Moissac (Neussargues en Pinatelle)
En auvergnat, la commune se nomme Nussargue, ce qui s’écrirait Nussarga en orthographe normalisée. Moissac se dit Mouissa.
Moissac est une commune du Cantal, située aux pieds des Monts du Cézallier et suite à sa fusion avec Neussargues appartient à la commune nouvelle de Neussargues en Pinatelle.
Moissac
Le village de Moissac était occupé dès les premiers siècles de notre ère par les Gallo-romains et un tertre funéraire avec plusieurs strates de sarcophages mérovingiens a été découvert au début du XXe siècle dans l’ancien pré à dîme marqué par une croix de cimetière de style baroque.
L’époque médiévale affirme l’importance stratégique du bourg de Moissac, avec la mise au jour d’une nécropole mérovingienne (actuellement, plusieurs sarcophages sont visibles). Des textes attestent que Moissac a été le siège d’une viguerie carolingienne.
Ce bourg a également joué un rôle important pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle, puisqu’il se situait sur un chemin secondaire qui permettait de rejoindre la Via Podiensis. On note aussi à Moissac la présence d’une confrérie de Saint-Jacques : 3 pierres tombales (1 à Moissac et 2 à Joursac) et 5 linteaux confirment cette forte présence jacquaire.
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Sous l’Ancien Régime, la paroisse se nommait Moissac parce qu’il s’agissait d’un prieuré créé sur une terre qui lui avait été donnée en 804 par l’abbaye de Moissac (Tarn et Garonne) dont Durand de Bredon sera abbé en 1047, tandis qu’Odilon de Mercœur était abbé de Cluny.
Jusqu’en 1901, la commune s’appelait simplement Neussargues.
On note la présence d’un château fort à Moissac, d’un autre au Cheylat (famille de Dienne), d’une forteresse à Mardogne dont il ne reste qu’une tour en ruines (familles Tinières, Bréon, Foix. On peut d’ailleurs admirer le tombeau de Louis de Foix dans l’église de Joursac). La seigneurerie de Mardogne, élevée en marquisat par Louis XIII, deviendra une prévoté royale sous Louis XVI.
Aujourd’hui encore, la tour originale à deux étages de ce château à une seule pièce voûtée semble monter la garde dans la partie orientale du bassin, alors que la partie occidentale est surveillée par l’imposante commanderie Templière, puis Hospitalière de Celles.
A Moissac maison natale du grammairien et linguiste Pierre Fontanier (1765-1844), maire de la commune, de 1834 à 1843.
Au XIXe siècle, Moissac perd de son importance. Le bourg concentre ses activités sur l’agriculture.
En août 1866, ouverture de la gare, éloignée d’environ 1 km du bourg agricole portant le nom de Neussargues. Très rapidement, cette gare va devenir le nœud ferroviaire le plus important du Cantal. Le quartier dit de la gare va alors connaître un développement fulgurant.
En 1872, Moissac perd sa prééminence de chef-lieu de la commune au profit de Neussargues. Durant un bon siècle, l’essentiel des activités économiques de la commune dépendra de la gare. De nos jours, le déclin de la gare amorcé il y a une trentaine d’années s’accentue avec la fermeture de la ligne de Bort (1991).
Eglise Saint Hilaire et Sainte Madeleine (XIIe) de Moissac
L’église romane du village fut érigée au XIIe siècle puis remaniée partiellement aux siècles suivants.
Elle doit son originalité à l’escalier extérieur qui enveloppe le clocher, particularité unique en Haute-Auvergne.
L’édifice est surmonté d’un magnifique clocher à peigne, percé de quatre baies à cintre, typique de l’architecture auvergnate.
Patrimoine historique
- Des cabanes de bergers, des vieux lavoirs, des croix en pierre, des fontaines anciennes, des fours banaux.
- Le château Benoît du XVe siècle construit par François de Dienne qui fut la résidence secondaire au siècle dernier du compositeur Olivier Messiaen.
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