Clamecy

Située au nord de la Nièvre, la ville de Clamecy, sous-préfecture de la Nièvre, dans la région Bourgogne-France-Comté, au confluent du Beuvron et de l’Yonne, domine la vallée de l’Yonne. Clamecy est au bord d’un bief important du canal du Nivernais.

Toponymie
Etymologie incertaine ; attestée pour la première fois en 634 sous le nom de Clamiciacus.

La maison du Chapître, rue du Grenier à Sel, belle maison à colombages dans l’ancien quartier de la collégiale classé « secteur sauvegardé » en 1985. La maison la plus célèbre est celle dite du Tisserand, rue Romain Rolland.


Le « Vieux Clamecy »
Vieille ville des Flotteurs, fière
De ta belle rivière,
De ton église à haute tour ;
Dans le caprice de tes rues
Au curieux qui les parcourt
Pignons, clochetons et tourelles
Mais surplombant sur des poutrelles
Portails, frontons, vieux cours de rue…
(Achille Millien -1838-1927)



Clamecy fut considérée comme la capitale du flottage du bois du XVIe siècle au XIXe siècle, jusqu’au développement du transport par péniche et l’exploitation du charbon qui remplace le bois de chauffage.


Les flotteurs de bois habitent le quartier de Bethléem dit Beyant. Le bois des forêts du Morvan, coupé en hiver, est vendu à la Toussaint suivante à des marchands forains pour approvisionner la Capitale.
Le bois est marqué et jeté dans les ruisseaux, c’est le petit flot, le flottage à bûches perdues jusqu’à l’Yonne où il est sorti de l’eau et empilé provisoirement. Au printemps le bois est remis à l’eau et constitue le grand flot jusqu’à Clamecy. A Clamecy, les ouvriers flotteurs trient le bois par marque où il est revendu à des marchands de bois de Paris. Les bois sont ensuite liées de façon à former des trains, radeaux de bois atteignant jusqu’à 75 m de long sur 4,5 m de large qui descendent l’Yonne puis la Seine. Clamecy verra son dernier grand flot en 1923.

Collégiale Saint-Martin et sa Tour


En 1075 ou 1076, Guy de Clamecy décida d’agrandir l’église paroissiale et d’y fonder un chapitre où il établit 8 chanoines pourvus chacun d’une prébende. Un des chanoines était curé de la paroisse. L’église, à la fois collégiale et paroissiale, fut consacrée à saint Martin en 1438. - Le chapitre fut supprimé en 1790, l’église est restée paroissiale jusqu’à aujourd’hui. (In https://data.bnf.fr/)

La collégiale dont la construction débute au XIIIe siècle présente un vaisseau de style gothique bourguignon, et une tour de 46 mètres édifiée entre 1497 et 1515, en gothique flamboyant. A cette occasion, le porche principal (façade occidentale) fut remanié.

Lors de la restauration de 1854, la grande fenêtre en arc brisé qui surmonte le porche a été munie d’une rose à remplage flamboyant.

La façade élancée de la collégiale et sa monumentale tour flamboyante.
La tour de la collégiale présente des similitudes avec la tour de la cathédrale de Nevers.
L’architecte de la tour est Pierre Cuvée dont les Clamecycois ont élevé une statue à l’angle de la rue du Grenier à Sel et de la rue Bourgeoise. Il est représenté en tenue du XVe siècle et tient à la main droite un rouleau de papier en partie déployée sur lequel est placé le plan de l’église.
La tour de plan carrée, en pierre tirée des carrières de Basseville, près de Clamecy, elle compte un soubassement ajouré d’une grande baie sur ses faces sud et ouest et deux étages, munis de nombreuses niches destinées à abriter des statues.
Le premier étage est divisé en deux par un cordon et le dernier, en retrait, possède une galerie munie d’un garde-corps flamboyant et de gargouilles.

Pour la petite histoire
L’architecte Pierre Cuvé est dit Bat le Duc. Au XVIIe siècle, les Clamecycois découvrent sur la tour une statue à l’effigie du duc de Nevers, alors fort impopulaire. En passant ils saluent la statue d’un ironique « à bas le Duc », expression qui devient dans le langage populaire « A baldu ».

La façade principale

Un portail gothique, dont le soubassement est sculpté d’arcatures abritant des sibylles et des apôtres. Au-dessus les niches à dais flamboyants sont vides Les quatre voussures, mutilées à la Révolution, s’ornaient de scènes de la légende de saint Martin.
Les portes sont fermées par des vantaux de bois Renaissance.

