Fontaine-Chaalis est située dans le département de l’Oise en région Hauts-de-France.
Toponymie
Fontaine : du latin fons, fontis qui signifie fontaine e pus généralement source
Chaalis : du latin médiéval, Calae ou Calesia qui désigne un ancien domaine ou bois sacré. Le nom est surtout associé à l’abbaye de Chaalis, fondée au XIIe siècle par des moines cisterciens.
Soit Fontaine-Chaalis : le village de la source près de l’abbaye de Chaalis.
Fontaine est attestée dès 770 sous les formes in pago Selnectinse in loco que vocatur Funtanas, Funtanae, Fontana et Chaalis, hameau de la commune en 710 sous la forme in loco illo nuncupante Cadolaico.
Fontaine-Chaalis prend naissance en 1921.
Abbaye de Chaalis
C’est le roi de France Louis VI le Gros qui fonde l’abbaye de Chaalis et la confie aux moines cisterciens de l’abbaye de Pontigny. Puis au début du XIIIe siècle, une immense abbatiale est construite qui bénéficie de dons considérables et de faveurs. L’abbaye devient alors un centre économique et intellectuel important, accueillant à plusieurs reprises les rois de France et comptant plusieurs intellectuels parmi ses membres.
Au XVIe siècle, les guerres de religion entraînent le déclin de l’abbaye. Au XVIIIe, l’architecte Jean Aubert entame une reconstruction partielle qui ne sera jamais achevée.
À la Révolution française, l’abbaye est vendue comme bien national et tombe en ruine. Le domaine est transformé au XIXe siècle en résidence de chasse.
En 1902, Nélie Jacquemart-André, grande collectionneuse, veuve du collectionneur Édouard André, hérite du domaine et y installe une partie de ses œuvres d’art. À sa mort, elle lègue l’abbaye à l’Institut de France avec les œuvres d’art qui y sont conservées.
Ruines de l’église abbatiale et chapelle
Ruines de l’église abbatiale
Dans Les Faux-Saulniers (1868), Gérard de Nerval explique l’ouverture du 3e arc de la nef encore en place aujourd’hui :
« On veut, nous dit le fils du garde, abattre le mur du cloître pour que, du château, l’on puisse avoir une vue sur les étangs. C’est un conseil qui a été donné à Madame.
Il faut conseiller, dis-je, à votre dame de faire ouvrir seulement les arcs des ogives qu’on a remplis de maçonnerie, et alors la galerie se découpera sur les étangs, ce qui sera beaucoup plus gracieux.
Il a promis de s’en souvenir. » (In flyer touristique)
L’ancienne abbatiale est formée d’un porche, d’une nef flanquée de bas-côtés, d’un large transept avec des croisillons de forme arrondie sur lesquels s’ouvrent des chapelles. C’est dans ces chapelles du transept que furent transférées les dépouilles de treize des évêques de Senlis, dont certains avaient été abbés de Chaalis. Sur le côté nord de l’abbatiale s’appuyait le cloître, détruit au milieu du XVIIIe siècle. Sur les galeries des deux ailes du cloître, ainsi que sur celle qui en formait le fond, s’ouvraient des salles aujourd’hui disparues, à l’exception de la première, la sacristie. (https://www.institutdefrance.fr/lepatrimoine/abbaye-royale-de-chaalis/)
La chapelle Sainte-Marie
La chapelle Sainte-Marie fut aussi nommée « Chapelle royale » (XVIe au XXe siècle) avant de devenir « Chapelle de l’Abbé » pour quelques décennies. Elle retrouve son appellation médiévale après la restauration de 2006
Sculpture en bronze d’une femme à demi allongée : la posture est classique, mais la facture moderne.
Il s’agit du tombeau de Nélie Jacquemart-André, réalisé par Denys Puech et mis en place en 1925. La dernière propriétaire de Chaalis est représentée tenant à la main une palette de peintre, en souvenir de ses années d’artiste-portraitiste. (In flyer touristique)
Fresques de Le Primatice, élève de Raphaël
À la demande d’Hippolyte d’Este, elle est ornée de fresques sur le thème de l’Annonciation. Cet ensemble du peintre italien Primatice constitue aujourd’hui l’un des plus fameux décors religieux de la Renaissance française.
