Thiers

Thiers est située dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Toponymie
Du gaulois tigerno, « seigneur » et Castrum Tigernum, « fort seigneurial ».
Attestée sous les formes Castrum Thigernum par Grégoire de Tours au VIe siècle ; Tihernum et Tiernium au XIVe siècle ; Thiart au XVe siècle.

Le canton occupe le versant occidental des Bois noirs, le long de la ligne de faille et de la Dore, au contact de la Limagne.
Thiers s’étage en gradins au dessus de la plaine et sur les flancs du ravin où coule la Durolle.
La ville était à l’origine groupée autour de l’église du Moutier, au bord de la Durolle. Saccagée par les Francs en 535, elle se relève de ses ruines tandis que l’évêque de Clermont fait édifier un sanctuaire sur l’autre rive pour accueillir les reliques de Saint Genès. C’est autour de cette nouvelle église, puis d’un château fort construit à proximité, que se développera Thiers, siège d’une baronnie.
C’est au XVe siècle que Thiers devient une ville ouvrière, grâce à l’industrie de la coutellerie, de la papeterie et de la tannerie, ces deux dernières disparues aujourd’hui.

  • La ville médiévale est parfaitement conservée.
    Place du Pirou
  • Château du Pirou (Construction vers 1410)
  • Pignons pointus et façade de deux étages à croisillons de bois.
  • Résidence des gouverneurs de la cité.
Rue de la Coutellerie

A gauche, au n°19, maison d’angle
A droite, au n° 21, maison de l’Homme des Bois (XVe), décorée d’un personnage hirsute (d’où son nom)

Rue Grenette

Au n°8, la maison du Duc de Lauzun (Porte du XVIIe avec pilastres et fronton)

L’église Saint-Symphorien et logis abbatial du Moûtier

Au pied de la ville, près du site originel du Castrum, se trouve l’ensemble constitué de l’abbaye du Moûtier et de l’église Saint-Symphorien qui en a dépendu pendant près de dix siècles.
L’église Saint-Symphorien, dans le quartier du Moûtier, a été rebâtie aux XIe et XIIe siècles à un emplacement qui accueillait déjà une église peu après l’évangélisation de la région à la fin du IIIe siècle.
La légende veut qu’un fidèle y ait apporté trois pierres tachées du sang du saint martyrisé à Autun. Ce premier édifice en bois a été détruit au VIe siècle en même temps que le « castrum ».
L’église reconstruite dépendra désormais de l’abbaye bénédictine voisine. Comme Saint-Genès, elle sera remaniée au XIXe siècle.
L’abbaye du Moûtier aurait été fondée en 765 par Aldebert, évêque de Clermont et placée sous l’égide de saint Benoît. Elle a été rattachée à l’ordre de Cluny au XIIe siècle. Pierre, abbé, réorganise l’abbaye à partir de 1002 et offre, avec le consentement du seigneur de Thiers, sa soumission à Odilon, abbé de Cluny en 1011. Le contrat de pairiage passé avec Alphonse de Poitiers (frère de Saint-Louis) en 1251 assure la protection royale et « l’indépendance » de l’abbaye qui peut exercer ses droits seigneuriaux (et de justice) sur la partie basse de la ville. Après la ruine d’une partie des bâtiments conventuels par une crue de la Durolle et la chute de ses effectifs, l’abbaye est supprimée par le pape Pie VI en 1782. De l’édifice qui reste aujourd’hui on peut dater les tours qui encadrent la porte principale du XVe siècle. Les galeries de bois de la façade sont postérieures.
L’église Saint-Jean (place Saint-Jean) a donné son nom au quartier qui la borde. Elle est aujourd’hui désaffectée. D’époque romane, elle fut presque entièrement reconstruite au XVe siècle pour être englobée au siècle suivant dans les fortifications qui devaient protéger la ville lors des guerres de religion. Des éléments propres à sa vocation défensive sont toujours visibles aujourd’hui. Après avoir servi de dépôt d’armes pendant la Révolution, elle fut rendue au culte et à nouveau restaurée au XIXe siècle.
Le cimetière du même nom qui la jouxte au sud est très pittoresque. Situé sur un à-pic surplombant la Durolle, il offre de jolis points de vue sur la vallée et le bas de la ville
La chapelle Saint-Roch (rue Saint-Roch) sur le puy Seigneur, édifiée après de l’épidémie de peste de 1629. Un office y est célébré chaque 16 août suivi de la bénédiction des enfants.