Maison Léon Mastras, rue Négrerieu
Inscription sur le linteau : IHS, iesus hominum salvator, Jésus sauveur des hommes et AM est le monogramme de la Vierge Marie.
La date 1637, inscrite sur le linteau de l’autre cave indique que cette maison a été construite à l’époque du Seigneur Charles d’ESCARS de MONTAL, Marquis de LA ROQUEBROU (1630-1704) marié à Françoise Bruneau de la Rabastelière dont les nombreuses relations l’emmenèrent à se lier d’amitié avec Mme la Marquise de Sévigné qui la cite dans ses lettres à sa fille, Mme de Grignan. Quelques mots sur ce Seigneur qui mena une vie fastueuse dans son château avec un train de maison comprenant 21 personnes. Accusé d’exaction, d’abus de droits seigneuriaux par ses sujets, il fut traduit le 9 janvier 1666 devant le Tribunal d’Auvergne « qui le prive du droit et de la justice à lui appartenant sur les terres de Laroquebrou et lui fait défense d’avoir aucune prison dans son château, les habitants desdits lieux se trouvant désormais sous la protection du Roi ».
On lui doit la démolition en 1653 de la Tour carrée très vétuste qui se trouvait sur le rocher del Moussou (face au château) et dans laquelle était une chapelle dédiée à Notre-Dame. Les pierres de cette démolition servirent à la réparation de la digue de la Pessière sur la rivière la Cère. Les archives nous apprennent la tragédie du 16 juillet 1637 où une jeune fille, Marie TAULIN, qui était allée en pèlerinage dans cette chapelle, est tombée en sortant et s’est écrasée sur les rochers en contrebas. A l’emplacement de cette tour, l’abbé DELORT, alors curé de la paroisse, lança en 1886 une souscription pour ériger l’actuelle statue de la Vierge. Réplique de Notre-Dame de Fourvière de LYON, elle mesure 3 m 30 de haut, pèse 1800 kg. et fut inaugurée le 5 septembre 1887 sous la dénomination de Notre-Dame du Rocher. Lors de la fête locale, à la tombée de la nuit, üne procession aux flambeaux se dirige vers le Rocher en empruntant les vieux quartiers. Cette maison a vu se succéder au château 4 générations de Seigneurs Marquis d’Escars, le dernier François Alexandre (1765-1792), exilé dans la capitale, fut tué aux Tuileries pendant la Révolution. Le château fut alors vendu comme bien national. Qui pouvait-elle abriter ? lors de sa construction, peut-être des bourgeois, en relation avec le Seigneur, riches pour avoir construit une bâtisse si importante qu’ils avaient mis sous la protection du Ciel avec cette inscription. Il pourrait aussi s’agir par la suite d’artisans ou de marchands, LA ROQUEBROU étant réputée depuis le Moyen Âge comme la cité du cuir (tanneurs, pelletiers, cordonniers) avec son poinçon spécifique à la ville, mais aussi comme la cité des potiers. La présence du ruisseau du Négrerieu qui longe la rue, avec en amont son moulin à tan, était un atout pour les divers artisans. Une certitude toutefois, avec le cadastre de 1828 qui nous indique qu’à cette époque cette maison, avec son écurie, comportait 2 lots appartenant à FOUR Raymond, tanneur. (Marthe Anisset, in fiche signalétique de la ville)
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