Cousolre

Cousolre est située dans le département du Nord en région Hauts-de-France.

Toponymie
Du toponyme latin Curtis Solra. Curtis désigne le siège d’un pagus, secteur administratif de la Solre.
Attesté en 798 à l’occasion de la venue de Charlemagne pour la translation des eliqyes de sainte Aldegonde à Maubeuge.

Église Saint-Martin

La nef a été financé par la communauté de Cousolre, le chœur par le chapitre de Sainte-Aldegonde de Maubeuge.

Maître-autel : Autel, tabernacle, retable, statues, tableau : sainte Aldegonde
Tableau d’autel : Sainte Aldegonde. Huile sur toile, XVIIIe siècle

Sainte Aldegonde est figurée debout, en pied, vêtue en abbesse ; elle tient sa crosse abbatiale dans la main gauche et un ostensoir dans la main droite ; sa robe, son manteau et son voile sont semés d’étoiles. Deux anges en vol tiennent une couronne de fleurs au-dessus de sa tête. Ses attributs traditionnels sont absents (ange tenant un livre, colombe, couronne et sceptre foulés aux pieds).


On peut remarquer par l’acte de présenter l’ostensoir ou montrance (du latin signifiant « montrer »), l’indépendance affichée par les chanoinesses vis-à-vis de l’autorité ecclésiastique : il était absolument interdit aux femmes de montrer l’hostie consacrée.
Cette indépendance se retrouve dans des écrits « Je veux qu’on m’épouse par amour et non pas pour mon ventre ». (MeToo au XVIIe siècle !)

Saint Walbert et sainte Bertille : Bois : peint, polychrome, XVIIIe siècle


Walbert - Bertille - Aldegonde. (630 – 684


La foi d’une mystique et la raison d’une gestionnaire.
Aldegonde appartient à la très haute aristocratie franque du VIIe siècle. Son père Walbert était intendant des domaines royaux, ses oncles Gundeland (629-639) et Landri ont été Maires du Palais sous Clotaire II et Dagobert (630-639). Bertille, sa mère était une princesse mérovingienne de Iie de France. Les possessions familiales se situaient à la frontière du royaume entre la Neustrie (NO) et Taustrasie (NE).
La famille conforta sa position par des alliances avec les Pippinides de Nivelles, Itte, veuve de Pépin Ier et sa fille Gertrude, dont le directeur spirituel était saint Amand, évêque de Maastricht (647-651). Elles accueillirent dans leur monastère des moines irlandais. Aldegonde reçut ainsi sa formation à Nivelles du moine Subne. En échange, ses parents donnèrent à Nivelles leur alleu de Louvroil.
Quant à sa sœur aînée, Waudru, elle entra par mariage dans le lignage du seigneur de Strépy, Madelgaire. Quatre enfants naquirent de cette union mais d’un commun accord, conformément à la législation conciliaire, les époux se séparèrent pour se retirer. Madelgaire parmi les moines d’Hautmont où il prit le nom de Vincent et Waudru à Mons, dans un ancien camp fortifié romain sous la protection du duc Hadulf,
Bertille, veuve, encouragea sa fille cadette à se marier suivant les préceptes chrétiens de Césaire d’Arles. La jeune femme dont le sens mystique de l’Amour de Dieu et de l’Epoux divin développé par la spiritualité irlandaise, refusa. Cette période est marquée par douze visions issues de la rumination du Cantique des Cantiques à l’instar de Thérèse d’Avila. Aldegonde fut encouragée par sa sœur aînée et son directeur spirituel, Amand, redevenu abbé d’Elnone
Vers 670, à l’âge légal de quarante ans, elle reçut de l’évêque de Cambrai, Aubert (645-667), le voile des vierges. Conformément aux dispositions des conciles, elle se retira dans le municipe de Maubeuge où elle vécut une quinzaine d’années jusqu’à sa mort en 684.
Elle y exerça la double fonction de "Seigneur" et de "Mère des âmes". Elle fit édifier deux grandes maisons, une pour des moniales et une pour des clercs chargés du service dans l’église de « Saint-Pierre, des Apôtres et de la Vierge, Mère de Dieu » consacrée le 10 juin.
Elle forma la nièce de l’abbé Ursmer de Lobbes, ses propres nièces Aldetrudc († 696) et Madelberte († 705) qui lui succédèrent.
Elle joua le rôle d’une diaconesse pour le baptême des enfants et les services sociaux envers les pauvres. Elle fut enterrées dans la « memoria » familiale de Cpusolre, la crypte de l’église Notre-Dame, fondée Walbert et Bertille, pour leur servir de sépulture. (In fiche signalétique de l’église)

Tabernacle rotatif à trois faces
Châsse dite de saint Walbert et de sainte Bertille

Bois, taillé, peint, XVIIe siècle|]La châsse renferme les reliques (squelettes en partie complets) de Walbert et Bertille dûment certifié du VIIe siècle.

