Olomouc

Olomouc est l’une des plus anciennes villes de la République tchèque. Fondée à l’époque romane, elle devint dès le Moyen Âge un important centre politique, religieux et culturel de la Moravie. Au XIe siècle, elle fut la capitale du margraviat de Moravie.
Au XVIIe siècle, la ville subit de lourds dommages pendant la guerre de Trente Ans, notamment lors de l’occupation suédoise et fut ensuite reconstruite dans un style baroque.
Au XIXe siècle, Olomouc devint un centre intellectuel et spirituel, renforcé par la présence de l’Université Palacký (fondée au XVIe siècle, rétablie en 1946). Aujourd’hui, c’est une ville vivante, alliant son patrimoine historique exceptionnel à une atmosphère étudiante et culturelle dynamique.

Les colonnes de la peste

L’édification des colonnes de la peste s’est répandue avec le concile de Trente (Aujourd’hui en Italie, alors dans le Saint-Empire romain germanique : convocation : par le pape Paul III en réaction à la Réforme protestante lancée par Martin Luther en 1517) et se présente comme une des expressions de l’art baroque. Leur premier modèle est la colonne de Santa Maria Maggiore, érigée à Rome en 1614.


La Mort Noire, comme on appelait la peste, constitua, pendant des siècles, le quotidien des Européens… et des Tchèques.
Les différentes épidémies (1348, 1380, 1390, 1403, 1414) ne causent pas seulement d’importantes pertes humaines et d’indicibles souffrances. Elles déstabilisent également la vie économique, interrompant brutalement les chantiers en cours, décimant les foires, détruisant même les récoltes dans les régions les plus touchées. La répétition de pestes dans un cours laps de temps est, pour la population, le signe clair d’une punition divine. Plus que jamais, c’est, en Europe, la seule interprétation possible des épidémies aux tournants des XIVe et XVe siècles. La peste qui ravagea Prague en 1582 videra la capitale du royaume de la moitié de ses habitants, faisant 30.000 victimes !
La présence – vécue ou pensée – de la maladie dans le quotidien tchèque des périodes médiévales et modernes est illustrée par les nombreuses colonnes de la peste qui couvrent tout le pays. C’est suite à la peste de 1715 qu’est construite la colonne de la Sainte-Trinité à Olomouc, en Moravie. Avec ses 35 mètres de hauteur, elle représente le plus grand ensemble de statues baroques en Europe centrale. En 2001, elle a été classée sur la liste du patrimoine de l’UNESCO.
Les colonnes de la peste se retrouvent presque toutes en Europe Centrale. Elles ont été érigées pour la plupart entre le milieu du XVIIe siècle et celui du XVIIIe siècle par des chrétiens pour célébrer la fin d’une importante épidémie de peste. Couronnées par la Vierge Marie ou par la Sainte-Trinité, elles symbolisent également le triomphe de la foi catholique et du culte de la Vierge Marie, des saints et de la Sainte-Trinité sur la doctrine protestante très populaire dans ces pays à cette époque. Ces colonnes baroques sont l’une des expressions de la Contre-Réforme autrichienne. Quand on sait que les Habsbourg étaient considérés comme les champions du catholicisme contre les doctrines protestantes, on est moins surpris de retrouver ces colonnes dans tous les chefs-lieux de la maison des Habsbourg de l’empire austro-hongrois. L’architecture et la sculpture baroques ont joué un rôle important pour l’image de marque des puissants du XVIIe siècle autrichien comme on peut le constater en visitant Vienne par exemple.
C’est pourquoi les colonnes de la peste sont très nombreuses en Autriche, on en trouve aussi beaucoup en République Tchèque et en Slovaquie, enfin il en existe également en Allemagne, en Hongrie, en Slovénie, bref dans tous les territoires soumis à la domination des Habsburg pendant plus de trois siècles.
La fin des épidémies de peste en Europe, vers le XVIIIe siècle, si elle ne met pas fin à toutes les épidémies, marque une rupture symbolique forte par rapport à l’héritage de la Chrétienté médiévale.


La colonne de la Sainte-Trinité d’Olomouc, ornée de superbes sculptures religieuses, surplombe la Place-Haute (Dolni Namesti) centrale d’Olomouc.
Ce gigantesque édifice baroque du XVIIIe siècle, emblématique de la ville, symbolise le pouvoir de l’Église catholique romaine. Trônant au centre de la place principale, ce monument grandiose classé par l’UNESCO est l’une des plus grandes sculptures baroques autoportantes d’Europe centrale.
Le monument comporte 51 sculptures dont 18 statues de saints. Mais saint Roch, pourtant largement invoqué contre la peste, y compris en République Tchèque, ne figure pas au nombre de ceux-ci. Une statue dorée de l’archange Michel couronne l’édifice. (Jean-Claude Blanc, octobre 2025)


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mercredi 29 octobre 2025
par  gs

Le saint Roch d’Olomouc (République Tchèque)

Le saint Roch d’Olomouc sur la colonne de la peste, Place-Basse (Dolni Namesti)
La colonne mariale de la peste, élevée pour remercier la Vierge Marie d’avoir protégé la ville contre la peste, au centre de la Place-Basse (Dolni Namesti), entre 1716 à 1723. La colonne de style baroque est due au (…)

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