L’église Saint-Marcellin est située au centre du bourg principal de La Salle, à l’écart de la route départementale. « Édifice attesté dès le XIIe siècle, les deux éléments remarquables de l’église sont le clocher lombard à deux étages du XIVe considéré comme le plus beau du Briançonnais et son porche du XIVe ». L’église paroissiale fut confirmée en 1120. À l’origine elle est dédiée à Notre-Dame. La partie existante la plus ancienne comporte les deux travées au nord et le clocher (Xllle-XIVe). Elle est agrandie successivement de deux chapelles latérales au XVe et XVIe, puis grâce à des travaux déterminants en 1669, par la construction du chœur actuel et jusqu’à son achèvement, avec la sacristie ajoutée au XVIIIe. en 1712. Les sommets des murs s’ornent de frises ou arcatures lombardes caractéristiques du Briançonnais. Le merveilleux porche ou réal affiche quatre travées d’ogive et trois colonnes dont deux reposent sur des bénitiers et l’autre sur le célèbre lion gardien du temple  ; il dort les yeux ouverts, assis sur le Malin à tête de singe. Devant lui la justice était rendue et sous le porche on célébrait les baptêmes et les mariages. Les deux portails extérieurs sont en plein cintre. Le plus récent à droite, de style gothique tardif, peut être qualifié de lombard montagnard.
Le second complètement roman, provenant probablement d’un réemploi de l’ancienne chapelle, a été percé au XVe-XVIe. Des serrures en fer forgé à tête de chimère verrouillent les lourdes portes. Consacrée le 29 octobre 1532, l’église est dédiée à saint Marcellin, et à saint Pierre pour vocable secondaire. Elle est classée depuis le 8 juin 1914.
« Les richesses de cette église, qui étaient plus considérables avant la révolution, viennent des libéralités de quelques habitants qui étaient marchands à l’étranger, ne manquant pas d’envoyer quelques présents à leur église » (Visite du 21 juillet 1838 de Nicolas Augustin De la Croix, évêque de Gap). En entrant, le bel ensemble des personnages de la Crucifixion, en bois polychrome (XVIe), s’imposait à la vue face à soi dès l’entrée dans l’église, avant son agrandissement. Le Christ, la Vierge, saint Jean et un ange au pied de la croix, sont replacés sur une poutre ; autrefois cet ensemble était fixé sur le mur de derrière. Dès l’instant d’après, l’œil est attiré par le chœur et son splendide retable doré, magnifiquement

LES TRÉSORS DANS LES VITRINES
La première vitrine est aménagée à l’emplacement des anciens fonts baptismaux  ; eux-mêmes placés dans une : ancienne chapelle latérale, percée dans un mur datant probablement du XIIe, dont on a conservé l’arcature de pierres. Cette vitrine voûtée proche de la poutre de la Crucifixion, protège plusieurs statues : sainte Cécile à la harpe, saint Claude évêque, sainte Lucie ses yeux déposés sur un plateau, une des Vierges à l’Enfant Jésus sans tête, de Goudissard, le pape saint Marcellin, distinct de l’évêque de Gap patron de la paroisse, et un vieux coffre médiéval. L’autel de la chapelle Saint-François, à gauche du chœur, voisine avec d’autres trésors de l’église, protégés dans deux vitrines, dont l’une contient une prédelte ou Apostetle (XVIe) représentant tes douze apôtres : peinte à l’huile sur bois de noyer, elle appartenait sans doute aux degrés d’autel de l’église primitive : on y admire aussi un saint Roch, une Vierge à l’Enfant, un reliquaire et deux anges porteurs de cierge : au-dessus, les statues des deux évangélistes Mathieu et Luc. La seconde vitrine contient des pièces d’orfèvrerie religieuse. Mais le petit joyau est sans conteste la célèbre Vierge à la poire (limite XVe-XVIe) en provenance de la chapelle Notre-Dame des Neiges du hameau de Goudissard ; elle est placée dans l’ancien tabernacle aménagé en niche vitrée contre le clocher.
À côté, la solide porte de l’ancienne salle des archives paroissiales est dominée par la statue du prophète Isaïe. Pour découvrir les nombreux trésors que renferme Saint-Marcellin, se reporter également au petit livret illustré de Madame Gattefossé (1970), réédité en juin 1997 et en 2011.