La collégiale
Monument historique entièrement classé, l’édifice a dû être construit de 1240 à 1270 environ.
Il est imposant par ses dimensions : 60 mètres de long, 20 de large, 22 de haut jusqu’au faîte de la toiture. Au XXIIIe siècle, c’est une église mais aussi une forteresse ; en 1317, le Pape Jean XXII crée le diocèse de Saint-Papoul ; en 1318 l’église Saint-Michel est élevée au rang de Collégiale avec un chapitre de 12 chanoines.
En 1355, elle est incendiée par les troupes du Prince Noir qui ravagent le sud de la France. L’entrée primitive de l’église, par le mur du couchant, fut utilisée jusqu’au XIVe siècle ; à cette époque, on ouvrit dans le mur nord 2 portails ; au-dessus du portail central, remarquer le grand tableau de Diaz, mis en dépôt par l’État en 1875 ; il représente la Sainte Vierge avec l’enfant Jésus et St Jean Baptiste.
La première voûte de la nef était en planches, de forme plate ; après l’incendie de 1355, on décida de la remplacer par une voûte en pierre, de style ogival ; comme elle était trop lourde, on lui substitua, en 1826 une voûte « en béton de plâtre et coques de maïs dépouillées de leurs grains ».
Cette nouvelle voûte est demeurée divisée en 7 travées par les 7 arcs doubleaux. La dernière restauration, entreprise en Octobre 1972 et terminée en juillet 1974, a donné à la voûte un aspect d’origine, mais en lambris.
Les fenêtres, en forme de lancettes, sont hautes et étroites en raison du caractère de forteresse qu’avait l’église, à l’origine.
Deux nervures croisées relient harmonieusement la nef à l’abside. L’avant-chœur est orné de 2 panneaux en bois doré et sculpté, classés historiques, restaurés en 2006, par Mme Rossat, à l’initiative des Amis de Castelnaudary, grâce à un financement Ville-État ; ils représentent : à gauche, l’Ange Raphaël et Tobie ; à droite l’Annonciation par l’Ange Gabriel. Deux grands tableaux classés (1m90 x 2m30) se font face : à droite, le Christ à Gethsémani, œuvre de Janet Lange (1839) restauré en 2006 par Mme Céline Stivanin ; à gauche : le prophète Jérémie devant Jérusalem en ruines, du peintre Audois Honoré Prache, classé lui aussi (2005) et restauré par Mme Stivanin, en 2007 ; ces 2 opérations ont été financées par les Amis de Castelnaudary, sur proposition de leur Président, avec le concours des services techniques municipaux pour la dépose, la pose et le châssis. Dans le chœur, le maître autel du XVIIe siècle a la forme d’un sarcophage ; il est en marbre blanc de Carrare et de Sarrancolin, ainsi qu’en marbre de Caunes-Minervois. Le tabernacle est surmonté d’un ciborium ornementé de volutes et d’anges en marbre blanc de Saint-Béat ; ce ciborium est de 1895.
Neuf grands tableaux ornent le chœur ; ce sont dans l’ordre, en partant de la droite : la Flagellation par le peintre Antoine Rivalz de l’Ecole Toulousaine mis en dépôt par l’État et classé en 1911 ; l’Ange gardien ; le Christ au jardin des oliviers, de Tony Johannot, mis en dépôt par l’État en 1839 et classé en 1911 ; Notre Seigneur donnant sa mission a St Pierre ; Saint Michel terrassant le démon ; le Christ prêchant ; l’Annonciation ; la Nativité ; la descente de croix.
Les 7 grandes toiles (2,4,6,7,8,9) de 3m50 x 2m50, furent commandées par l’Archiprêtre Saunière en 1855 à la Maison Gaspard, de Paris, spécialisée dans la reproduction de tableaux religieux. Elles ont toutes été inscrites à l’inventaire des monuments historiques sur ma demande auprès de M. Amigues, Conservateur des Antiquités, le 30 novembre 2005.
L’orgue de chœur, du facteur Maucourt, d’Albi, a été classé historique en 1987, à l’initiative des Amis des orgues. Les vitraux ont fait l’objet d’une restauration d’ensemble, réalisée par l’Atelier du vitrail de Limoges, en 2006-2007, financée par la Ville et l’État.
