Castelsagrat

Castelsagrat est située dans le département de Tarn-et-Garonne, en région Occitanie.

Toponymie
Du latin castellum, « château » et de Sagratum « sacré » ou « consacré ».
Castelsagrat interprété comme « château sacré » ou « château consacré », suggère une possible origine religieuse ou une implantation sur un lieu considéré comme sacré.
Le premier château aurait été édifié en lieu et place d’un « sacrum » : temple construit sur un point culminant par les peuples gallo-romain afin d’honorer leurs divinités, telles que Belen, Teutatès, … faisant de l’endroit recouvert de chênes (arbres vénérés des gaulois) un lieu sacré.
Au gré des soubresauts de l’histoire et confirmant cette origine, Castelsagrat sera successivement baptisé : « Castel-Saggarat », « Castel-Sagrat » puis, pendant la période révolutionnaire, « Chêne Vert » et « Montagne de Traverse » évoquant ainsi sa position sur une ligne de crête.


Histoire d’une bastide médiévale
Le village est situé sur la « Clermontoise », ancienne voie romaine secondaire partant de Clermont-Dessus (47) et passant par les villages alentours de Perville, Saint- Nazaire de Valentane, Miramont de Quercy, Lauzerte et Montcuq (46) via Cahors, reliant ainsi Bordeaux (Burdigala) pour finir à Clermont-Ferrand (Augustonemetum).
Selon certains historiens, cette voie n’était pas tracée selon les normes des constructions romaines. La Clermontoise serait d’origine celtique et bien antérieure à l’avènement de l’empire romain.
Lors de fouilles et de travaux d’aménagements urbains, divers objets ont été découverts, notamment, en 1862 dans une tombe wisigothe : une paire de fibules et une boucle de ceinture, attestant de son occupation au Ve-VIe siècles par les Wisigoths. Ces ornementations sont exposées au musée national du Moyen Âge des Thermes de Cluny à Paris.

Au fil du temps, d’autres éléments ont été mis au jour tels que des blocs de pierre et morceaux de mosaïques attestant de l’occupation romaine, un buste de femme en marbre blanc ainsi qu’une hachette en silex, un fer de lance et une médaille ayant appartenus aux Templiers.
De la période celtique à celle du Moyen Âge, en passant par la conquête de l’Empire Romain, le peuple gaulois Nitiobriges auquel appartenait le village, avec Aginnensis (Agen) pour capitale, a vu passer bien des envahisseurs (Vandales, Wisigoths, Sarrasins), subissant les affres de la guerre de Cent Ans ainsi que celles de la Réforme et guerres de religion, de la révolution de 1789, des Première et Seconde Guerres mondiales. Mais c’est essentiellement à partir du XlIIe siècle que les écrits témoignent de son évolution.

En 1270, Alphonse De Poitiers, le frère du roi Saint-Louis, devint le propriétaire de la ville. Il en fit une bastide prospère à laquelle il octroya une charte connue sous le nom de « Charte des libertés et coutumes de Castelsagrat » qui permit d’alléger le régime féodal et de garantir une forme d’autogestion.
Le texte en latin de cette charte est conservé aux Archives Nationales. La Mairie du village en possède une traduction remarquablement retranscrite
Cette charte présentait la particularité de mentionner un « droit d’interprétation » qui autorisait le Seigneur, Comte de Toulouse et ses successeurs, à se rétracter en annulant tous les privilèges accordés par cette même charte !
Elle témoigne entre autres, des préoccupations des habitants et de la vitalité économique de Castelsagrat. Ainsi, « La foire a lieu quatre jours avant et quatre jours après la fête de sainte Cécile » , soit une semaine entière autour du 22 novembre ! De façon plus anecdotique, malheur à celles et ceux qui aiguisaient leurs épées, brandissant une tuile tuile menaçante ou étaient surpris en flagrant délit d’adultère.

