Saint-Florentin est située dans le département de l’Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Toponymie
Au carrefour de voies romaines, Jules César aurait planté sa tente à La Trecey (dont le nom viendrait d’Atrium caesaris) et la ville d’Avrolles est bâtie au pied de l’ancien oppidum d’Eburobriga dont on voit encore l’un des remparts.
Le Temple de Flore (Templum florae), devenu ensuite Castrum florentinum, forma une bourgade qui prit d’abord le nom de Château-Florentin, sans doute après la construction d’une forteresse par Gondebaud, puis vers le XIIe siècle son nom actuel. En effet le bourg aurait pris le nom de Saint-Florentin lorsque Godelime, comtesse de Chartres et Lémisse, comtesse du Perche, les sœurs du comte de l’époque, rapportèrent en 833, au retour d’un pèlerinage, les reliques de saint Florentin, martyrisé par les Vandales du chef Crocus en 406.
Port de plaisance
Histoire
Ville forteresse à la limite de plusieurs provinces, elle fut souvent convoitée.
Pendant la Révolution, Saint-Florentin fut un des lieux les plus dynamiques de la théophilantropie, une religion qui succéda au culte de la raison et de l’Être suprême entre 1798 et 1801.
Pendant la Convention, les républicains anticléricaux débaptisèrent Saint-Florentin et l’appelèrent Mont-Armance (du 8 germinal an II -28 mars 1794- jusqu’au 6 ventôse an III -24 février 1795-).
Si elle fait partie du département de l’Yonne depuis 1790 et de la région Bourgogne, ses armoiries portent les armes de Champagne et de Navarre depuis 1234.
Elle fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
La rencontre dite de Saint-Florentin, le 1er décembre 1941 entre le maréchal Pétain et le maréchal Goering, représentant du Reich s’est déroulée dans le train spécial du Reichsmarschall, en gare de Saint-Florentin-Vergigny, sur la commune voisine de Vergigny.
Fontaine aux Dragons
La première fontaine a été construite de 1507 à 1512. Démolie en 1859 et reconstruite en 1976 à l’identique avec les dragons d’origine retrouvés !
Église de Saint-Florentin.
Église des XVI et XVIIe siècles de style gothique et Renaissance.
Hagiographie Saint Florentin.
Saint Florentin s’en vint d’Ecosse et se fixa dans la Meuse.
Il est certain qu’on vénérait ses reliques et qu’un pèlerinage célèbre se rendait chaque année devant elles.
« Mettez vos pas dans ceux de Saint-Florentin, qui vivait à Bonnet au VIIe s ».
Ce fils d’un Roi d’Écosse qui avait traversé les mers on ne sait comment, gardait humblement les porcs tout en multipliant miracles et guérisons. Si bien que dès le Moyen Age, Bonnet était devenu un lieu de pèlerinage très fréquenté et recommandé en cas de troubles mentaux : passer sous le gisant de Saint Florentin qui se trouve à l’intérieur de l’Église était et reste encore, parait-il très efficace !
L’ancien village a été abandonné par ses habitants qui l’ont rebâti là où il est actuellement, autour de la sépulture du saint. Il avait souhaité être enterré sur la colline qui dominait son village.
Vingt-et-une des peintures murales de l’Église de saint Bonnet racontent cette vie légendaire." (Sources : Conseil Régional des Notaires de Lorraine « peintures murales relatant la légende de Saint Florentin »).
Eglise de style gothique et Renaissance bâtie sur les fondations d’un ancien édifice au début du XVIe siècle et repris au XVIIe siècle. A remarquer que cette imposante église paroissiale ne sera jamais terminée : il lui manque la nef !
Jubé en pierre daté de 1601
Le jubé présente une structure ouverte à triple arcature|]
Saint Honoré, Saint Blaise, Saint Lyé : Pierre, XVe
Saint Eloi ; Saint Jean de Matha : Pierre, XVe
La Vierge entre sainte Agnès et sainte Reine
La Visitation : Pierre, XVIe
Saint Jacques entre sainte Marthe et sainte Marguerite : Pierre, XVe
Retable de saint Julien le Pauvre
Vierge de pitié : Pierre, fin XVIe début XVIIe siècle
Christ aux liens : Pierre, XVIe
Saint Pavace ; Saint Robert de Molesmes
Saint Nicolas : Pierre, XVe ; Sainte Catherine : Pierre, XIVe
Saint Jacques le Majeur : Pierre, XVe
Aux pieds du saint, figurines d’un donateur agenouillé, vêtu d’un manteau.
Vitraux
Un ensemble de 25 verrières qui font partie de l’école troyenne qui évolua de 1480 (les premières verrières intéressantes) au XVIIIe siècle.
Vitrail Saint-Nicolas : XVe
Vitrail Couronnement de la Vierge
Vitrail de la Nativité du Christ
Vitrail Saint-Florentin : 16e siècle
A la pointe de l’ogive, en armes et à cheval, trône le saint patron de la ville (A). Il aurait vécu au IVè siècle et aurait été enterré à Brémur, en Côte d’Or. Les premiers panneaux racontent sa vie : noble chevalier romain, converti au christianisme (1), il se dépouille en faveur des pauvres (2). Crocus, chef des Vandales, refuse sa nouvelle religion et tente de le convaincre de revenir sur sa décision (4). Voyant que la discussion ne mène à rien, Crocus, furieux, lui fait arracher les dents (5) puis couper la langue (6)… ce qui n’empêche pas saint Florentin de prier encore, alors que Crocus s’apprête à le décapiter (7). Après ce crime, Crocus devient aveugle. Pour contrer ce mauvais sort, il se convertit au christianisme (8) et recouvre la vue. Il offre alors un bel enterrement à saint Florentin (9).
Le panneau 10 fait allusion à deux sœurs, venues rendre visite à leur frère (ou cousin…) à Château Florentin, lors de leur pèlerinage à Rome. De retour (11), elles rapportent des reliques de plusieurs saints dont celles de Florentin qui ressuscitent un enfant mort (12).
Suite à ce miracle, un monastère est construit sur un tertre (le parc du Prieuré aujourd’hui). L’église figurée ici, serait celle de l’abbaye en 835 (13). L’archevêque de Sens, venu bénir ce monastère, fait transférer les reliques de la chapelle du monastère à l’église paroissiale. La ville devient alors Saint-Florentin.
Enfin, en 14 et 15, figurent les donateurs de cette verrière : en cape, l’air grave, l’homme était un marchand aisé. Son épouse, lourde coiffe à rabats sur les oreilles, n’a pas d’armoiries.
Selon la tradition, saint Florentin était invoqué pour conjurer la démence : on distingue des chaînes destinées aux fous habités par le diable (D-E). Deux autres saints sont représentés : saint Aphrodite (B) et saint Hilaire (en C), martyrisés ensemble. (In L’église Saint-Florentin, Tourisme en Florentinois, OT, 2016)