Carcassonne
Carcassonne
Carcassonne est située dans le département de l’Aude dans la région Occitanie.
Carcassonne est connue pour sa Cité, ensemble architectural médiéval restauré par Viollet le Duc au XIXe siècle et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997.
Sur un promontoire dominant la plaine de l’Aude entre deux grands axes de circulation reliant l’Atlantique à la mer Méditerranée et le Massif central aux Pyrénées, le site est occupée depuis le Néolithique (8.500 ans av. J.-C.).
Les Volques Tectosages, tribu gauloise, s’y installent à la fin du IIe siècle av. J.-C. et protègent l’oppidum par des fossés. En 118 av. J.-C., les Romains s’en emparent et en modifient considérablement les fortifications.
Au Ve siècle, les Wisigoths s’emparent de la cité mais en seront chassés au VIIIe siècle par les musulmans Omeyyades.
Pépin le Bref, roi Franc reprend Carcassonne en 759.
Après l’éclatement de l’Empire Carolingien, la famille Trencavel, règne sur Carcassonne du XIe au XIIIe siècle. Carcassonne prospère et devient une place stratégique importante dans le Languedoc avec au sud de la cité les cinq châteaux forts de Termes, d’Aguilar, de Quéribus, de Peyrepertuse et de Puilaurens, désignés comme les « cinq fils de Carcassonne », qui défendaient le passage du Languedoc.
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Toponymie : entre réalité et légende
Attesté au Ier siècle av. J.-C. sous la forme Carcasso puis Carcaso au IIe siècle. Pline l’Ancien cite ce nom, plus précisément dans l’expression Carcaso Volcarum Tectosage.
Les musulmans omeyyades occupant la cité entre le Ve et le VIIIe siecle l’appelle Qarqshuna.
Du pré-indo-européen kar « pierre » et de kass, mot gaulois chêne (Cf. cass-anos, « chêne pédonculé » en occitan languedocien.
Dérivé de sa forme latine, ce qui donne Carcassona en occitan.
Cette célèbre légende médiévale est apparue au XVIe siècle. Charlemagne veut récupérer la cité de Carcassonne qui est assiégée par les sarrasins. Le roi Ballak, apprenant l’arrivée de Charlemagne et son armée, part à leur rencontre et est vaincu par l’empereur. Dame Carcas, apprenant la mort de son mari Ballak, organise la défense de la cité. Elle utilise tout d’abord une ruse qui consiste à faire fabriquer des hommes de paille munis d’arbalète et placés dans les tours afin de décourager les assiégeurs.
Mais, le siège dure depuis cinq ans et la famine a raison des derniers défenseurs.
Dame Carcas fait donc l’inventaire de toutes les réserves qui lui restent. Les villageois lui amènent ainsi un pourceau et un sac de blé. Elle fait engraisser le porc avec le sac de blé puis le précipite depuis la plus haute tour de la Cité.
Charlemagne croit donc que la Cité déborde encore de vivres et quitte avec son armée la plaine devant la Cité. Dame Carcas, victorieuse, décide de faire sonner toutes les cloches de la ville. Un des hommes de Charlemagne se serait alors écrié « Carcas sonne ! », d’où le nom de la Cité. (In fiche signalétique Musée des Beaux-Arts)
Carcassonne est découpée en deux quartiers importants : la cité ou ville haute et la bastide ou ville basse. Ils sont réunis par celui de la Trivalle avec le pont Vieux traversant l’Aude.
La Cité, ville du passé, fortement fortifiée est entourée d’épais remparts et de tours depuis le Moyen Âge. Aussi l’habitat y est dense et vieux mais aujourd’hui les résidents permanents y sont rares remplacés par les innombrables boutiques, restaurants et hébergements pour les touristes (2,5 millions de visiteurs par an). | |
La ville basse, tournée vers l’avenir, est l’ancienne bastide Saint-Louis construite en 1247 et suit le plan régulier d’un hexagone aux angles flanqués de bastions avec les rues en angles droits organisées autour d’une place centrale, la place Carnot. Les anciens remparts de la ville ont été détruits en 1764 sur ordre de l’évêque Armand Bazin de Bezons. |
Située à proximité de la Bastide Saint-Louis, proche du centre-ville de Carcassonne. La gare a été mise en service en 1857 par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne.
