Moissac

Moissac est située dans le département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie.

Toponymie
Des noms latins courants Mussagum, Moissiacum, Mussius ou Motius, qui dérivent d’un nom de domaine gallo-romain.
Le suffixe -acum typique des toponymes d’origine gallo-romaine, désigne un domaine rural appartenant à un individu.
Ainsi, Moissacum signifierait « le domaine de Mussius ».
La toponymie rurale de Moissac reste riche de près de 450 noms dont les noms les plus anciens remontent aux Xe et XIe siècles comme Comunals en 1079, Pueg arotbaut et Bartac en 1125, Combe Clairon en 1265, Millole en 1280, La Bertuzia en 1334, etc.

Abbatiale Saint-Pierre


Architecture. L’Abbaye Saint-Pierre de Moissac fait partie de ces monastères fondés ou favorisés au début du IXe siècle, par Louis le Pieux, fils de Charlemagne. Plusieurs églises se sont succédées ici :
Une église Carolingienne dont le chevet est visible à travers les balustres du déambulatoire. Les bases d’un autel pré-roman dorment sous le sanctuaire.
Une première église romane consacrée en 1063 par l’abbé Durand de Bredons, premier abbé clunisien et évêque de Toulouse, comme en témoigne la plaque encastrée dans le mur de l’abside. (On peut en lire la traduction à la porte gauche du déambulatoire.)
Une seconde église romane de la fin du XIIe siècle. elle avait les dimensions de l’abbatiale actuelle et s’appuyait au clocher-porche bâti, sans doute, au début du XIIe siècle. La nef était couverte de coupoles dont les pointes de pendentifs sont visibles à la base du grand arc qui domine le fond de l’église.
Le XVe siècle vit une importante reconstruction : on conserva les parties basses de la nef romane en ajoutant deux contreforts de chaque côté pour soutenir l’exhaussement gothique. Le chœur et le sanctuaire furent entièrement repris dans le nouveau style.
L’abbatiale actuelle relève ainsi, pour l’essentiel, du style "gothique languedocien" à une seule nef.
Le retable et la clôture du chœur, de style renaissance, sont du XVIe siècle.
Les stalles du chœur sont du XVIIe siècle. Elles présentent d’intéressantes miséricordes.
La chapelle des reliques invite à vénérer saint Cyprien et saint Ferréol. celui-ci nous est présenté sur deux panneaux de bois du XVIe siècle, lorsqu’il refuse de sacrifier aux idoles et lors de son martyre.
Les grandes orgues ont été offertes à l’abbaye sur l’héritage de Mazarin, abbé commendataire de Moissac au XVIIe siècle. la partie instrumentale qui comprend vingt quatre jeux (2 claviers et pédalier) a été construite en 1865 par A. Cavaillé-coll et restaurée en 1989.
Au-dessous, un sarcophage de marbre blanc (IVe siècle) a pu servir de sépulture à l’un des premiers abbés.
En plusieurs endroits de l’abbatiale se trouvent des statues en bois doré du XVIIIe siècle récemment tirées de l’oubli et restaurées. (In fiche signalétique de l’église)


Le tympan qui domine l’entrée de notre abbatiale, représente la vision de saint Jean rapportée dans la Bible au chapitre 4 de d’Apocalypse  : Je fus saisi par l’Esprit et je vis une porte ouverte dans le ciel. Un trône était dressé et, siégeant sur le trône, Quelqu’un… Autour du trône, vingt quatre trônes sur lesquels siégeaient vingt quatre Anciens vêtus de blanc. Ils portaient sur leur tête des couronnes d’or et chacun tenait une harpe et une coupe d’or pleine des parfums qui sont les prières des saints.. Autour du trône, quatre animaux : le premier ressemblait à un lion, le deuxième à un taureau, le troisième avait un visage d’homme et le quatrième ressemblait à un aigle qui vole. Ils ne se donnaient de repos ni le jour ni la nuit, disant : Saint ! Saint ! Saint le Seigneur, Dieu de l’univers, Celui qui était, qui est et qui vient.
Les quatre évangélistes entourent le Christ ; dans la tradition chrétienne, l’aigle représente saint Jean, le taureau saint Luc, le lion saint Marc et l’homme saint Matthieu. (In fiche signalétique de l’église)


