Lestards
Le village de Lestards est situé dans le Massif des Monédières en bordure du plateau de Millevaches.
Situé dans le canton de Bugeat, Lestards fut autrefois le siège d’une Commanderie de religieux de l’ordre de Saint Antoine de Viennois, ordre hospitalier fondé au 11ème siècle, dont la maison-mère se trouvait dans l’ancien diocèse de Vienne en Isère.
Les moines, que l’on appelait Antonins ou Antonites se vouaient aux soins des malades, principalement ceux atteints de la maladie des Ardents ou de maladies contagieuses, comme la peste.
Eglise Saint Martial (12ème et 15ème)
L’église au toit de chaume unique en France, est entourée de deux sarcophages et de pierres tombales provenant de l’ancien cimetière des Commandeurs.
La façade ouest d’entrée est un clocher mur-pignon, flanqué de quatre contreforts sur les angles
Clocher mur-pignon à deux ouïes
Contreforts de part et d’autres de l’entrée et dans les angles.
L’église a des supports romans et des voûtes en berceau de la fin 12ème - début 13ème siècle.
La voûte en croisée d’ogives au carré du transept date du 15ème ou du 16ème siècle.
Son décor intérieur (chapiteaux sculptés) a été remis en valeur par une restauration récente.
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L’église de Lestards
fut bâtie près de la maison forte destinée à donner gîtes, soins et protection aux pèlerins et malades, surtout ceux qui étaient frappés par le mal des Ardents ; terrible maladie provoquée par l’ergot du seigle, qui gangrenait les chairs, puis les os qui se cassaient comme du bois mort.
Le remède utilisé par les ermites de l’ordre de St Antoine de Viennois à ce mal était le saint vinage ; un breuvage à base de vin, recette des frères, mis en contact le jour de l’Ascension aux ossements de saint Antoine, moine égyptien vivant au 4ème siècle.
Lestards était dirigé par un commandeur nommé par l’abbé de Saint Antoine l’Abbaye. L’ordre dut fermer Lestards en 1770, victime de la Commission des réguliers comme le furent bien d’autres ordres comme Grandmont. Les biens furent transmis à l’Ordre de Malte pour peu de temps car la Révolution devait achever le travail de sape de la commission et de son sinistre Loménie de Brienne.
Le bras reliquaire
Vers 1300, le commandeur Pierre de Beaumont ramena à Lestards un fragment d’os de St Antoine. La relique fut placée dans un reliquaire en forme de bras dont deux doigts de la main sont levés pour bénir.
Vers 1616, le commandeur Jean Decoux alla à Chaumeil « exposer ce bras et lever l’offrande ». Après avoir séjourné dans la chapelle de Malecourtes, village de Chaumeil, aujourd’hui disparu, puis à celle de Chastagnal, le bras fut remis à l’église de Chaumeil.
La relique du saint fait partie aujourd’hui du trésor de cette église où elle est toujours visible dans un bras reliquaire en bois.
La fête de Saint Antoine, qui tombe le 17 janvier, était célébrée à Chaumeil sous le nom de la « fête du bras ».