Le château-Musée
Ce bâtiment a été construit au XVIIIe siècle pour offrir aux moines plus de confort. Dans ce bâtiment conventuel devenu château, Rose Paméla de Vatry en fait sa résidence à partir de 1850, et le restaure. À partir de 1902, Nélie Jacquemart-André décide de rassembler, ici, ses collections exceptionnelles, comme elle l’avait fait dans son hôtel parisien devenu le Musée Jacquemart-André de Paris.
Le château-musée expose une partie de la fabuleuse collection des Jacquemart-André : meubles, tapisseries, sculptures, tableaux, mais aussi des panneaux peints par Giotto et tant d’autres objets d’art. (https://www.institutdefrance.fr/lepatrimoine/abbaye-royale-de-chaalis & flyer touristique)
Saint Eustache : Bois peint et doré, XVIe siècle
Tête du Christ, XVIe siècle
Reproduction d’une œuvre espagnole (Ecce Homo)
Vierge à l’Enfant : Pierre calcaire peinte, XVIe siècle
Taillée dans la pierre, cette charmante statue est recouverte d’une polychromie exécutée dans la pure tradition hispanique. Le but de celle-ci était de rendre la représentation plus réaliste, et d’enrichir l’image, afin qu’elle soit à la fois plus majestueuse et plus crédible pour les fidèles. Des artistes spécialistes, encarnadores pour les carnations, estoffadores et doradores pour les splendides drapés dorés, donnaient à ce type d’œuvre un aspect véritablement somptueux.
Le Christ enfant, joliment installé dans les bras de sa mère, joue avec une pomme et une noix selon une iconographie qui remonterait au théologien exégète Origène, au llle siècle : « Qu’est-ce qu’une noix sinon l’image de Jésus-Christ ? L’enveloppe verte et charnue qui la recouvre, c’est sa chair, son humanité. Le bois de la coquille, c’est le bois de la croix où cette chair a souffert. Mais l’intérieur de la croix qui est pour l’homme une nourriture, c’est sa divinité cachée » (Homélie IX, ch. VII sur les nombres).
Si les modalités d’acquisition de cette Vierge à l’Enfant ne sont pas connues, on sait en revanche, par des photographies anciennes, qu’elle figure dès 1906 en bonne place parmi les œuvres choisies pour la salle des moines par Nélie Jacquemart-André. Peut-être la collectionneuse fut-elle sensible à son charme délicat, et doucement mélancolique ? (In fiche signalétique de l’œuvre/)
Vierge aux cerises : Huile sur bois, 1529 (atelier de Joos van Cleve)
Le thème de la Vierge aux cerises a été très apprécié des peintres de la Renaissance et de leurs commanditaires. Plus d’une trentaine d’œuvres sont répertoriées sous ce titre. Dans la première moitié du XVIe siècle, Joos van Cleve a très vraisemblablement réalisé une composition de ce type, aujourd’hui disparue, d’après un modèle plus ancien. Le panneau de Chaalis est inspiré de cette composition.
Les figures de la Vierge et de l’Enfant sont traitées en sfumato, une technique de Léonard de Vinci qui recommandait de veiller à ce que les ombres et les lumières se fondent sans traits ni lignes, « comme une fumée ».
La Vierge est assise près d’une fenêtre ouverte, devant un lambris fortement mouluré, avec des insertions stuquées et des sculptures dans le style grotesque. Un Moïse en ronde bosse tient les Tables de la loi. La pomme qui est posée au premier plan rappelle le péché originel et fait de Marie la nouvelle Ève. Les cerises sont au nombre de sept, le chiffre parfait. Leur couleur renvoie à la fois au Paradis et à la Passion.
Le paysage est mis en scène dans une « perspective atmosphérique » qui rappelle celle de Joachim Patinier, contemporain anversois de Joos van Cleve. On y retrouve un même étagement des plans colorés : un premier plan rouge et brun pour les figures principales, un plan moyen brun-vert avec un château entouré d’une rivière et de petites maisonnettes flamandes et un arrière-plan vert-bleu avec une rivière, une motte féodale et des montagnes.
Cette œuvre pleinement renaissante illustre les interactions entre la peinture italienne et la peinture flamande à une époque où les échanges de gravures et les rencontres des artistes et des mécènes sont de plus en plus fréquentes. (In fiche signalétique de l’œuvre/)
Saint Sébastien : Huile sur bois à fond d’or
École de Ferrare, Italie. Anonyme
Saint Sébastien : Huile sur bois, 1500
Attribué au Maître du tondo Holden, Florence, Italie