Matériaux : calcaire, marbre : taillé, décor en relief méplat, décor en ronde bosse.
iconographie : scène biblique (sujet eschatologique) ; ornementation (rinceau, feuille d’acanthe, vigne, rosace) ; figure biblique (Jérémie, saint Pierre, Isaïe, saint Paul) ; scène biblique (Annonciation, Visitation, Adoration des Mages, idole, Fuite en Égypte, Présentation au Temple) ; figure (luxure, avarice, Lazare, Lazare : Abraham, saint Luc : livre) ; figure (moine : saint Benoît : ?, abbé : Roger) ; ornementation (ornement à forme végétale, ornement à forme animale)
commentaire iconographique : Le tympan illustre la vision de l’Apocalypse de saint Jean ; le trumeau présente le Prophète Jérémie sur la face latérale droite et saint Paul à gauche ; les piédroits portent les représentations de saint Pierre, à gauche et Isaïe à droite, les autres scènes sont situées sur l’ébrasement.
siècle : 2e quart 12e siècle.

Orgue de tribune : buffet d’orgue,Buffet à deux corps
menuiserie, Bois : taillé du XVIIe siècle

Le buffet d’orgue est couronné d’un décor en ronde-bosse de trois angelots musiciens alternant avec des vases garnis de fleurs. Sur le soubassement, les grands panneaux sont sculptés aux armes du cardinal (à gauche) et de l’abbaye (à droite), flanqués d’angelots canéphores.

Pietà datée de 1476

Marie reçoit sur ses genoux Jésus descendu de la croix. Les deux personnages qui l’encadrent sont Saint Jean et Sainte Marie-Madeleine.

La fuite en Égypte


Le groupe représentant la Sainte Famille fuyant vers l’Égypte (Mt 2, 13-15) est une admirable sculpture du XVe siècle qui a inspiré un spirituel et théologien du XXe siècle, le père f. varillon sj : « La Vierge de Moissac m’a ouvert un chemin vers la beauté de Dieu. Elle est assise sur un âne ; on dirait qu’il est tout étonné de savoir qui il porte et qu’il se soucie d’en être digne. Marie est une jeune paysanne à la figure poupine et éclairée du dedans par une musique plus terrienne que céleste, un refrain de village qu’elle fredonne sans doute. Elle a une couronne au front, mais si naïvement posée qu’elle en ignore certainement l’existence ; autrement elle n’aurait pas manqué de la mettre d’aplomb. L’enfant porte la main droite au haut de son corsage ; elle retient son bras gauche. Chaque geste fournit « saintement » à l’autre geste « l’accord de la note nécessaire ». Il n’y a qu’à regarder ce groupe pour s’assurer qu’un Dieu qui ne serait pas humble ne pourrait pas donner envie de chanter ». (In fiche signalétique de l’église)


Christ roman sculpté pour cette église en 1130 (au début du XIIe siècle !)
La croix de Jésus est d’abord violence faite à l’humain, qui le défigure, le meurtrit et finit par le tuer. C’est cette souffrance qu’assume Dieu en cet instant, rejoignant sans exclusive les crucifiés du monde entier et de tous les temps.
Contemplons cette œuvre. Sur son côté droit apparaît la marque de la lance qui lui fut porté par des soldats venus achever les condamnés : « Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez ». (Jean 19,33-35). (In fiche signalétique de l’église)

Châsse de saint Férréol : Bronze d’art ; émaillerie du XVIIIe siècle
Calvaire du XVIIe siècle
La mise au tombeau

Le Seigneur Jésus sur le linceul de son ensevelissement. Il est tenu à la tête par Joseph d’Arimathie et aux pieds, par Nicodème. Au second plan, de gauche à droite : Marie Cléophas puis la Vierge Marie soutenue par saint Jean. Suivent Marie Salomé et Marie-Madeleine qui tient les aromates de l’embaumement.


