Orbec

Orbec est située dans le département du Calvados en région Normandie.

Toponymie
-Or : du vieux haut allemand uro « auroch, taureau sauvage » ou ort, « lieu » ; de l’ancien scandinave aurr « graviers, cailloux ou boue, limon »
-bec : du vieux norrois bekkr « ruisseau, cours d’eau ».
Attestée sous la forme latinisée Orbeccus en 1090, puis Orbec en 1172.

Chapelle de l’Hôtel-Dieu Saint-Rémi

Église Notre-Dame

Chaire à prêcher néo-gothique : Bois, XIXe siècle
L’Assomption : Peinture, (1644) ; Œuvre Rüge Georges (peintre)
copie de Peter Paul Rubens


Georges Rüge ou Rugué travailla à Bernay de 1628 à 1671 et y exécuta de nombreux tableaux d’autel ; ce tableau est le seul vestige du maître autel primitif de cette église. ((In www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy)


Le tableau de l’Assomption de la Vierge, conservé dans l’église Notre-Dame d’Orbec est le seul vestige de l’ancien retable provenant du Couvent des Augustines, fondé en 1632 et supprimé à la Révolution.
La peinture à l’huile sur toile signée et datée : 1644 G. Pingebat nous met en présence d’un artiste dont le nom s’écrit Rüge ou Rugué. Il a travaillé en Allemagne, puis à Bernay, de 1628 à 1671. Il exécuta de nombreux tableaux d’autel, ici une Assomption inspirée de Pierre Paul Rubens. Il eut aussi une clientèle privée (portraits).
Le Concile d’Éphèse (en 431) avait proclamé Marie, Mère de Dieu. La fête de l’Assomption est fixée au 15 août, au commencement du VIe siècle, puis enrichie d’une vigile (veille de fête religieuse) dès le début du VIII siècle. L’iconographie habituelle de l’Assomption représente Marie soustraite, non pas à la mort, mais à la corruption du tombeau. Elle ressuscite trois jours après sa mort, comme son fils. La Vierge ne monte pas au ciel, mais elle est enlevée au paradis par les ailes des anges. Les thèmes de la Dormition (la Vierge est allongée sur un catafalque, son âme s’en va) et du Couronnement sont plus fréquents dans l’iconographie orthodoxe. Le dogme de l’Assomption est proclamé en 1950 par Pie XII.
Ce thème de l’Assomption apparaît cependant à partir du XVIIe siècle, généralement dans les peintures sur bois puis sur toile. Les possibilités artistiques de la montée de la Vierge au milieu des nuées correspondaient au goût de l’époque.
La toile d’Orbec associe la découverte du tombeau vide dans la partie inférieure de la toile à l’Assomption de la Vierge dans la partie supérieure, au milieu d’une nuée d’anges. L’un d’entre eux s’apprête à lui poser une couronne étoilée sur la tête. Le traitement des figures en général est convenu sauf pour la figure féminine à l’arrière plan. Une mise en scène en hauteur permet d’accumuler de nombreux personnages, des nuées et des anges. Un exercice de style que les peintres ont très vite affectionné puisqu’il leur permettait de mettre en avant leurs talents. FD (In 100 trésors des églises du Pays d’Auge, Les Ed. de l’Assoc Le Pays d’Auge, 2017)


Saint Patrice : mitre, crosse, saint Etienne diacre : dalmatique, saint Narcisse : évêque, sainte Barbe (XVe siècle et XIXe siècle).
A gauche de la lancette gauche se trouve le donateur, à genoux, en prière. Chaque lancette se poursuit ensuite par deux montants enserrant un personnage central, et aboutissant à un dais gothique architecturé, très élaboré, faisant décor de tête de lancette. Sur la lancette de gauche se trouve saint Patrice, en évêque (portant la mitre et la crosse) chassant d’Irlande les serpents venimeux. A côté, se trouve saint Étienne, représenté en diacre, vêtu d’une dalmatique, tenant la palme et les pierres de son martyre dans sa dalmatique (une confusion a été faite entre les deux lancettes). La lancette de droite représente un évêque, tendant devant lui ses deux mains stigmatisées (or saint Narcisse n’a pas reçu les stigmates …). A ses pieds sont une urne et un livre ouvert. Dans le réseau, les mouchettes et le soufflet représentent chacun une scène du martyre de sainte Barbe : sa décollation par son père, un prêtre venant l’enseigner dans sa tour, son emprisonnement dans la tour, sa pendaison pendant qu’on lui arrache les seins, puis, en partie supérieure, sa traction par un cheval.((In www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy)