Retable de la Vierge
Chaire à prêcher : Bois, taillé, XVIIe siècle

Job supporte la cuve finement ouvragée

Christ aux liens, Christ souffrant : en buste, Chêne : polychrome, XVe siècle

Ce buste proviendrait de la chapelle dite du dieu de Pitié, située dans le cimetière derrière le chœur de l’église, édifiée en 1528. Le buste serait le dernier élément d’une sculpture monumentale qui ornait la chapelle.

Pour la petite histoire
Les deux mains de la statue était complètement vermoulues et la décision a été prise de les couper : couper les mains du Christ ! Les menuisiers contactés refusent les uns après les autres à « souyi el Bon Dieu ». On finit par avoir l’accord d’un artisan qui voulu bien couper faire le travail.
Un an plus tard, il se coupait les mains en travaillant !

Saint Bernard - Saint Antoine de Padou
Saint Martin - Saint Hubert
Sainte Thérèse - Sainte Catherine
Fonts baptismaux : Marbre, taillé, XVIe siècle

Fonts baptismaux de plan polygonal ornés de moulures en pierre de Soignies (pierre calcaire du bassin de la Sambre). Vasque octogonale.
Inscription gravée sur le pied, en caractères gothiques : l’an 1 vc xxv done p les fem

Verrières du chœur (XIXe siècle)

Saint Walbert et sainte Bertille ; Sainte Aldegonde et sainte Waudru.


Les Vies de Walbert et Bertille . C’est à Cousolre au Vlle siècle que Walbert, intendant des terres du fisc du pagus de la Solre, établit sa cour (Curia). Il épousa Bertille, princesse neustrienne de l’Ile de France. Ils eurent pour enfants Waudru et Aldegonde qui fondèrent les monastères de Mons et de Maubeuge.

Le culte rendu par les chanoinesses de Maubeuge à leur sainte patronne dans la première moitié du XVIIe siècle raviva la vénération des reliques de leurs parents Walbert et Bertille, suscitant un regain de piété, marqué par la venue de pèlerins et l’accomplissement de 26 miracles.
Martin Brunebarbe,-curé de Cousolre de 1619 à 1669 les collationna et les légua à son succeseur Albert Henry (1669-1707). Furent ainsi guéris de diverses souffrances :

EN 1617 Jaine Coudeau, femme à Nicolas Thiry, manant de Cousolre, âgée de 40 ans ; En 1618,Etienne Gobled-âgé de 14 ans ; Marie Grave âgée de 18 ans de Bersillies ; Jane Grave de Bersillies  ; barbe Bastien, fille de Jan laboureur à Barbençon ; les deux enfants de Jan Polchet drapier à Beaumont ; un fils d’Anselme Martin, mayeur de Cousolre ; Catherine Depreux âgée de 18 ans  ; le fils de Jan Spoulet, lainier de Cousolre ; le fils de Jan Bertau et Barbe Gravis ;
En 1619, Jan Coupin, berger à Cousolre ; le fils de Jan Gobert de Cousolreé ; Nicolas Minon de Cousolre ; le jeune Pierre Le Clercq de Beaumont ; Janine Colson ; Jan Cervien bourgeois et escailleur de Beamont ; Jean de Moriamé serviteur à Beaumont ; Philippe Bosquet âgé de 20 ans ; la petite fille de 3 ans de Pierre de Rain de Cousolre.
En 1620 le fils de Jacquez Herman censier à Wandre ; en 1622, Pierre Dumont demeurant à Beaufort, âgé de 20 ans ; Guislain Paicelez de Liessies, blessé à la jambe ; en 1623, le fils de Romain Minon demeurant à Hestrud ; en 1626, le nouveau-né de Nicolas Colson d’Hestrud. (In fiche signalétique de l’église)

Poutre en engoulant ou rageur

Extrémité sculptée en forme de gueule. Il s’agit d’une tête d’animal réel ou imaginaire sculptée sur les poutres de charpente au niveau de la sablière.