Le village, avec ses éléments architecturaux caractéristiques est donc bien une bastide construite en hauteur, constituée par : un plan quadrillé, une église excentrée dans l’angle Est, une place centrale carrée dont les angles indiquent les quatre points cardinaux et encadrée par des cornières du XIIIe-XIVe siècles qui supportent les planchers du premier étage. Le puits principal trônant sur la place date de la période Romaine et aurait été bâti par les troupes de Jules César. En 1622, Castelsagrat appartenant aux Calvinistes et suite à la révocation de l’Édit de Nantes, les murailles de la ville furent détruites sur ordre de Richelieu.
Outre les nombreuses arcades, la mémoire des pierres est inscrite dans les maisons à pans de bois de la rue Notre Dame, dans les 4 culots sculptés au-dessus de la porte du salon de coiffure, dans les fenêtres géminées de la rue Alphonse de Poitiers et dans la rue de l’École, dans l’ancien relais de poste et l’échauguette de la rue du même nom, dans le portail de l’église, dans l’actuelle boulangerie dite Tour des Templiers qui abritait l’ancien temple protestant, …. Pour plus de détails, une remarquable visite virtuelle guidée interactive et détaillée du village est proposée sur le site http://franck-alary.squarespace.com/visite-virtuelle-guide-de-castelsagrat/
Aux environs de Castelsagrat, Il reste à découvrir les lavoirs de Lafongrande et de Lafondelanls, l’ancien tunnel ferroviaire de 200 mètres du Couaillou, les chapelles aux champs de Buzenou et de Saint-Michel d’Ursault, les nombreux pigeonniers si représentatifs de la région de Sud-Ouest et bien d’autres petits trésors cachés.
Quelques illustres personnages ont marqué Castelsagrat de leur empreinte :
. Jean-Baptiste bossier - dit Le Brun (1676-1745) : a participé en 1718 à l’expédition de l’explorateur De la Harpe et dont le fils fut le fondateur de la ville de Bossiet sur le fleuve Mississipi aux U.S.A.
. Numa boudet (1827-1897) : philosophe et poète, méconnu du grand public et reconnu par ses pairs qui le comparaient à Lamartine et Victor Hugo.
. Eiie diu (1864-1951) : coiffeur et photographe-éditeur, c’est grâce à lui que nous devons d’avoir ces nombreuses cartes postales de Castelsagrat, témoignage inestimables de notre histoire.
. Louis dupiech, (1900-1945) : préfet et résistant notoire, il sera déporté politique en Allemagne et décédera à Lübeck le 3 mai 1945.
. Charles calbet : surnommé "Le Connétable" pour son fair-play légendaire il fut champion de France de rugby en 1945. Le Centre de formation des jeunes rugbymen d’Agen porte son nom.
La commune possède une économie à vocation essentiellement agricole. Si, en 1841, sa population s’élevait à 1.350 habitants, elle était de 573 habitants au dernier recensement de 2015. En baisse quasi constante jusqu’en 1990, elle suit désormais une tendance à la hausse induite par le retour vers les campagnes de citadins néo-ruraux, de retraités originaires de la commune et de ressortissants étrangers (Royaume Uni, Pays-Bas, Belgique, …) attirés par le charme et la douceur de vivre de ce petit coin d’Occitanie.
Le village aujourd’hui : consulter le site -> http://www.castelsagrat.fr/fr/accueil.html. (In fiche signalétique de l’église)

Église Notre-Dame de l’Assomption


L’église de Notre Dame de l’Assomption de Castelsagrat
Dédiée à Notre-Dame de l’Assomption, l’église de Castelsagrat a été construite au 13e-14e siècle. Partiellement détruite pendant les guerres de Religion, la guerre de Cent Ans et la Révolution, lors de ses réhabilitations successives, des chapelles latérales ont été ajoutées au cours du 15e-16e siècle, le clocher remanié au 17e siècle et sa voûte d’ogives refaite en 1880 par Théodore Olivier, architecte diocésain de Montauban.
Elle nous offre à découvrir son style gothique méridional avec nef unique, chevet plat et carré, éclairé par une fenêtre à meneau, un clocher barlong renfermant l’horlogerie et trois cloches dont deux seulement sont actives, six chapelles latérales et un petit cimetière attenant. Bien au-delà de son austère apparence, il suffit de gravir les sept marches de son élégant escalier, de franchir le portail en arc brisé à trois voussures et de pousser la porte du vestibule pour être saisi par la majesté de ses volumes.
Le portail, a été mutilé mais son décor de feuillage persiste. De même style, une petite porte murée, se trouve sur son flanc gauche. Accolé sur la façade arrière, se trouve le périlleux escalier extérieur d’accès au clocher.
Destiné à contenir les reliques de Saint-Raymond Gayrard et acheté par la fabrique de Castelsagrat en 1872, son retable provient de la chapelle du même nom à Toulouse. Il a été sculpté en 1667 dans du bois de tilleul par Pierre Affre (1590-1669). Le médaillon central comporte l’inscription en latin « Saint-Raymond le Toulousain, libérateur de la peste, priez pour nous ».