Arbre de Jessé (fin XVe siècle).
Vous avez sous les yeux un des plus beaux vitraux de l’église. Le bleu de son fond attire le regard. Ce vitrail fut restauré en 1930, 1945 et 1951.
L’arbre de Jessé est un motif fréquent dans l’art chrétien, il représente, selon l’évangile de Mathieu, la branche centrale de l’arbre généalogique de Jésus de Nazareth à partir de Jessé, le père du roi David. Le vitrail, sous la forme rectangulaire et étroite des lancettes, se prête particulièrement bien à la présentation des arbres de Jessé.
La Vierge est debout sur un croissant, dans une gloire rayonnante et tient l’Enfant auquel elle présente un fruit. Les rois (quelques têtes refaites) sont présentés deux par deux et à mi-corps sur des corolles de fleurs. Un prophète est assis. Le Jessé d’origine était assis au lieu d’être couché. Il se rapproche d’un autre arbre de Jessé qui se trouve dans l’église de Blangy-le-Château. (In fiche signalétique de l’église)


La femme adultère (1870). Dans le panneau supérieur, les accusateurs de la pécheresse placés à gauche et au centre, présentent au Christ qui est courbé vers la terre, celle qu’ils viennent de prendra en flagrant délit. Elle est debout, affligée, attendant ce que va répondre le Maître. Celui-ci se contente d’écrire ces paroles « Celui qui de vous est sans péché lui jette la première pierre ». On peut lire ce texte en latin, sous le doigt du Christ.
Dans le panneau inférieur, la scène se continue. Le Christ, accompagné de ses apôtres et levant la main, semble redire à la pécheresse : « Va et ne pêche plus ». Pendant ce temps, à droite, les accusateurs se retirent confondus. (In fiche signalétique de l’église)


La Miséricorde – La Vérité (1870).
Ces deux vertus sont représentées par deux grandes princesses richement costumées et donnent un sens profond au panneau du milieu qui représente la Justice et la Paix s’embrassant. La Miséricorde et la Vérité ne sont-elles pas nécessaires à une vraie justice et à une paix profonde.
La princesse qui représente la justice tient la balance symbolique, et l’autre, qui représente la Paix, tient le rameau d’olivier. Au-dessus de la grande composition, séparée en trois par l’architecture de la fenêtre, nous remarquons trois autres scènes, plus petites. A droite, le Christ en croix, à gauche. Moïse, qui a reçu de Dieu les tables de la Loi, les montre au peuple ; au centre, deux anges couronnent la Loi et la Paix, dons du Saint-Esprit, qui plane au-dessus, sous la forme d’une colombe.
On lit dans le registre inférieur et au centre : « Justifia et pax osculatae sunt. » (La Justice et la Paix se sont embrassées).
« Ces deux vitraux, dit le registre de délibération de 1870, époque où ils ont été posés, sont empruntés comme tableau à l’église de Saint-Patrice de Rouen et, tous les deux du XVIe siècle. Ils symbolisent le passage de l’Ecriture : « Misericordia et Veritas obvierunt tibi et osculae sunt » et sortent des ateliers de Jules Boulanger de Rouen ». (In fiche signalétique de l’église)


Vitrail consacré à Marie (1889). En 1888, la façade orientale de l’église a été percée d’une grande baie ornée d’un vitrail. Situé au-dessus du maître-autel, dans le chœur, ce vitrail est dédié à Marie.
On peut y voir deux scènes différentes qui se superposent.
En bas, les apôtres réunis constatent que le tombeau de Marie est vide. Au-dessus de ce premier tableau, Marie, couronnée au ciel, se fait la grande suppliante de l’Univers auprès de son fils assis devant elle.
L’un et l’autre sont entourés d’anges, de prophètes et de patriarches illustres, les uns pour avoir annoncé la Vierge, les autres pour avoir été ses aïeux. Une inscription se lit à droite : « A la mémoire d’Alfred Harel, de Ernest Harel et Christian Harel, ses fils ». Don de Mme Vve Harel (1888). A gauche, le portrait de M. l’abbé Gournay, curé d’Orbec. (In fiche signalétique de l’église)


Vitrail consacré à saint Henri (XIXe siècle). Dans le chœur de l’église, près du maître-autel, vitrail dédié à saint Henri. Le grand empereur d’Allemagne, à cheval, porte la couronne royale et lève de sa main droite, l’épée de saint Adrien qu’il avait prise à Walbech pour combattre ses ennemis.
Au bas du vitrail, on lit l’inscription suivante : « A la mémoire d’Henri Hélix d’Hacqueville, né le 4 février 1851, mort le 14 avril 1875, volontaire de 1870 aux zouaves pontificaux, élève de l’Ecole Polytechnique. » A droite, le portrait du jeune homme ; à gauche, les armes des d’Hacqueville « fortiter et recte ». (courageusement et correctement).
La famille d’Hacqueville était issue de la noblesse de robe, avocats de père en fils depuis le XVIIe siècle. Deux membres de cette famille furent maire d’Orbec au XIXe siècle. (In fiche signalétique de l’église)


