Catllar est située dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie.
Toponymie
Du nom Castellanus, issu de Castellu, « châtelain », propriétaire d’une villa à l’époque médiévale.
Attesté sous différentes formes Villa Castellani au Xe siècle, Castellano au XIe siècle, Vila au XIIe siècle, Castrum de Castlano au XIIIe siècles, Callano au XIVe siècle, Calla au XVe siècles, Catlla en 1612, Catllar en 1628.
Église Saint-André
ll y eut 3 églises successives à Catllar.
La première rattachée à l’abbaye de St Michel de Cuxa est mentionnée dès 948.
La deuxième, au XIIe siècle, une nouvelle église romane.
Certaines parties subsistent encore. : le clocher et le chevet
Façade sud
Le chevet de l’église romane
Croix gothique (ancien cimetière)
La 3eme église est construite à partir de 1662 perpendiculairement à l’édifice roman
Église Saint-André
C’est l’église paroissiale dont la partie romane a été agrandie au XVIIe s. Elle renferme huit retables baroques classés au titre des Monuments Historiques, de nombreuses statues des XIIIe, XIVe, XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe s., classées pour la plupart, et enfin deux toiles d’Antoine Guerra.
Intérieur
Le retable saint Roch et saint Sébastien
Ce retable en bois polychrome et doré mesure 6,70 mètres de haut et 3,56 mètres de large. Le nom du sculpteur demeure inconnu, faute de documents d’archive. Toutefois son style est assez caractéristique, en particulier dans l’exécution des visages. On retrouve d’ailleurs sa main sur d’autres retables du département. Le doreur est lui aussi inconnu mais on peut observer la maîtrise des techniques, notamment son délicat travail "d’estofat” sur les vêtements des statues, pour imiter les riches étoffes de l’époque. Le terme catalan "d’estofat" (sgraffito en français) renvoie à cette technique qui consiste à gratter délicatement la couche de peinture appliquée au préalable sur une dorure, afin de faire réapparaître la dorure sous-jacente.
Ce retable se distingue particulièrement des autres retables baroques de l’église paroissiale de Catllar par le mélange des influences. D’un côté, on retrouve des colonnes torses au premier registre, spécifiques au style baroque, et de l’autre des colonnes cannelées au second registre, caractéristiques du goût néoclassique. D’après les historiens de l’art, ce retable est datable de la fin du XVIIe siècle.
le culte des saints guérisseurs
Les niches centrales du retable sont occupées par des représentations de saints guérisseurs : saint Roch, au premier registre et saint Sébastien, au second registre. Leur culte rappelle la présence récurrente, tout au long du XVIIe siècle, de nombreux fléaux et en particulier de la peste.
Le territoire a connu de fortes épidémies de peste en 1631 et en 1651, ce qui explique la préoccupation des croyants et le culte de ces saints prophylactiques. Iconographie
En haut : Saint François d’Assise, Saint Sébastien, Saint Antoine de Padoue
En bas : Saint Pierre de Vérone, Saint Roch, Saint Vincent Ferrier (In fiche signalétique de l’église)
La beauté de Saint Sébastien rappelle ici qu’il a été longtemps le saint patron des homosexuels
Le retable Saint-Jean-Baptiste : saint Luc, saint Matthieu, saint Marc
Le retable de la Sanch
Cette chapelle se situe dans l’abside de l’église romane de Catllar. L’agrandissement et la reconstruction de l’église, au XVIIe siècle, ont alors converti le chœur de l’église romane en une chapelle latérale dédiée au Christ.
Le retable
Ce retable en bois polychrome et doré a été réalisé par le sculpteur perpignanais Francesc Negre. Ce dernier signe un contrat d’exécution le 2 décembre 1692 avec Hieronim Comellà, curé de Catllar, et le batlle et les pagesos du lieu. Les deux parties s’accordent sur un coût total de 300 frs, payable en trois fois. Le délai d’exécution est de onze mois, puisqu’il est prévu que le retable de la Sanch soit installé le jour de la Toussaint 1693. La polychromie d’origine du retable n’est plus visible, masquée par un repeint réalisé en 1896.
