Chaudes-Aigues

Ici, l’eau bouillante est partout.


Chaudes-Aigues possède une trentaine de sources d’eau chaude naturelles dont la température est comprise entre 45°C et 82°C et dont le débit total avoisine les 10.000 hl par jour (694 l/min).
Station thermale réputée depuis l’Antiquité pour ses eaux chaudes, Chaudes-Aigues est situé dans le département du Cantal en région d’Auvergne.

Et c’est ici qu’est né en 1332, le premier réseau de chauffage urbain au monde, à une époque où les tuyaux étaient en bois.

Toponymie
Sidoine Apolllinaire, vers 450, nomme l’actuelle Chaudes-Aigues, Calentes Baioe qui s’est latinisée sous la forme de Calide Aquis en 1130 puis sous sa forme occitane de Chadasaygas en 1303.
La francisation de l’occitan du nord auvergnat a donné chaldas aigas « eaux chaudes », correspondance avec l’occitan caudas aiguas donnant Caudesaigues.

Les eaux thermales de Chaudes-Aigues sont remarquables pour leurs propriétés antalgiques et myorelaxantes. Dans le centre Caleden, ses eaux sont utilisées entre-autres pour le traitement en profondeur des affections rhumatismales, rhumatismes dégénératifs, arthroses, sciatiques, névralgies cervico-brachiales, séquelles de traumatisme et fibromyalgie.

Caleden
Baptisé Caleden en référence à Caldae pour la chaleur et Eden pour le jardin d’Eden, Caleden est un véritable complexe offrant toutes les formes d’exploitation de l’eau thermale au service du bien-être et de la remise en forme.

La source du Par

Située au cœur de la ville, tout en haut de la place intérieure, dans une ruelle, la source du Par débite 300 litres par minute (soit 5l par seconde) et sourd à 82°C soit l’une des plus chaudes d’Europe.
La source tire son nom de Parer car elle était utilisée autrefois par les bouchers pour parer (épiler) les cochons.
L’eau servait aussi à parer les pieds et têtes de veau, et à dégraisser la laine de mouton.
Aujourd’hui 80% de l’eau est utilisée par l’établissement thermal et le centre thermal Caleden.

Fontaine place du Marché à 65°C


chimie. – Observations nouvellesM. Berthier Ingénieur des mines. -1810.-
L’eau des sources de Chaudes-Aigues a quatre-vingt-huit degrés centigrades de température en sortant de ta terre. Sa température, sa limpidité et sa qualité ne varient jamais. Cette eau ne contient aucun gaz, n’a aucune odeur, ni aucune saveur particulière ; elle a cependant une qualité savonneuse, reconnue par les gens du pays qui remploient pour laver le linge et à fouler les étoffes de laines. Elle forme à sa sortie un léger dépôt ocracé, et elle encroûte les tuyaux qu’elle parcourt de concrétions calcaires assez minces et peu ferrugineuses. […]
Aucun de ces principes [qui la constituent], dit M. Berthier, n’est renfermé dans les roches qui constituent le sol d’où sortent les eaux de Chaudes-Aigues. Cette observation importante s’applique au plus grand nombre des eaux minérales connues, et fait voir qu’on n’a encore aucune idée juste ni sur les causes qui introduisent dans les eaux les matières que la chimie y fait connaître, ni sur la nature ou la profondeur des couches où les eaux s’emparent de ces matières. Les habitons tirent un grand parti de ces eaux, non seulement pour laver le linge et pour préparer les aliments, mais ils les regardent comme très propres à la guérison d’un grand nombre de maladies. Ils s’en servent aussi pour chauffer leurs maisons. (In dictionnaire des découvertes en France, Tome troisième, Paris, août 1822)


En décembre 1826, l’Académie entend un rapport fait par M. Eminery sur les eaux minérales de Chaudes-Aigues. Ces eaux sont très anciennement connues ; Sidoine Apollinaire affirme que les Romains en faisaient un très grand usage contre la phtisie pulmonaire, les maladies du foie et les maladies de langueur. On voit encore Chaudes-Aigues et dans ses environs, le reste des établissements qu’ils y avaient fondés. La composition de ces eaux cependant ne leur était pas bien connue, ou, ce qui serait fort remarquable, elle aurait changé depuis celle époque, car ils les regardaient comme des eaux sulfureuses tandis que toutes les recherches faites depuis soixante ans n’y ont fait découvrir, ni soufre, ni sulfure d’aucune espèce. (In Archives générales de médecine, 5ème année – Tome XIV, Paris, 1827)

