Lestards

Le village de Lestards est situé dans le Massif des Monédières en bordure du plateau de Millevaches.

Situé dans le canton de Bugeat, Lestards fut autrefois le siège d’une Commanderie de religieux de l’ordre de Saint Antoine de Viennois, ordre hospitalier fondé au 11ème siècle, dont la maison-mère se trouvait dans l’ancien diocèse de Vienne en Isère.
Les moines, que l’on appelait Antonins ou Antonites se vouaient aux soins des malades, principalement ceux atteints de la maladie des Ardents ou de maladies contagieuses, comme la peste.

Eglise Saint Martial (12ème et 15ème)

L’église au toit de chaume unique en France, est entourée de deux sarcophages et de pierres tombales provenant de l’ancien cimetière des Commandeurs.

Pierres tombales (cimetière des Commandeurs)


La façade ouest d’entrée est un clocher mur-pignon, flanqué de quatre contreforts sur les angles

Clocher mur-pignon à deux ouïes
Contreforts de part et d’autres de l’entrée et dans les angles.

Toit de chaume


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L’église a des supports romans et des voûtes en berceau de la fin 12ème - début 13ème siècle.
La voûte en croisée d’ogives au carré du transept date du 15ème ou du 16ème siècle.
Son décor intérieur (chapiteaux sculptés) a été remis en valeur par une restauration récente.

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L’Ordre des Antonins
Cet ordre peu connu et sur lequel nous possédons peu de renseignements semble avoir été fondé vers 1095 par un élan religieux qui s’était concrétisé par la donation d’une église à la Motte-aux-Bois en Dauphiné par les bénédictins de l’abbaye de Montmajour.
Cette église prit le nom de Saint Antoine de Viennois après qu’un chevalier croisé, ait fait le don de restes de St Antoine venant de Constantinople. Les pèlerins s’y rendent en grand nombre demander la guérison du mal des Ardents appelé également feu de St Antoine. Une communauté fut créée par Gaston de Valloire pour les accueillir, c’est pour cela qu’on l’assimile à un ordre hospitalier. En 1247, Innocent IV autorise cette communauté à se constituer en monastère sous la règle de St Augustin sous l’appellation de frères de Saint Antoine.
Ce Saint Antoine était un moine égyptien, père de l’érémitisme qui vivait au IIIe siècle (251 - 356). Après sa mort en 356, sa dépouille fut transportée à Alexandrie, puis à Byzance. En 1070, lors d’une croisade, elle fut remise à un croisé, Jocelyn, baron de Viennois. Le corps du saint fut ramené dans un village du Dauphiné près de Vienne, qui prendra plus tard le nom de Saint Antoine l’Abbaye. A la suite d’une guérison miraculeuse, le pape Urbain II autorisa la création d’un ordre hospitalier, l’ordre de Saint Antoine de Viennois, qui devait faire preuve de charité envers les pauvres et les malades.
Cette méconnaissance de cet ordre est liée à la destruction de ses archives d’abord par un incendie en 1422, et ce qui en restait fut détruit par les Huguenots en 1567. L’Ordre décline au 17ème siècle, et il est rattaché le 17 décembre 1776 à l’ordre des chevaliers de Malte.

L’église de Lestards
fut bâtie près de la maison forte destinée à donner gîtes, soins et protection aux pèlerins et malades, surtout ceux qui étaient frappés par le mal des Ardents ; terrible maladie provoquée par l’ergot du seigle, qui gangrenait les chairs, puis les os qui se cassaient comme du bois mort.
Le remède utilisé par les ermites de l’ordre de St Antoine de Viennois à ce mal était le saint vinage ; un breuvage à base de vin, recette des frères, mis en contact le jour de l’Ascension aux ossements de saint Antoine, moine égyptien vivant au 4ème siècle.
Lestards était dirigé par un commandeur nommé par l’abbé de Saint Antoine l’Abbaye. L’ordre dut fermer Lestards en 1770, victime de la Commission des réguliers comme le furent bien d’autres ordres comme Grandmont. Les biens furent transmis à l’Ordre de Malte pour peu de temps car la Révolution devait achever le travail de sape de la commission et de son sinistre Loménie de Brienne.

Le bras reliquaire
Vers 1300, le commandeur Pierre de Beaumont ramena à Lestards un fragment d’os de St Antoine. La relique fut placée dans un reliquaire en forme de bras dont deux doigts de la main sont levés pour bénir.
Vers 1616, le commandeur Jean Decoux alla à Chaumeil « exposer ce bras et lever l’offrande  ». Après avoir séjourné dans la chapelle de Malecourtes, village de Chaumeil, aujourd’hui disparu, puis à celle de Chastagnal, le bras fut remis à l’église de Chaumeil.
La relique du saint fait partie aujourd’hui du trésor de cette église où elle est toujours visible dans un bras reliquaire en bois.
La fête de Saint Antoine, qui tombe le 17 janvier, était célébrée à Chaumeil sous le nom de la « fête du bras  ».


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