Autour de la passion du Christ
Au-delà du retable, cette chapelle accueille d’autres œuvres associées à la Passion :
Sur les murs, quatre grandes toiles, datées de 1886 et signées de Denille, représentent différentes scènes du chemin de croix.
Dans une niche à gauche, se trouve une statue du Christ aux liens. Cette œuvre, datée du XVIIe siècle et inscrite au titre des Monuments Historiques en 2000, a été restaurée en 2014. Elle représente le Christ assis, couronné d’épines, les mains liées, attendant son supplice.
Dans une niche à droite, repose la statue d’un Christ gisant, datée du XVIe siècle. Cette œuvre était très certainement une statue d’un Christ en croix, qui aurait été transformé en gisant, après qu’on lui ait scié les bras afin de les placer le long du corps. La position des pieds témoigné elle aussi que cette statue était à l’origine un Christ en croix.
Enfin, devant la grille en fer refermant la chapelle, se trouve sur la gauche une œuvre d’exception : le misteri du Couronnement d’épines. Ce groupe sculpté est documenté par un acte notarié de 1737 qui précise la liste des habitants de Catllar qui « ont fait faire le dit mistere de leur propre fond », sans que l’on sache pour autant l’année d’exécution ou l’auteur de ces sculptures. Ce document précise également qu’il était porté à l’occasion de la procession nocturne du Jeudi saint par quatre personnes, et précédé de deux porte-flambeaux l’éclairant. Au centre du misteri se trouve Jésus, assis, couronné d’épines, les mains liées, portant les traces sanguinolentes de la flagellation, encadré de deux soldats. (In fiche signalétique de l’église)
Christ gisant
Le Christ à la mode juive
Le Misteri
Christ assis, de part et d’autre deux bourreaux ajustent de leur pique la couronne d’épines sur sa tête
Le misteri est porté en procession à Perpignan le vendredi précédant Pâques.
Détail du Christ du misteri
Procession de la Sanch
La confrérie de la Sanch est née à la fin du Moyen Âge, à Perpignan, le 11 octobre 1416, créée par le dominicain Vincent Ferrier. La Confrérie de la Preciosissima Sanch de Nostre Senyor Jesus Christ, « du sang précieux de Jésus Christ notre Seigneur » s’était donné pour mission d’offrir une sépulture religieuse aux condamnés à mort.
Elle symbolise la passion du Christ : chaque processionnaire porte à lui seul entre 30 et 50 kg durant les quelques heures que durent le cérémonial. C’est dire le côté « Passion » qu’ils endurent. Ce poids, c’est celui des « Mistéris », des représentations grandeur nature des scènes de la passion du Christ. Elles sont portées par 4 à 8 hommes dont la tenue est invariablement la même : Robe longue et cagoule en pointe, nommés « Caparutxa », le tout de couleur noire ou rouge éclatant. (In Wiki et https://www.les-pyrenees-orientales.com)
Vierge à la grenade : Bois : doré, polychromé, 16e siècle
Une vierge aux traits d’une belle catalane. la grenade ouverte symbolise la vulve de la Vierge
Détail : la main droite de l’Enfant tient le col de sa mère symbolise le cordon ombilical
Détail : l’Enfant montre son sexe symbolise qu’il est un homme (pas un ange)
Détail : l’oiseau pince le doigt de l’enfant symbolise les souffrances à venir
Saint Jacques, pèlerin : Bois taillé, XIVe siècle
Ecce homo : Bois taillé, XIVe siècle
[|Vierge à l’Enfant, XIVe
La statue est donnée en 1913 au curé de la paroisse de Catllar par les propriétaires du mas Riquer, à condition qu’une messe soit célébrée chaque année pour leurs défunts.
Pour la petite histoire
L’œuvre volée en 1975 et revenue par La Poste 20 ans plus tard avec comme nom d’expéditeur : Donadieu, place Valdeck Rochet, Nantes (Recherche faite il n’y a pas de rue Valdeck Rochet à Nantes !)
Détail du délicat travail "d’estofat” sur les vêtements des statues