, dont elle constitua jusqu’à la révolution l’une des prébendes (revenu attaché à un titre ecclésiastique). L’édifice actuel peut difficilement être daté en l’absence de textes précis, mais n’est probablement pas antérieur à la fin du XIIIe siècle, car il est adossé à l’intérieur de la première enceinte urbaine, dont la courtine lui sert d’élévation antérieure et dont les archères ont alors été murées.
Il se compose d’une nef de trois travées et d’un vaisseau transversal voûtés en berceau brisé. Le vaisseau, que complète une abside de plan carré encadrée de deux absidioles, dont l’une condamnée et l’autre transformée en sacristie, constitue peut-être un vestige d’un précédent édifice : on y remarque de nombreuses marques de tâcherons (absentes de la nef) et divers éléments sculptés, cordons et impostes ornés de motifs géométriques et végétaux, culots figurants des têtes humaines ou animales, apparemment remployés dans la construction. La présence du mur d’enceinte a imposé une importante distorsion de plan entre le chœur (vaisseau transversal et abside) et la nef qui a sans doute remplacé une précédente nef plus petite, non appuyée contre l’enceinte.
L’élévation antérieure, percée d’une porte dont l’archivolte retombe sur deux colonnettes, conserve sept de ses archères. Un clocher-mur percé de quatre baies surmonte l’arc triomphal. En 1997, lors de la réfection de la toiture dallée, deux nouvelles cloches, Sainte Roselyne et Saint Martin, réalisées par la fonderie Granier Père et Fils à Malagas sont venues rejoindre leurs aînées, Sainte Delphine et Saint Elzéar.
Cette église, bâtie vraisemblablement à l’époque où le village connaissait son maximum démographique, n’a pas été agrandie par la suite et n’a subi que quelques remaniements de détail.
Du XVIe au XVIIIe siècle, les procès verbaux des visites pastorales successives montrent que l’église fut régulièrement entretenue, les réparations les plus fréquentes et les plus onéreuses concernant la toiture en lauzes et l’ornementation des autels dont le nombre s’éleva progressivement jusqu’à neuf (en 1920). La présence du Château au Nord, l’exiguïté du cimetière (actuelle place) au Sud rendait impossible la construction de chapelles latérales.
Pour gagner un peu d’espace, les paroissiens se contentèrent d’édifier des tribunes : il y en avait trois en 1620 (deux dans la nef, une dans le chœur, toutes démolies par la suite) ; on voit encore dans la première travée de la nef l’arrachement d’une quatrième tribune dont l’aménagement semble dater, comme la reprise en blocage du mur occidental, du XVIIe siècle. Cet édifice fut inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques en 1925.
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Le Saint Roch d’Ansouis en l’église Saint-Martin