Fayet le Château

A la limite de la Limagne des butes et des premiers contreforts du Livradois-Forez, Fayet le Château, est située dans le département du Puy-de-Dôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Fayet le Château se trouve sur un affleurement du socle granitique, à une altitude de 650 m.

Le nom du village est un dérivé de "Fagus", le hêtre, un feuillu qui abonde dans les forêts alentour et excellent bois de chauffe : fayard en patois.

Au début du XXe, le village porte seulement le nom de Fayet, mais un village éponyme existait déjà dans le département : Fayet-Ronaye (Ambert). C’est pour les différencier qu’il a été demandé d’ajouter une particule. Le Château à été préféré à « Les étangs » en effet les étangs sont nombreux sur la commune (étang de la Gravière).

Les pierres magiques
La forme de certains blocs de granit situés dans la vallée derrière le Cheix (lieu-dit) et leur volume (certains dépassent 5 mètres de haut) évoquent des figures de légendes. Certains sites ont probablement servi de lieu de cultes animistes aux premières tribus néolithiques qui deviendront les Arvernes, mais le phénomène a été peu étudié.
Le site dit des « trois pierres », formé par trois monolithes qui semblent posées l’un sur l’autre en équilibre instable, est quasiment magique.

Fayet fut très longtemps un village de carriers et de tailleurs de pierre jusqu’au début du XXe, travaillant le granite bleu qui représente le stade le plus précoce dans la formation des granites. Granite à grain moyen riche en biotite.
Les paves du boulevard Haussmann à Paris, proviennent des carrières de Fayet.

On ne connaît que très peu de choses de l’histoire passée du village. La commune est surtout marquée par la présence de deux édifices : le château et l’église.

Au Moyen Age la paroisse de Fayet dépend de 2 fiefs : La Forestière (château de La Barge) et Seymiers. Un mariage aboutit à la réunion des 2 fiefs en un seul : Seymiers.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le pays était considéré comme « mauvais » le village n’avait pas d’école et l’agriculture était peu florissante : terres et prés médiocres.

Eglise Saint Barthélemy (XIIe siècle)

Sous le patronage de Saint Pierre aux liens puis de Saint Barthélemy, l’église, bâtie au XIIe siècle présente des parties romanes et une chapelle gothique.

A gauche, façade ouest.
A droite, mur sud.

Partie romane

Chevet tri corps ; Modillon

L’édifice roman semble avoir voulu s’inspirer des chevets à chapelle rayonnante :

  • Les baies sont couvertes d’arcs en plein cintre.
  • Corniche de modillons à copeaux classiques. Un seul modillon figuré (Atlante)
  • Contreforts plats (mur sud)
  • La nef romane
  • Le chœur roman (Arbre de vie au dessus de l’arc triomphal)
  • Entre les arcs en plein cintre (Croix de consécration du sanctuaire)

Intérieur

On accède à l’intérieur par un portail surmonté d’un arc en plein cintre.

  • Plan du sanctuaire :
    Une avant nef recouverte d’une voûte d’ogives.
    Les voûtains reposent sur des arcs disposés en diagonales. Les retombées se font sur des culots à écus buchés.
    Avant-nef , Clé de voûte armoriée polylobée (vers l’extérieur)

    Une nef unique.

Les parties les plus anciennes concernent la nef et le chœur qui remontent au XIIe siècle.
Ils sont d’origine romane.

La nef romane ; Le chœur roman ; Entre les arcs en plein cintre (Croix de consécration du sanctuaire)

    • La nef est couverte d’un berceau en plein cintre. Absence d’arc doubleau (Un seul faux arc doubleau peint).
    • Dans le chœur : un seul témoin de l’édifice d’origine : un chapiteau sculpté de feuilles d’acanthe.
    • Les autres postérieurs sont grossièrement sculptés : feuillages lisses, épais, sans détail. Ils se présentent comme des corbeilles corinthiennes simplifiées.
      Fût de granite bleu extrait sur place

      La partie nord a disparu, (reste un modillon à côté du chapiteau), lors de la construction de la chapelle seigneuriale à la fin du Moyen Age.

      A gauche, la fenêtre gothique a été murée.
      A droite, blason des Seymiers (Chapelle seigneuriale, XVe siècle).