Autorisé par Louis XIV et supervisé par Jean-Baptiste Colbert, cet ouvrage d’art exceptionnel, considéré par ses contemporains comme le plus grand chantier du XVIIe siècle et l’œuvre de Pierre-Paul Riquet qui fait acheminer l’eau de la montagne Noire jusqu’au seuil de Naurouze, le point le plus élevé du canal.
Au centre de la place surélévée, la fontaine monumentale, en marbre, figurant « le roi des eaux » porté par un dauphin. A l’origine la place portait le nom de Place Impériale puis est passée par plusieurs appellations avant de devenir place Carnot en 1894.
En 1767 commencent véritablement les travaux de construction de la fontaine par le sculpteur italien, le Sieur Jean Barata. Sur les quatre faces du monument sont gravées des inscriptions en latin et figurent également les armes de la Ville sur le côté nord et les armes de la France, côté sud.
Pour la petite histoire
A l’occasion de la visite du Duc d’Orléans et de son épouse à Carcassonne, en 1839, la Municipalité organisa une fête populaire et la fontaine fut alimentée en vin rouge.
L’ancienne porte Saint-Louis date du XVIIIe siècle. L’écusson extérieur portant les armes du Roi, avait dix pieds de haut sur neuf de large. Les cordons de Saint-Louis et de saint Michel y étaient sculptés. L’encadrement était formé par des branches de laurier. L’écusson intérieur, un peu moins grand, était aux armes de la ville, surmontées d’une couronne de comte.
Elle fut baptisée du nom des frères prêcheurs dont les bâtiments claustraux jouxtaient la porte
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Halles construites en 1768, après l’incendie de 1622. Actuellement les Halles assemblent le marché couvert de la ville et la médiathèque « Grain d’Aile ».
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Installé dans l’ancien présidial de la ville, le musée des Beaux-Arts de Carcassonne a été créé en 1836. « Les peintures et céramiques font de ce musée une belle synthèse de l’art européen depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours ».
L’ouvrage se présente sous forme d’une niche demi-circulaire. La clef est couronnée par une grande tête sculptée, couronnée de feuillages et barbue. Dans la niche se trouve une grande coquille. Les parements concaves du fond de la niche sont ornés de vermiculures à la pointe.
Chapelle Notre-Dame de la Santé
La chapelle Notre-Dame de la Santé du Bout du Pont dont les travaux sont terminés en 1697 était la chapelle de l’hôpital des pèlerins de Saint-Jacques construite avec l’argent du legs de Jean de Saix, en 1527 (consul en 1500 et anobli).
L’intérieur présente de belles voûtes à liernes et tiercerons.
Vers la Cité
Le Pont-Vieux qui enjambe l’Aude relie les deux Carcassonne et marque la frontière entre deux espaces urbains et deux types de population mais aussi et surtout entre deux temps.
Au Moyen Âge, il était l’unique passage pour accéder à la Cité depuis la Ville Basse. Il est aujourd’hui réservé aux piétons.
Il se compose de douze arches en plein cintre d’inégale longueur s’appuyant sur des piles munies d’avant et d’arrière becs à éperons aigus. Des refuges sont établis sur les becs. Sa longueur est de 225 mètres.
Le quartier de la Trivalle se situe, coté Cité entre la Bastide et la Cité.
A gauche, les premiers murs ont été construits à l’époque gallo-romaine, tandis que les principaux ajouts, à droite, ont été apportés aux XIIIe et XIVe siècles. Entre les murs s’étirent les lices.
L’âme des pierres
La cité domine la vallée de l’Aude avec sa double enceinte, formant ainsi près de 3 km de longueur et comportant cinquante-deux tours.
Porte principale de la Cité, défensive avec des archères adaptées au tir à l’arbalète, une chaîne barrant l’entrée, un mâchicoulis, une herse, un pont-levis sur un large fossé.