Le lavoir à eau chaude

Longtemps les femmes sont allées laver leur linge dans cette partie du Remontalou où des sources et des dégagements gazeux « échauffaient » l’eau de la rivière.
À la fin du XIXe siècle, un premier lavoir est aménagé mais il faudra attendre 1929 pour qu’un lavoir couvert soit alimenté par la source Lestende (62°C), comportant 2 bacs successifs permettant ainsi un refroidissement progressif de l’eau.

Les oratoires


Chaque quartier de Chaudes-Aigues est placé sous la protection d’un saint ou d’une sainte dont la statue figure dans une niche en bois accrochée aux murs des maisons.
Les huit oratoires : saint Jean le Riche, saint Jacques (en haut de la rue de l’Herm que les pèlerins empruntaient pour rejoindre le chemin de Compostelle), saint Roch, Patron des lépreux (rue Saint-Julien), saint Joseph (Portail du Four), Notre-Dame de l’Annonciation (Place du Marché), Notre-Dame d’Août ou de l’Assomption (rue de Notre-Dame d’Août), sainte Élisabeth (rue sainte Élisabeth), saint Jean le Pauvre l’Évangéliste (rue de la Canche) datent vraisemblablement du XVIIIe siècle. (In plaque signalétique de la Ville)

Oratoire Saint-Jean le Riche (Portail de l’Herm)
Oratoire Saint-Roch (Rue Saint-Julien)
Oratoire Notre-Dame de l’Assomption (Place du Marché)

Église Saint-Blaise et Saint-Martin

2e moitié XVe siècle ; XVIIIe siècle ; 2e quart XIXe siècle.
Dénommée à l’origine église Saint Martin, l’église paroissiale prit, au XVIIIe siècle, le nom de Saint-Martin-Saint Blaise, associant ainsi au culte de saint Martin celui de saint Blaise, patron d’une ancienne communauté de prêtres de Chaudes-Aigues.
D’abord simple vaisseau surmonté d’un modeste clocher et entouré d’un cimetière, elle fut au XIVe siècle, agrémentée de deux chapelles dans la première travée, l’une, à droite, consacrée à Notre Dame et à Saint Blaise, l’autre, à gauche, fondée par Guillaume de Montvallat.

Au siècle suivant, dans la deuxième travée deux autres chapelles sont construites, à droite, la chapelle Saint Pierre, à gauche, la chapelle Sainte Anne.

Retable néo-gothique avec partie centrale à deux étages et deux parties latérales à trois étages. Partie centrale avec tabernacle, dais d’exposition à pinacle et Christ en croix au-dessous.
Bois : taillé, peint, doré ; 2e moitié XIXe siècle.

Saint Martin et saint Blaise, patrons de l’église
Autel, retable, tableau : La Vierge apparaissant à saint Roch

Toile centrale dans un cadre sculpté entre deux colonnes torses supportant un entablement à frise, fronton en accolade au centre. Saint-Esprit dans une gloire au centre et deux pots à feux latéralement. Emmarchement à frise. Autel galbé.

Au XVIe siècle, le chœur s’orne de stalles de bois sculptées avec sur le dossier le blason du chapitre (classées monuments historiques). Elles étaient destinées aux chanoines et aux choriers.

Vierge de Pitié

La Vierge assise soutient le Christ, dont le visage semble tuméfié et le corps, à la verticale, glisse au sol. Bois : taillé, peint (polychrome), doré ; XVIIe siècle.

Pietà provenant de la Chapelle Notre-Dame de Pitié située en bord de route avant d’entrer dans Chaudes-Aigues en provenance du Nord.

Vierge de Pitié

Marbre blanc, h = 72,5 ; la = 68,5 ; pr = 21 du 16ème siècle. Achetée à Paris dans les années 1950, cette sculpture donnée à l’église en 1980, proviendrait de Saint-Mihiel. La tête de Sainte-Madeleine, volontairement refaite dans un style différent, est l’Oeuvre d’un élève du sculpteur Belmondo.