La nef compte huit travées égales communiquant dans les collatéraux par de grandes arcades brisées retombant sur des colonnes. Une galerie de triforium avec un plafond qui constitue un second passage devant les fenêtres hautes.
La collégiale ne possède pas de transept.

Le chevet plat caractérise le style gothique bourguignon.

Orgue de tribune

La console, séparée et retournée face à la nef, comporte deux claviers manuels (grand orgue, 6 jeux ; récit expressif, 6 jeux) et une pédale de 3 jeux. (Cavaillé-Coll Aristide ; 3e quart XIXe siècle).


Les archives de la ville mentionne de grandes orgues dans la collégiale de Clamecy dès 1440.

Détail de l’orgue de tribune

Menuiserie, bois : taillé (XVIe siècle)

Le banc de Fabrique
Stalles et miséricordes.
La Mise au tombeau ; Pierre, XVIe siècle

Provient de l’ancien jubé de 1525 détruit en 1773.

La Cène ; Pierre, XVIe siècle

Provient de l’ancien jubé de 1525 détruit en 1773.

Sainte Geneviève

Marbre ; œuvre du sculpteur Etex (2e quart XIXe siècle)

A droite, saint Martin

Les Evangélistes : Matthieu (Ange), Marc (Lion), Luc (Taureau), Jean (Aigle)

Vitrail de gauche : le Saint-Esprit (en haut au centre) puis de gauche à droite : Jésus enseigne ; scène de communion ; Jésus crucifié ; la Cène.

La verrière de Jeanne d’Arc, 1912

Exaltation d’un culte à la fin du XIXe siècle. Verrière : « Comment la Pucelle reçut de Mgr Saint-Michel, sainte Marguerite et de sainte Catherine, la mission de sauver la France ».


Pour la petite histoire :
Le 4 décembre 1654, jour de la Sainte-Barbe les Clamecycois faisaient l’ascension de sa tour en pèlerinage. Un « plaisantin » sème des pois ronds sur les marches de l’escalier à vis ; cette farce stupide et dangereuse entraîna la chute de pèlerins en si grand nombre qu’il y eut amoncellement de blessés entraînant la mort de plusieurs personnes par étouffement

Ancien évêché de Bethléem et église Notre-Dame de Bethléem

À la suppression de l’évêché de Bethléem en 1223, le siège fut transféré à Clamecy par voie testamentaire car le comte de Nevers Guillaume IV avait légué à ce diocèse un patrimoine foncier sur ces terres nivernaises ainsi que l’hôpital de Pantenor. L’évêque de Bethléem s’installa donc à Clamecy, à Pantenor, où il fit édifier une petite église qui devint sa cathédrale. Il eut des successeurs jusqu’à la Révolution.
La petite cathédrale de l’évêché de Bethléem à Clamecy fut vendue à la Révolution et abrite maintenant un restaurant.
En 1869, une église paroissiale, dédiée à Notre-Dame de Bethléem, fut construite à côté de l’ancienne cathédrale. Désaffectée en 1925 et démolie en 1926, elle fut remplacée par une nouvelle église Notre-Dame de Bethléem, bâtie en ciment armé, avec un mobilier réalisé dans le même matériau. Son style inspiré du byzantin évoque l’Orient et cette terre sainte où se trouvait Bethléem. Cet édifice existe toujours mais ne sert plus au culte.

Curiosité épiscopale :
À l’occasion du concordat de 1801, le pape Pie VII décréta la suppression définitive du diocèse. Le clergé de Clamecy passa sous la juridiction de Nevers. Plusieurs évêques de Nevers demanderont en vain que leur soit conféré le titre d’évêque de Bethléem
.

En 1840, le pape Grégoire XVI érigea Bethléem en siège titulaire et le titre fut conféré à l’abbé de Saint-Maurice d’Agaune. Le siège est actuellement vacant.

Pour perpétuer le souvenir de l’ancien diocèse, l’évêque de Nevers donna le nom d’archidiaconé de Bethléem à la circonscription formée par les archiprêtrés de Clamecy, Cosne et La Charité.

Nevers


Articles publiés dans cette rubrique

mardi 5 janvier 2010
par  gs

Les saints Roch de Clamecy (Nièvre)

Le saint Roch de Clamecy en la collégiale Saint-Martin
Remarquez les clés de saint Pierre sur le chapeau. Elles attestent le pèlerinage de saint Roch à Rome.
Voir : Diversité et richesse de notre patrimoine
technique : sculpture
désignation : statue : saint Roch
localisation : (…)