La porte date de l’édification du second rempart à la fin du XIIIe siècle
Eglise Saint-Vincent
L’église Saint-Vincent édifice de style gothique méridional est située dans la bastide Saint-Louis.
Jusqu’en 1247, Carcassonne était formée de la Cité et des deux bourgs qui l’entouraient, chacun avec son église. Le bourg au nord avec son église dédiée à saint Vincent et celui du sud avec son église au vocable de saint Michel.
Détruites en 1240 lors de la tentative infructueuse de Raimond II Trencavel de reprendre, c’est Saint-Louis qui ordonne la construction d’un nouveau bourg sur la rive gauche du fleuve, la bastide Saint-Louis mais conserve les deux paroisses Saint Michel et Saint Vincent et ainsi deux nouvelles églises vont s’élever selon l’ancienne topographie.
En 1308, le roi Philippe IV autorise l’agrandissement de l’église Saint-Vincent qui ne sera terminé qu’à la fin du XIVe siècle. La tour a servi de tour de guet pendant le XVIe siècle et elle a dû être restaurée après avoir reçu des coups de canons pendant les guerres de religion.
En 1794, la Révolution transforme l’église en fonderie mais l’église est rendue au culte le 26 août 1795 et attendra 1871 pour que soit entreprise la restauration.
L’église mesure 62,5 m de long sur 30,5 m de large avec un nef unique de 37,8 m de long pour 20,15 m de large (ce qui en fait la seconde plus large de France), bordée de six chapelles latérales au nord et sept au sud. Le chevet du XVe siècle se compose d’une abside à neuf pans flanquée de deux absidioles à sept côtés. Les chapelles latérales ainsi que le chœur sont voûtés d’origine mais la nef a été couverte d’une charpente apparente qui reposait sur les arcs diaphragmes.
La tour clocher octogonale à base carrée de 54 m de haut possède le carillon le plus important de la région avec ses 54 cloches.
Pour la petite histoire
Vers 1770, César-François Cassini et ses fils ont réalisé du haut de cette tour leur fameuse carte de France éponyme. Les astronomes Pierre Maichain et Jean-Baptiste Joseph Delambre l’ont utilisé comme point géodésique pour déterminer la longueur du méridien terrestre (après la publication de leur rapport, le mètre étalon est définitivement fixé par la loi du 19 frimaire an VIII de la République (10 décembre 1799).
Œuvre du facteur toulousain, Christophe Moucherel. Le buffet est surmonté de cinq tourelles avec à chacun de leur sommet des statues de deux grands anges musiciens et au centre la statue de saint Vincent.
Cathédrale Saint-Michel
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Edifice emblématique de la Bastide de Carcassonne, l’église est construite en même temps que l’église Saint-Vincent à partir de 1247 sur l’ordre du roi Saint-Louis, désireux de remplacer un ancien sanctuaire détruit au cours du siège de la ville par Raymond II Trencavel en 1240.
L’église sera agrandie dès 1283 et subira de gros dommages lors du saccage de la Bastide par les troupes du Prince noir en 1355, en plein conflit franco-anglais.
Lors de sa reconstruction l’église fut incorporée dans les nouvelles fortifications pour participer au système défensif de la Bastide. Une tour cylindrique d’aspect militaire témoigne de cette vocation défensive. Les fossés atteignant 10 mètres de large creusés autour seront comblés et remplacés au XIXe siècle par une large promenade publique.
L’église Saint-Michel prend le titre de cathédrale, en 1803, avec le transfert du siège épiscopal qui se situait depuis le moyen Age dans la cathédrale Saint-Nazaire de la Cité à Saint-Michel.
Viollet le Duc signe avec la cathédrale Saint-Michel son premier grand chantier à Carcassonne.
La sévère façade qui présente qu’une grande rosace de 8 mètres de diamètre est flanquée d’un clocher massif de base rectangulaire sur trois étages, pour s’élever sur un modèle octogonal à son sommet. Le clocher renferme huit cloches de volée.