Cette admirable mise au tombeau de Jésus (XVe siècle), est inspirée du récit de saint Jean dans son évangile :
« Quand il fut mort, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème — celui qui, au début était venu trouver Jésus pendant la nuit — vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts. À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus ». (Jean 19, 38-42)
Les hommes ont toujours pris soin des morts. C’est là l’une des œuvres de Miséricorde corporelles : « Donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts ». Il existe aussi des œuvres de Miséricorde spirituelles : « conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts ». Chaque acte de miséricorde est une œuvre d’espérance qui réveille des sentiments de gratitude dans les cœurs. (In fiche signalétique de l’église)

Entre le XVe siècle et la fin du XVIe , les représentations sculptées de la Mise au Tombeau du Christ, montrent la souffrance, la douleur, la mort sans pour autant paraître lugubres ou morbides.
Les plaies du Christ rappellent l’horreur de son martyre, cependant les traits de son visage, la façon dont il est déplacé comme flottant sur son linceul, invitent à la paix, au silence. Alors le recueillement nous plonge dans l’espérance de la résurrection.
Le plus souvent, comme ici, ce sont sept personnages qui entourent le Christ. Ils sont tous l’Incarnation, de l’espérance de la vie au-delà de la mort
Marie : « vous tous qui passez sur le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur semblable à ma douleur »(Lm1-12)
La Vierge Marie : la première en chemin qui a dit « oui » au mystère de la naissance du Fils de Dieu ainsi qu’à la vie au Royaume de Dieu.
Jean : le disciple, soutient Marie.
Au pied de la croix « Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès ce moment le disciple la prit chez lui ».
Jean, trois jours après la mise au tombeau de Jésus arrive le premier, mais n’entre pas.
« Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il crut. Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Écriture, Jésus devait ressusciter des morts ». (Jn 20, 8-9)
Jean laissera l’un des quatre Évangiles sur lequel repose notre Espérance.
Trois saintes femmes éplorées dont Marie de Magdala qui, quelques temps après la résurrection de son frère Lazare, se voit reprocher d’avoir oint Jésus d’un parfum de grand prix.
« Pourquoi tracasser cette femme, c’est une bonne œuvre qu’elle vient d’accomplir envers moi… En répandant ce parfum sur mon corps elle a préparé mon ensevelissement » (Mt 26,12)
Joseph d’Arimathie : il est qualifié par les évangélistes d’homme bon et juste, « qui attendait le Royaume de Dieu ».
« Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate d’enlever le corps de Jésus, et Pilate le permit Il vint donc et enleva son corps. »(Jn 19,38))
Il acheta un linceul neuf et déposa Jésus dans un tombeau neuf près du lieu où il avait été crucifié.
Nicodème ici, tient le linceul aux pieds de Jésus.
« Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec fui. » Jésus lui répondit : Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut on ne peut voir le royaume de Dieu. » (Jn 3,2-3) (In fiche signalétique de l’église)

Chapelle haute dédiée à Saint-Michel
À gauche, Docteur de l’Église : Bois : taillé, doré du XVIIe siècle
À droite, Sainte : Bois : taillé, doré du XVIIIe siècle


Les stalles du chœur datent du XVIIe siècle et servent aujourd’hui encore à la célébration de la Liturgie des Heures : laudes le matin et vêpres en fin d’après-midi, parfois sexte en milieu de journée. Nourrie des Psaumes et Cantiques bibliques, elle fait monter louange et intercession vers Celui qui écoute toute vraie prière et accorde son pardon. Les stalles sont normalement abaissées pour une grande partie de l’office, mais se relèvent lorsque le priant est debout. Dans les offices monastiques, cette dernière position peut durer un certain temps. Par charité pour les plus anciens ou les plus faibles, une petite console est fixée en son dos, sur lequel on peut s’appuyer discrètement. (In fiche signalétique de l’église)

Pietà, bois polychrome du XVe siècle, connue sous le nom de Notre-Dame de Lemboulari, est conservée dans la chapelle du Saint-Sacrement.