Les engoulants symbolisent l’entrée du Léviathan dont la bouche doit être fermée par un bout de l’édifice

Bénitier, XIXe siècle : Marbre rouge taillé. Souvenir des sapeurs-pompiers
Dalle funéraire (pierre tombale) : pierre taillé, XVIIe siècle

Tombe d’Anselme Martin et de son épouse

Dalle funéraire (pierre tombale) : pierre de Soignies, XVIIIe siècle

Tombe de Philippe Renaut, son épouse et sa belle-mère.


L’orgue. L’invention serait due au grec Ctesibios au llle siècle av. J.-C. contemporain d’Archimède. Inventeur de la clepsydre et du piston, il a appliqué ces principes pour produire des sons à partir d’une réserve d’air maintenue sous pression grâce à une cloche retournée, alimentée par des soufflets. L’air envoyé dans des tuyaux ouverts ou fermés par des tirettes percées faisant office de clavier.
Cet instrument portatif appelé Hydraule fut très en vogue à la cour impériale de Byzance au IVe siècle où sa puissance sonore accompagnait les imposantes cérémonies.
Il est utilisé dans les monastères à partir du Xle siècle comme guide-chant puis officiellement dans les églises à partir de 1287. Il est désormais posé sur une tribune. Un clavier a remplacé les tirettes coulissantes portant la gamme de 7 à 12 notes. Au Xllle-XVe siècles, le nombre de claviers augmente ainsi que le nombre de touches qui passent de 36 à 61 permettant ainsi de multiplier les sonorités et les combinaisons de jeux. Il s’y ajoute un pédalier pour les notes les plus graves. Les mécanismes de transmission ont évolué permettant de faire chanter des tuyaux placés loin du clavier et d’agrandir les dimensions du buffet, donnant à l’instrument des allures parfois gigantesques.
L’électrification à partir de la fin du XIXe siècle puis l’électronique ont permis d’améliorer la soufflerie et les possibilités d’utilisation de la console de l’instrument.

Dans le cadre des embellissements de l’église au XVIIIe siècle, un premier orgue est installé à Cousolre en 1785 à la demande des chefs de famille réunis le dimanche 3 octobre par le mayeur Henri Lambert. Il était l’œuvre de Pierre Baudson. Après les troubles de la Révolution et de l’Empire, il fait l’objet de diverses réparations en 1839.
En 1877, à l’époque de la prospérité marbrière, le Conseil de Fabrique demande à J.B Dufossez d’Erquelinnes de le remplacer par un orgue en chêne composé de deux claviers de 54 notes et d’un pédalier de 18 notes avec quelques 800 tuyaux. Il est inauguré le 11 novembre 1879.
Un siècle plus tard sous l’effet des changements climatiques, il est nécessaire de le restaurer avec l’accord des Monuments Historiques et inauguré le 17 novembre 1979 en présence du préfet Erignac lors d’un récital donné par J. Dekyndt à l’orgue et B. Soustrot à la trompette.
En 2019, à l’initiative de l’Association du Centenaire des Orgues présidée par Jacques Baudson, il a fait l’objet d’un réaménagement avec l’ajout d’un jeu nouveau et d’une extension du buffet en façade par la société Decavel. (In fiche signalétique de l’église)

Chapelle du Bon Dieu de Pitié

Petite chapelle, située au Nord-Est de l’abside de l’église.

Chapelle Saint-Roch

A la bifurcation des chemins de Bousignies et de Bersillies


La chapelle Saint-Roch. En 1861, une souscription fut lancée par la société locale des Archers pour édifier une chapelle en pierre et brique de style néo-gothique dédiée à Saint Roch. Lors de sa restauration en 1987, on découvrit dans l’emmarchement le petit oratoire en pierre bleue situé sur la gauche. Daté de 1823, il rappelle une prédication des ordres mendiants et des Prémontrés de Bonne-Espérance autorisée par une bulle du pape Honorius IV (1285-1287) découverte dans ses fondations. (In fiche signalétique de la ville)


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