Lascelle

Lascelle est située dans le département du Cantal en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Géraud d’Aurillac, arrière-petit-fils de Charlemagne, devient Comte d’Aurillac à la mort de son père. En 894 il fonde une abbaye bénédictine au pied de son château de Saint-Etienne.
La vallée de la Jordanne constitue l’un des domaines de cette abbaye et ses moines vont entreprendre, petit à petit, le défrichement de cette vallée. Tout autour, des villages apparaissent. Au fur et à mesure de leurs implantations, les moines bâtisseurs vont construire à l’emplacement de la cella païenne, origine du nom de ce village, cette modeste mais magnifique église romane du 11ème siècle. Gerbert, élève de l’abbaye de Saint-Géraud, puis archevêque de Reims, plus connu sous le nom de Sylvestre II, le premier pape français, aurait envoyé des reliques de Saint Remi à l’église de Lascelle, d’où son nom de Saint Rémy de Lascelle.
Siège d’un prieuré bénédictin, l’église devient paroisse à la création de l’évêché de Saint Flour en 1317. Si elle dépendait toujours de l’abbaye de Saint-Géraud, la nomination du prieur revenait à l’évêque.
En 1607 et 1635, Annet de Fontanges, de Velzic, se charge de reconstruire le chœur qui tombait en ruine. Il aurait obtenu à titre d’indemnité un banc dans le chœur à gauche, ainsi qu’un tombeau.
En 1673, Henri de la Tour, seigneur de la Peyer, mourut. Sa veuve fit peindre une litre funéraire sur le pourtour du chœur. Il s’agit d’une bande sur laquelle sont peintes les armoiries de la famille du défunt : deux lévriers surmontés d’une couronne avec des fleurs de lys.

Litre funéraire et armoiries des de La Tour seigneur de la Peyre

Pendant les périodes troubles de la Révolution, l’exercice du culte fut interdit et l’église fermée.
La paroisse fut rétablie en 1808, mais Velzic devenait paroisse en 1848 et commune en 1874.

Eglise Saint Rémy

L’église Saint Rémy de Lascelle représente le type le plus ancien des édifices religieux de l’époque romane dans la région.

Eglise Saint Rémy 11ème siècle

Elle est construite sur un plan rectangulaire.
Son chevet plat à l’est, présente, à mi-hauteur, une rangée de six arcatures, en mitres aveugles, encadrant une septième en plein-cintre, qui contient la baie axiale.

Chevet

Sur les côtés nord et sud, des contreforts atteignent une corniche qui est supportée par des modillons ou petits corbeaux sculptés.

Côté nord

Un remarquable porche du 12ème siècle s’ouvre au sud.

Le porche

A gauche, linteaux ouvragés.
A droite, voussures.
Un clocher à peigne du 17ème siècle, avec quatre ouïes, se dresse au point de séparation entre le sanctuaire et la nef.

Clocher à peigne

La toiture de l’église est couverte de lauzes appelées phonolite, roche volcanique, sonore à la percussion. Ont été rajoutées deux chapelles au nord, aux 15ème et 16ème, siècles, puis deux autres chapelles au sud, et une sacristie au 17ème.

  • Intérieur
    L’église comporte une nef de trois travées marquées par des pilastres qui devaient recevoir des doubleaux d’une voûte effondrée, sans doute au 15ème siècle.
    Un arc triomphal sépare la nef du sanctuaire, composé d’un chœur rectangulaire, voûte en berceau, et d’une abside semi-circulaire recouverte d’un cul-de-four.
    Nef et chœur rectangulaire séparés par un arc triomphal

    Une banquette de pierre, appelée stylobate, supportant six colonnettes dont les chapiteaux reçoivent cinq arcatures en plein-cintre aveugles, à l’exception de celle de l’axe éclairée par une baie.
    C’est ce rapport entre le chevet plat et cette abside semi-circulaire qui marque l’ancienneté de cette église.
    L’autel de pierre de l’époque romane est au centre du chœur.
    Une voûte en chêne couvre la nef. Elle laisse apparaître des poinçons sculptés d’une très belle charpente du 14ème siècle.
    Dans les chapelles nord on a découvert deux peintures murales dont l’une représente le Christ crucifié et la deuxième le Jugement dernier.