Tableau saint Crépin et saint Crépinien : huile sur toile, XVIIe siècle
Œuvre du peintre Pougeol de Vendôme
Descente de croix : XVIIIe siècle

Le Christ déjà descendu de la croix, sur un fond de rocher dans le haut de la composition. Le Christ à demi enveloppé d’un suaire, est appuyé contre les genoux de sa mère qui implore le ciel. Saint Jean est agenouillé à droite, un autre personnage derrière lui, lui baise la main. Sur le sol, devant le Christ, sont représentés les instruments de la Passion.

Remise du Rosaire : XIXe siècles

La Vierge assise dans les nuages et le Christ enfant, assistés par des anges, devant une clôture du chœur et des colonnes, remettent le rosaire à sainte Catherine d’Alexandrie et saint Dominique agenouillés devant elle.

Bas-relief sculpté de la Vierge prenant sous son manteau les pénitents de Chaudes-Aigues.

Chapelle des Pénitents


Les Pénitents
C’est au XIIIe siècle, en Italie, que naissent les Confréries des Pénitents.
La fondation des confréries dites de pénitents est encore, aujourd’hui, controversée. Elle est attribuée par certains à un dominicain italien du nom de Ranieri qui aurait mis l’accent sur la pratique de la flagellation ; par d’autres, à un chanoine de Saint Vital de Rome, ou encore à Saint François d’Assise (en 1221) ou Saint Bonaventure (en 1271) lequel en est, assurément, le principal organisateur.
Les Pénitents sont recrutés parmi les laïcs (« les gens du siècle ») dont la vie privée est irréprochable, qui sont de bonnes mœurs, défenseurs du dogme catholique et opposés à l’esprit de la Réforme.
Leur habit distinctif consiste en un sac de toile (robe) descendant jusqu’aux pieds complétée d’une cagoule percée d’ouvertures pour les yeux et d’une ceinture ; l’ensemble de la couleur de la confrérie.
On trouve ainsi des pénitents blancs, des pénitents noirs, des pénitents rouges, des pénitents gris, des pénitents bleus… le blanc symbolise la pureté.
Exceptionnellement les femmes peuvent être admises. Elles assistent aux offices mais ne portent pas l’habit.

La confrérie des Pénitents blancs ou du Gonfalon (altération de « gonfanon » désignant leur bannière) fut instituée à Chaudes-Aigues, le 12 août 1595, sous l’appellation de "L’Assomption Notre Dame".
Ses statuts furent « pressés et rédigés par ordre et articles » en l’an de grâce 1597, sur le modèle de ceux des Pénitents du Puy et approuvés par l’évêque de Saint-Flour le 15 mars 1598.
Jusqu’en 1598, les Pénitents blancs de Chaudes-Aigues se rassemblaient dans la chapelle Saint-Antoine Saint-Julien. Ce n’est qu’au début du XVIIe siècle qu’ils firent construire, à l’entrée du faubourg de l’Hert, la chapelle que nous connaissons aujourd’hui. Sous la Révolution, elle devint lieu de réunion de la société populaire. En 1802, les Pénitents retrouvèrent l’usage de leur édifice mais sans autorisation officielle et ce n’est qu’à la Restauration, sous Louis XVIII, qu’ils purent reprendre normalement leurs activités.

La confrérie s’éteignit au début du XXe siècle et nous légua, entre autres, le magnifique retable, style Renaissance, datant du XVIIe siècle.

Le retable est de style baroque espagnol (deuxième époque baroque), du XVIIe siècle qui se caractérise par : une décoration chargé ; des couleurs éclatantes ; des colonnes torsadées ; des travées verticales superposées ; le remplacement des panneaux peints par des statues.


La chapelle des Pénitents est utilisée en saison comme lieu d’exposition.

Les belles Aubrac

La race Aubrac qui nous rappelle que nous sommes dans la partie de l’Aubrac cantalien traversée par le ruisseau du Remontalou.

Un pelage froment, des cornes en forme de lyre, des yeux qui semblent maquillés de khôl…


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jeudi 7 janvier 2010
par  gs

Les saints Roch de Chaudes-Aigues (Cantal)

Les saints Roch de Chaudes-Aigues En l’église Saint-Martin et Saint-Blaise Sur le retable de la chapelle des Pénitents Tableau : La Vierge apparaissant à saint Roch. Huile sur toile, XVIIIe siècle Oratoire rue Saint-Julien

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