« Lemboulari » pourrait dériver de l’occitan « herbolari », désignant un jardin aux herbes médicinales. Cette théorie s’appuie sur la proximité historique de la chapelle avec l’infirmerie et le jardin médicinal du monastère, éléments typiques des ensembles clunisiens. (In Wikipédia)


Ce sarcophage en marbre des Pyrénées, appartient aux productions du haut moyen âge (IVe siècle).
Il a été remployé pour recevoir la dépouille de l’abbé Raymond de Montpezat mort en 1245.
Il est orné au centre, d’un "chrisme" avec le X (CH) et le R, les premières lettres du mot CHRIST, et l’Alpha et l’Oméga, première et dernière lettres de l’alphabet grec qui signifient, d’après l’Apocalypse "Dieu est le commencement et la fin de toutes choses."
La cuve repose sur deux chapiteaux paléochrétiens où sont sculptés des oiseaux buvant à une coupe, antique symbole de l’eucharistie. (In fiche signalétique de l’église)

Dais de procession : menuiserie du XVIIIe siècle
Christ et Saint Jean l’Évangéliste ; Bois : taillé, doré du XVIIe siècle


Le baptême du Seigneur.
En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, proclamant dans le désert : "Convertissez-vous, le règne de Dieu est proche !" C’est lui dont avait parlé le prophète Isaïe : "Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers !" Jean avait un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui. Ils se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain en confessant leurs péchés.
Alors paraît Jésus, venu de Galilée auprès de Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulait s’y opposer. "’C’est moi, disait-il, qui ai besoin de me faire baptiser par toi et c’est toi qui viens à moi !" Mais Jésus lui dit : "Laisse faire maintenant ; c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir la volonté de Dieu." Alors, il le laisse faire. Dès qu’il fut baptisé, Jésus sortit de l’eau. Voici que les cieux s’ouvrirent et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu’une voix venue des cieux disait : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé !" (Évangile selon saint Matthieu, chapitre 3).


Ce groupe en bois doré de la fin du dix-septième siècle, présente les deux personnages dont parle ce texte de l’évangile. Saint Jean-Baptiste avait pour mission de préparer le peuple à la venue du Messie. Il accompagnait sa prédication d’un geste symbolique de purification, une ablution, un bain dans les eaux du Jourdain.
Quand Jésus se présente à lui, Jean-Baptiste se récrie et c’est sans doute ce moment-là que notre sculpture veut représenter. En effet, le restaurateur de cette œuvre s’est aperçu que l’une des statues avait été modifiée : saint Jean avait le bras droit levé au-dessus de la tête de Jésus comme pour verser de l’eau. L’ébéniste l’a remis dans la position d’origine qui souligne l’attitude d’humilité de saint Jean : il se juge indigne de baptiser le Fils de Dieu. D’ailleurs, s’il s’était agi du moment même du baptême, Jésus n’aurait pas gardé ses vêtements… (In fiche signalétique de l’église)

Le cloître


Parmi les 76 chapiteaux qui ornent le cloître, plus de la moitié d’entre eux sont dits "historiés", car leur décor commentent des épisodes de la Bible ou des vies de saints. Les autres, dits "décoratifs" évoquent la Création. Dans la galerie ouest, la plaque de marbre du pilier central précise que le cloître roman est achevé en 1100. La signification des lettres des quatre dernières lignes reste encore mystérieuse. (In flyer touristique)


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jeudi 29 mai 2025
par  gs

Le saint Roch de Moissac (Tarn et Garonne)

Le saint Roch de Moissac en l’abbatiale Saint-Pierre Bois doré du XVIIIe siècle

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