      Une partie des murs a été malencontreusement décapée jusqu’à la pierre dans les années 1970. Sur les murs non décapés on observe sous le badigeon, en plusieurs endroits, des vestiges de peinture très ancienne (ocre et vert) et des décors et polychromies du XVIe siècle.

En 1997 la commune commence la sauvegarde de l’édifice afin de mettre en valeur ce patrimoine très ancien qui occupe une place importante dans la mémoire collective.

Intérieur

Porte latérale
Entrée principale (Détails des vantaux)
  • A gauche : Château de Seymiers, actuellement, propriété de la famille Muselier.
  • A droite : Evocation du Vice Amiral Muselier (ancre de marine et croix de Lorraine)

Pour la petite histoire
Compagnon du Général de Gaulle le vice amiral Emile Muselier (1882-1965), nommé au commandant des forces navales et aériennes françaises libres, créa, pour les forces françaises ralliées à de Gaulle, un pavillon de beaupré (carré bleu, avec au centre, la croix de Lorraine en rouge par opposition à la croix gammée) et pour les avions, une cocarde à croix de Lorraine.

Le symbole a été adopté ensuite par tous les Français libres et figure sur de nombreux insignes (insigne émaillé porté par de Gaulle), monuments, timbres créés sous les gouvernements du Général de Gaulle (1940-1946, & 1958-1969), notamment l’Ordre de la Libération, créé à Brazzaville le 16 novembre 1940 ou la médaille commémorative des services volontaires dans la France libre, créée par décret le 4 avril 1946.

En 1972, la Croix de Lorraine a été choisie comme motif du mémorial Charles de Gaulle à Colombey les Deux Églises (Haute-Marne). Elle ne figure pas sur les cachets officiels de la Vème République (qui ont conservé le motif de la Liberté assise avec un faisceau de licteurs).

Détail

Le carrier

La marqueterie des portes a été réalisée par J.P Prulière qui en a fait don à l’église.
L’artiste s’est inspiré des décors du plafond de Cheylade, réalisé au XVIIIe siècle par un peintre italien. Voir à ce sujet
Il a utilisé le fond de sycomore réemployant les couleurs caractéristiques des polychromies romanes de Basse-Auvergne : gris-bleu, ocre jaune, ocre rouge.
Les scènes représentent des événements locaux.

Sur la porte ouest : sirène rappelant les nombreux étangs de la commune. Epi de blé et grappe de raisin (corps et sang du Christ).

Les peintures murales (XIIIe et XVIe siècles)

Arbre de vie ; Cul-de-Four

Les Arbres de vies symbolisent les forces de la vie et ses origines. Il s’agit d’une plante d’immortalité au centre du jardin d’Eden.
La particularité de celui-ci est qu’il n’a pas de racine car elles n’ont pas été trouvées lors des travaux de restauration.

  • Cul-de-Four : décor de fleurettes (XIIe siècle)
  • Remarquer : le blason (à 3 fleurs de lis) inscrit dans un rectangle de couleur brun-rouge : un des rares éléments décoratifs non-géométrique.

Peintures géométriques et en trompe l’œil (fin XVIe, début XVIIe)

Le faux appareil de couleurs rouge, jaune, bleu du chœur et de l’abside, le faux arc doubleau qui coupe la nef en deux travées, l’arcature et l’ébrasement des baies marquent les éléments structurels de l’architecture.

Ebrasement ; Pilier en trompe-l’œil et couleurs
Faux arc doubleau

Mobilier

Saint Barthelemy : patron de la paroisse.
Représenté en gaulois moustachu, il tient à la main le couteau de son martyre avec lequel il a été dépecé.

Christ roman
Notre Dame de Roche

Les travaux réalisés

Article INFO du 10 janvier 2012

Les vitraux

Un flot de lumière

A gauche, la colombe : Dieu-Esprit / Manifestation du Saint-Esprit (Pentecôte- Baptême de Jésus).
A droite, la barque : la Pêche miraculeuse / l’Eglise : le vaisseau du Salut.

Thème du Pélican :
Sacrifice du père pour ses enfants.
Sacrifice de Jésus-Christ pour l’Humanité. Symbole de l’eucharistie.

Allégorie du Pélican
La Muse

(Alfred de Musset)
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lundi 18 juillet 2011
par  gs

Le saint Roch de Fayet le Château (Puy de Dôme)

Le saint Roch de Fayet le Château en l’église Saint-Barthélemy