    Peintures murales
  • Mobilier
    • Statuaire

      A gauche Vierge à l’Enfant, marouflée et polychromée (16ème).


technique : sculpture
désignation : statue : Vierge à l’Enfant
localisation : Auvergne ; Cantal ; Lascelle
édifice : église
dénomination : statue
matériaux : bois : peint
dimensions : h = 66
siècle : 17e siècle
protection MH : 1964/04/28 : classé au titre objet
propriété : propriété de la commune
type d’étude : liste objets classés MH
copyright : © Monuments historiques, 1993
date versement : 1993/07/23
référence : PM15000214
(In www.patrimoine-de-france.org)


A droite Sainte Anne (17ème).

A gauche Saint Antoine (17ème), bois polychrome.
A droite, Saint Géraud
A droite dans la chapelle nord, un beau retable doré à la feuille ainsi qu’une peinture du baptême du Christ.
Dans le chœur, derrière le maitre-autel roman, se trouve un imposant maître-autel à tabernacle et baldaquin (1644) avec deux statues en châtaignier du 17ème siècle représentant Saint Flour, premier évêque du Cantal, et Saint Rémy, évêque de Reims, patron de la paroisse.

    • Fonts baptismaux armoire
      Face à l’entrée, on remarque de curieux fonts baptismaux en chêne, du 17ème siècle, offerts par la famille de Fontanges, de Velzic.

technique : menuiserie
désignation : fonts baptismaux, armoire
localisation : Auvergne ; Cantal ; Lascelle
édifice : église
dénomination : fonts baptismaux ; armoire
matériaux : bois : taillé
structure : fonctions combinées
dimensions : Dimensions non prises.
siècle : 18e siècle
œuvre volée : 4 sculptures provenant des fonts baptismaux, paire de têtes d’angelots et 2 demi-reliefs représentant le Christ dans le Jourdain et Saint Jean-Baptiste, volées le 24 septembre 2003.
protection MH : 1964/04/28 : classé au titre objet
propriété : propriété de la commune
type d’étude : liste objets classés MH
copyright : © Monuments historiques, 1993
date versement : 1993/07/23
référence : PM15000217
(In www.patrimoine-de-france.org)


    • Les vitraux
      Ils ont été réalisés près d’Aligna-Cosne (Nièvre) par le maître verrier Alain Makaraviez et sa compagne Madame Welme.

      A gauche Saint Rémy, évêque de Reims, baptisant Clovis, un jour de Noël de 496.
      Clovis désarmé, bouclier au sol, baissant la tête, car l’évêque lui appuie sur la nuque en signe de soumission. Les dragons tout autour du vitrail symbolisent le paganisme.
      A droite le baptême du Christ par Saint Jean-Baptiste

      A gauche Vierge à l’Enfant dans le chœur, d’un jaune d’une luminosité envoûtante.
      A droite représentation de l’arbre de Jessé charge de petits fruits ronds symbolisant la création du monde, avec autour des animaux communs, tels chouette et hérisson ; l’église de Dieu est à tous.


Archéologie
L’habitude était prise depuis la construction des premiers sanctuaires chrétiens, d’enterrer les morts dans les lieux saints. Toutes les églises se devaient de posséder des reliques saintes. Celle de Lascelle aurait détenu des restes de Saint Rémy.
A partir du 15ème siècle, les plus riches pouvaient enterrer leurs morts dans un caveau familial, d’où la construction des chapelles latérales.
A la fin de l’année 1985, les Monuments historiques décident de faire des sondages dans l’église : 84 sépultures, sur quatre niveaux différents, et deux grands caveaux, dans le chœur furent mises au jour.
La présence de boucles de ceinture, d’épingles et de semelles de chaussure en cuir montre bien la croyance à cette résurrection si proche, au même titre que la découverte de crucifix, de médailles, de bracelets et de pièces de monnaie, déposés auprès des défunts.
La découverte de deux sarcophages en pierre trouvés enfouis sous le portail d’entrée de l’église sont une confirmation de l’état d’esprit qui animait certains chrétiens du Moyen Age. Ils y étaient enterrés par humilité, pour être foulés par les pas des fidèles.
Ce n’est qu’à la fin du 17ème siècle, par décret du Parlement, que l’on a interdit l’inhumation dans les églises.
De plus, les fouilles ont permis de découvrir l’emplacement d’un four et la base des moules de deux cloches de diamètres différents, celles vraisemblablement fondues à l’intérieur de l’église et datées de 1637.


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dimanche 5 août 2012
par  gs

Le saint Roch de Lascelle (Cantal)

Le saint Roch de Lascelle en l’église Saint-Rémi