Ils sont du vitrailliste Toulousain, Louis-Victor Gesta (XIXe siècle).
La 1e fenêtre, à gauche, est consacrée aux prophètes de l’Ancien Testament : Melchisedech et Moïse ; Jérémie et Elie ; Ezechiel et Daniel dont on peut lire le nom sur le phylactère.
La 2e fenêtre représente trois grands moments de la vie de la Vierge : de bas en haut : l’Annonciation ; au-dessus, la Visitation ; en haut, Marie reine des cieux, vêtue de son manteau bleu étoilé.
Le vitrail central est consacré aux Évangélistes : Jean, Mathieu., Marc et Luc ; il est couronné par l’allégorie de l’Église : le Christ, à gauche ; à droite, l’ange, tenant la croix, symbole de la Foi ; les deux blasons peints sur les derniers panneaux sont à gauche celui du Pape Pie IX, et à droite celui de l’Évêque de Carcassonne, Mgr de La Bouillerie (1855-1873).
Sur le 1er vitrail de droite, on reconnaît, de haut en bas : St Joseph, à gauche ; St Michel, à droite ; en dessous St Pierre, à gauche ; à droite St Paul ; le panneau du dessous représente deux vierges, vêtues de blanc ; ce sont sans doute les Saintes Puelles du Mas.
Le 2e vitrail de droite est dédié aux saints locaux : St Saturnin, en haut à gauche (1er Évêque de Toulouse) ; à droite St Papoul, son contemporain ; au dessous, deux Évêques ; au dernier niveau, St Dominique et St François d’Assise, reconnaissables à leurs vêtements (blanc pour Dominique, marron pour François.).
La grille de communion, en fer forgé et tôle dorée du XVIIIe siècle, les crédences de la même époque, ont été décorées par l’artiste local Pierre Brunel. Elles sont classées historiques. Neuf capelles bordent la nef, 5 au sud et 4 au nord. Édifiées vraisemblablement à partir du XIVe siècle, elles ont été remaniées de 1874 à 1880 ; elles ont reçu alors un cadre uniforme aux lignes gothiques, et ont fait l’objet de peintures murales.
Les 5 chapelles sud sont, en partant du fond de l’église, celle de St Vincent, celle de St Joseph, celle de la Ste Vierge, dite aussi Royale, celle de Ste Anne et enfin celle de la Ste Croix. Elles ont été restaurées, de 1990 à 1994, à raison d’une par an, grâce à l’action des Amis de Castelnaudary auprès de la municipalité et de l’État. Trois chapelles nord, (du Sacré Cœur, de St Jean Baptiste, des Âmes du purgatoire) ont été restaurées en 1999, 2000 et 2008 ; aux fonts baptismaux, nous avons fait restaurer la statuaire en 2018 ; la chapelle de Ste Germaine, enfin, a été rénovée en 2019 aux frais de la paroisse et de notre Association.
Les grandes orgues, à la tribune, ont d’abord été des orgues classiques, construites entre 1774 et 1778, par Jean Pierre Cavaillé ; agrandies en 1860 par son petit-fils, Aristide Cavaillé-Coll, elles ont été restaurées, de 1972 à 1978, par Bartholomé Formentelli, sous l’impulsion des Amis des Orgues, chers à Pierre Barthes. Elles sont classées historiques depuis 1969 grâce à l’intervention du député, Jean-Pierre Cassabel. De nouveaux travaux de restauration, financés par la Ville et l’État, ont été effectués en 2009 à la machine Barker et à la console, par le facteur Claude Berger, qui entretient annuellement l’instrument.
La réfection complète de la toiture de la nef a été menée en 2 tranches : 1987-1988 ; celle de l’abside a suivi, en 1993.
Le mobilier a été remplacé par M. l’Archiprêtre Henri Laffon, en 1985 ; un tapis chauffant assure le plein emploi de l’église durant l’hiver depuis 1987.
Le carillon de 35 cloches possède un clavier à la norme Européenne ; il est actionné par un automatisme électronique.
La Collégiale force l’admiration de ses visiteurs par sa nef unique et grandiose, par l’élégance de son chœur et les sonorités de ses grandes des orgues. (Francis Falcou Président des Amis de Castelnaudary (juillet 2019 ), In fiche de l’église)
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