Saint Christophe et ses deux martyres (1880). Le vitrail consacré à saint Christophe est le dernier du bas-côté de la Vierge, côté sud. De nombreuses églises lui furent dédiées jadis. Il y eut autrefois, le prieuré de Saint-Christophe à La Vespière. C’est sans doute en mémoire de celui-ci que les anciens châtelains de Mervilly, la famille de Toulmon, donnèrent à l’église d’Orbec ce grand vitrail qui retrace trois scènes de la vie du saint.
Au centre, Christophe, portant l’Enfant-Jésus, traverse le torrent. À droite, le saint est, en vain, percé de flèches qui restent en l’air, sans le toucher. Au bas, le roi Dagnus, qui avait commandé le supplice, a un œil crevé par l’une d’elles. A gauche, saint Christophe est décapité.
Au bas du vitrail et au centre, sont représentés, Eugène Bottée de Toulmon, son épouse, Louise de Gravero, et leurs enfants, Maurice et Marie. (In fiche signalétique de l’église)


La vie de saint Jean-Baptiste (XVe siècle). Verrière très ancienne représentant trois épisodes de la vie de saint Jean-Baptiste. « Les trois grands panneaux du bas sont encadrés dans une riche architecture du XVe siècle toute dorée ».
Premier panneau, à gauche : le baptême du Christ. Jésus, demi-nu, a les pieds dans l’eau du Jourdain ; près de lui, le précurseur qui, avec une coquille, lui verse de l’eau sur la tête. Saint Jean est vêtu de jaune, tunique grossière en tissu de poils de chameau, comme dit l’évangile ; sur la tunique un manteau rouge. Au-dessus, le Saint-Esprit, sous forme de colombe, et une banderole blanche qui porte la parole du père : « Hic est Filius meus » (Celui-ci est mon fils).
Deuxième panneau à droite : la décollation de saint Jean-Baptiste dans la prison de Macheronte. Le bourreau tient encore son sabre en l’air ; saint Jean, décapité, est incliné sur le billot, d’où pend sa chaîne, toujours vêtu de sa tunique jaune, mais dépouillé du manteau rouge que le bourreau a jeté de côté. Salomé, la fille d’Hérodiade, porte déjà sur un plat la tête du martyr. Le costume de la danseuse (robe verte, surtout rouge-brun, brodée d’or, avec des pendeloques d’or) évoque le vestiaire médiéval, dessiné et recomposé par les maîtres-verriers du XIXe siècle.
Troisième panneau, au centre du vitrail : le festin d’Hérode, assis à la table avec Hérodiade. Le plat est placé devant eux au milieu des mets et, de la pointe de son couteau, la complice d’Hérode s’amuse à crever les yeux du martyr. Salomé prend plaisir, son tambourin à la main, à danser, malgré la crevaison des yeux du saint par sa mère et malgré le regard concupiscent d’Hérode, son beau-père.
C’est bien la traduction au pinceau, du cri d’horreur de saint Ambroise : « Pour payer une telle danseuse, il fallait le sang d’un prophète ! ».
Dans les loges formées par les flammes qui couronnent la fenêtre.
A droite, la naissance de saint Jean-Baptiste. A gauche saint Jean enseignant, et près de lui, son père, Zacharie, encensant le temple, au moment de l’annonce de la naissance d’un fils. En haut dans les soufflets, on devine la naissance du saint à droite et tout en haut Dieu le Père, tiare en tête et globe en main. Poissons rouges et fleurs de lys dans les mouchettes. (In fiche signalétique de l’église)


Saint-Louis partant en croisade (XIXe siècle). Au fond de la nef, à droite, vitrail dédié à Saint-Louis. C’est un saint Louis, entouré de ses chevaliers, partant pour la croisade. Rappelons que, guéri miraculeusement après une maladie mortelle, Saint-Louis partit en croisade pour obéir à une inspiration du Ciel. On le voit ici, avec ses conseillers, imberbes, avec les combattants aux moustaches conquérantes et les membres du clergé qui bénissent cette croisade.
En-dessous, des anges portent les armoiries de la famille du Merle, anciens seigneurs de La Vespière (de gueules à trois quintefeuilles d’argent), donatrice de ce vitrail. (In fiche signalétique de l’église)


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mercredi 1er décembre 2021
par  gs

Les saints Roch d’Orbec (Calvados)

Les saints Roch d’Orbec (Calvados)- En l’église Notre-Dame
Dénomination de l’objet : Groupe sculpté
Titre courant : Groupe sculpté : saint Roch
Localisation : Normandie ; Calvados (14) ; Orbec
Nom de l’édifice : Eglise paroissiale Notre-Dame
Catégorie technique : Sculpture (…)

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Météo Cournon d’Auvergne

dimanche 7 juin 2020

Météo Cournon-d’Auvergne Météo aujourd’hui Cournon-d’Auvergne