Romagnat

Comme bon nombre d’églises, celle de Romagnat a été construite en plusieurs campagnes, à des époques différentes.

A l’origine, sur les lieux et place actuelle de l’église, devait se trouver édifiée une chapelle ou une église carolingienne, plus petite. Il ne reste rien d’apparent de cette construction à laquelle font allusion les archives.

À cette époque le cimetière devait se trouver, côté nord car des ossements ont été mis au jour lors de la construction du quartier situé en bordure de la « rue de l’Église ». Ce dernier a probablement été déplacé derrière le chevet de l’église.

Un certain nombre de sépultures auraient été faites à l’intérieur de l’église. Plusieurs pierres tombales sont visibles, dont celle de Pierre Carmantrand.
Des enfants baptisés qui décédés en bas âge, furent ensevelis au pied du pilier qui porte la croix.
Ceux qui mouraient à la naissance ou sans baptême étaient ensevelis dans un cimetière en dehors du bourg lieu appelé " Mourny " mot patois signifiant " mort-nés ".

Au 12ème siècle, en 1145, Pierre de Romagnhac, vicaire général et archidiacre à la cathédrale de Clermont fait entreprendre la construction de cette nouvelle église dont il subsiste aujourd’hui la nef centrale et la partie qui servait de sacristie.
Cette église fut dédiée à saint Saturnin, évêque de Toulouse qui est encore le patron de la paroisse de Romagnat.
À cette époque Romagnat était un lieu de passage et une halte pour les pèlerins qui se rendaient à Compostelle.

En 1679 un " Bref " du pape Innocent XI est adressé à la paroisse de Romagnat qui confirme l’hypothèse d’un pèlerinage à la fête de Saint-Loup.


Romagnat se situe sur la Via Arverna, un chemin vers Compostelle qui traverse le Massif-Central au départ de Clermont-Ferrand vers Cahors. (https://via-arverna.org/via-arverna/)









En 950, Godescalc, l’évêque du Puy fut l’un des premiers personnages importants à gagner le sanctuaire de saint Jacques dont l’invention remonte au début du IXe siècle. 200 ans plus tard,
Compostelle devint un des grands pèlerinages de la Chrétienté. Bien au-delà des convictions, perdure l’élan qui met l’homme en chemin.
Car vous avancez sur un itinéraire de plus de 500 km qui relie Clermont-Ferrand à Cahors, de l’Auvergne au Quercy, en franchissant le volcan cantalien à 1.700 mètres d’altitude. Parmi les trajets possibles, ce chemin moderne est une recomposition inspirée de grandes voies médiévales et de sentes aussi innombrables que l’étaient les points de départ des pèlerins.
Par les terres volcaniques de l’Auvergne, le chemin atteint les causses calcaires du Quercy en empruntant les vallées de l’Allier, de l’Alagnon, de la Cère et de la Dordogne. La Limagne, où s’épanouit l’Allier, est un riche bassin sédimentaire semé de buttes, anciennes cheminées volcaniques et coulées de lave dégagées par l’érosion. La plaine, urbanisée et intensément cultivée autour de Clermont, se recompose vers le sud.
À l’Ouest, sur le vieux plateau s’étendent le Pays des Couzes et le Lembron. Les Couzes sont des rivières parallèles descendant des volcans des Dore et du Cézallier jusqu’à l’Allier. Leur encaissement dessine un relief de gorges et d’éminences tabulaires dites « Chaux ». Les pentes en terrasses du Lembron rappellent son passé viticole. Plus au sud, l’Alagnonais est un autre pays coupé par les affluents de l’Alagnon, dont la vallée mène au cœur du volcan du Cantal. Puis, au-dessus des estives, au Bec de l’Aigle, point haut du chemin auvergnat, l’itinéraire bascule dans la vallée de la Cère. La Cère rejoint la Dordogne après Bretenoux ; le château de Castelnau domine la confluence. La vallée de la Dordogne s’habille de maïs, de vergers et de prés. Puis la rivière s’engage entre les causses calcaires de Martel, fertiles et boisées, et de Gramat, tourmentées par les canyons de l’Alzou et de l’Ouysse. Dans sa traversée des plateaux du Quercy, baignés d’une lumière à nulle autre pareille, Rocamadour récompense le marcheur qui chemine plein sud vers les boucles du Lot où l’attend l’ultime étape de la Via Arverna : Cahors et sa cathédrale Saint-Étienne. (In https://via-arverna.org/via-arverna/)

Durant la Révolution de 1789, l’église allait subir quelques outrages. En 1793 les cloches furent cassées à l’exception de l’une d’elles que les Romagnatonais avaient pris la précaution d’enterrer. En juillet l’église fut pillée. Elle fut fermée le 29 Germinal, an 3 de la République et vendu au sieur Tache moyennant 55 livres par an.
Cette location-vente sauva probablement l’église de la fureur de Couthon.

Eglise Saint-Saturnin (1145 - )

  • À gauche, entrée nord
  • À droite, entrée sud surmontée d’une statue en bois de saint Verny, de facture moderne en remplacement d’une statue plus ancienne qui a été dérobée.
    Abside en hémicycle et contreforts

À l’intérieur

  • À gauche, Nef voûte en berceau
  • À droite, Rond-point et déambulatoire

Les piliers de la nef, construits en appareillage grossier, sont en grès et offrent deux particularités :

  • À gauche, la base de ces piliers ne comporte ni socle, ni semelle comme la plupart des piliers de construction classique. Ils sortent ainsi du sol parce qu’ils reposent sur des vestiges d’une église carolingienne située à environ 1,20 m en dessous du sol actuel.
  • À droite, les piliers ne sont pas droits : Défaut de construction dû à des mensurations moins précises qu’aujourd’hui ou bien symbole car il était coutumier lors de la construction des églises, de rappeler la tête du Christ inclinée dans la mort sur la croix.

Travée nord, dans la chapelle de la Vierge, un pilier porte un témoin qui laisse à penser que l’église était peinte de couleurs vives.

Piliers du rond-point et témoin

Les piliers du rond point sont remarquables par la qualité du matériau, par leur simplicité jusqu’à la tablette des chapiteaux toscans ( ?)

Au 14ème siècle, on agrandit une seconde fois l’église en construisant les deux dernières travées de la nef latérale nord.
Cette partie de l’église tranche par son architecture beaucoup plus raffinée. En effet les deux arcs en ogive ainsi que les croisées d’ogive présentent un aspect plus soigné, tant par la facture que par l’appareillage des matériaux utilisés.

Les clés de voûte représentent l’une un blason nu, l’autre une tête d’évêque.

À droite, ci-dessus, Clé de voûte (blason nu)

Mobilier

L’église a conservé un grand nombre de statues. Certaines ont été récemment restaurées.

Buste-reliquaire de Saint-Vénuste

Venustus, ou saint Vénuste, évêque d’Agde martyrisé par les Alamans vers 408.

De gauche à droite, Vierge à l’Enfant, Pietà, Polychromie

Cuve baptismale en marbre gris du Tarn, dégagée du mur en 1961.


Portfolio

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