Les quatre grandes statues représentent Saint Roch Saint-Paul, Saint-Pierre et Saint-Sébastien. Au-dessus, Saint-Raymond est représenté dans le médaillon central, entouré de Saint-Sernin (?) et de Sainte-Claire.
Sur les six colonnes torses, soulignées de pampres de vignes, des angelots facétieux sont entourés d’un riche bestiaire symbolique (serpents, escargots, oiseaux, …). Classé à l’inventaire des Monuments historiques, il est considéré comme l’un des plus beaux retables d’Europe.
Sept de ces vitraux sont signés Henri Feur (1837-1926) ; maître verrier bordelais de renom. Le double vitrail central représente le couronnement de la vierge. Saint-Louis, la Vierge Immaculée Conception et Saint-Baptiste figurent sur ceux de gauche ; Saint-Jean l’Évangéliste, l’éducation de la Vierge et Saint Georges sur ceux de droite.

Les chapelles sont au nombre de six :
. Chapelle Saint-Lazare le Confesseur (1ère à droite du chevet). Elle conserve des voussures, vestiges de l’église d’origine, dont les piliers sont couronnés de chapiteaux renaissance.
. Chapelle Saint Georges (2ème à droite du chevet). Dans les documents historiques sur le T-&-G. de F. Moulenq, il est écrit : « […] un legs fait en 1374 par Guillaume de Perges, bourgeois de Cahors, […], d’une somme de 160 florins destinée à la fondation d’un service perpétuel, pour lui et les siens, dans la chapelle Saint-Georges de N.D. de Castelsagrat […]. »
. Chapelle des Défunts (3ème à droite du chevet). Elle était jadis utilisée pour exposer le cercueil sur un catafalque afin de rendre un dernier hommage aux défunts avant la cérémonie religieuse des obsèques. Une lampe, ou veilleuse des morts, y est suspendue. « requiescant in pace » est inscrit sur le médaillon de sa clé de voûte. Elle abrite un confessionnal atypique, de bois clair, dont le style pourrait être qualifié de baroque oriental
. Chapelle Sainte-Germaine (1ère à gauche du chevet). Cette chapelle est la seule de l’église à présenter une voûte d’ogives à huit nervures. La clé de voûte reproduit le blason à deux vaches des armoiries de la famille de Galard de Béarn, Seigneur de Brassac.
. Chapelle de la Vierge Marie (2ème à gauche du chevet). Elle abrite la réplique d’une statue de Sainte-Bernadette Soubirous signée Firmin Michelet (sculpteur tarbais 1875-1951) dont original se trouve dans l’église paroissiale de Lourdes.
. Chapelle du Sacré-Cœur de Jésus (3ème à gauche du chevet). Le symbole du cœur de Jésus est repris dans le médaillon de la clé de voûte et sur la tapisserie du mur de la chapelle.
Sans oublier la chapelle des Fonts Baptismaux de marbre (porphyre ?) rouge.

D’autres éléments méritent que l’on s’y attarde :
Parmi les 15 statues qui ornent l’église, dont celle emblématique de l’immaculée Conception datant de 1840 et dorée à la feuille.
Les 14 stations du chemin de croix de Jésus dont les tableaux semblent être en plâtre polychrome moulé.
Les riches décors peints sur les parois et sur la voûte.
Les grilles d’intérieurs. Discrètes, elles délimitent les espaces mais leurs thèmes religieux variés et la complexité généreuse des motifs participent aussi à la magnificence de l’ensemble.
Cet « inventaire » n’est nullement exhaustif et nombre de ses aspects restent encore à découvrir et à déchiffrer. Malgré les ravages du temps qui ont terni son éclat d’antan, l’église Notre Dame de l’Assomption est classée à l’Inventaire des Monuments Historiques. La commune contribue à la sauvegarde de cet édifice en programmant ponctuellement des travaux d’entretien et de réparations. (In fiche signalétique de l’église)


Portfolio

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jeudi 22 mai 2025
par  gs

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