La cathédrale est formée d’une nef unique couverte de voûtes ogivales qui furent montées de 1657 à 1752, en remplacement d’une charpente apparente et comporte huit travées d’une portée remarquable, et bordée par plusieurs chapelles latérales. Le chœur aux voûtes du XIIIe siècle est formé d’une abside à sept pans, sur laquelle viennent se greffer deux absidioles est percé de plusieurs larges baies de style ogival, renfermant des vitraux datant du XIVe siècle.
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Basilique Saint-Nazaire et Saint-Celse
Partie gothique de l’ancienne cathédrale depuis le sud-est. Au premier plan, la chapelle dite de Guillaume Radulphe.
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Construite entre le IXe siècle et le XIVe siècle, Jules de Lahondès dans le compte-rendu du Congrès archéologique de France de 1906 écrit « Le joyau de la Cité, c’est son église ».
A l’angle, la tourelle octogonale est percée de petites baies à son dernier niveau est surmontée d’une terrasse.
De la cathédrale romane construite au VIe siècle sous le règne de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths, régent du royaume pour Amalaric après son intervention pour combattre Clovis en 508, jusqu’en 526, il ne reste plus rien.
La tradition veut que Charlemagne ait relevé l’église Saint-Nazaire et le premier texte authentique mentionnant la cathédrale de Carcassonne sous l’invocation de saint Nazaire date de 925, sous l’évêque Gimer.
Au XIIe siècle on édifie la nef actuelle de trois vaisseaux, de six travées voûtées en berceau brisé sur doubleaux pour le vaisseau central et en berceau en plein cintre sur doubleaux pour les collatéraux.
Les deux styles, roman et gothique se conjuguent harmonieusement avec la grande nef romane et les 2 nefs latérales soutenues alternativement par des piliers ronds ou carrés et le transept ogival et les chapelles (édifiées par le prélat bâtisseur Pierre de Rochefort) qui sont du plus pur gothique.
Des statues d’apôtres sont adossées contre les piles du chœur et de l’abside à l’instar des statues de la chapelle haute de la Sainte-Chapelle de Paris.
Rose du bras nord du transept : dans le quadrilobe central de la rose est représentée la Vierge avec l’Enfant, entourée de prophètes, des apôtres et de saints.
Placée dans un sacraire. Entre les contreforts, sont disposés deux petits sacraires jusqu’au-dessous de l’appui des fenêtres. Ces sacraires sont munis d’armoires doubles, fortement ferrées et prises aux dépens de l’épaisseur des murs. A l’intérieur était conservé le trésor.
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Simon de Montfort tué au siège de Toulouse le 25 juin 1218 fut ramené à Carcassonne et enseveli dans l’église Saint-Nazaire. Ses restes furent exhumés 3 ans plus tard et portés dans un monastère près de Montfort-l’Amaury (Seine et Oise).
Sur la pierre, probablement un morceau du tombeau on peut voir l’arme (trébuchet manœuvré par des femmes) qui a tué Simon de Montfort ainsi que son âme guidée au ciel par un ange tandis que son corps est emporté sur un brancard. La Garonne et les remparts de Toulouse sont présents également.
Anciens fonts baptismaux à pilier et cuve torsadés qui l’ont fait dater du XIIe siècle. Cependant, un dessin du pied relevé vers 1880 permet bien une datation remontant au XVe siècle.
Les chapiteaux des ébrasements sont ornés de motifs végétaux et d’animaux parfois fantastiques.
Eglise Saint-Gimer
Une œuvre du XIXe siècle due à Viollet le Duc et dédiée à saint Gimer, évêque de Carcassonne de 902 à 931, connu pour sa charité envers les pauvres.
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L’église primitive, voisine de l’église actuelle, au sud de la rue Barbacane aurait été construite, vers la fin du XIe siècle sur l’emplacement de la maison natale de Saint Gimer.
Au pied de la Cité, sous la Porte d’Aude, l’église actuelle s’est achevée en 1859 et s’élève dans la Grosse Barbacane du XIIIe siècle, ruinée, qui défendait l’accès au fleuve Aude, détruite pour l’occasion et est caractérisée par la vision gothique de Viollet le Duc : « l’architecture gothique a tous les avantages, à la fois nationale, rationnelle et logique ». L’église referme le mobilier provenant de l’église primitive.
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