Lavoûte-Chilhac
Peu après Langeac, l’allier pénètre dans le socle cristallin et dessine des gorges encaissées d’une centaine de mètres.
Toponymie
La Voûte-Chilhac se dresse sur un promontoire isolé par la rivière, dont la boucle Volta en patois, a donné son nom au village.
De part sa position le village a toujours été sensible aux caprices de la rivière Allier et de nombreuses crues se sont succédées au cours des siècles.
La majeure partie des habitations date des reconstitutions et agrandissements du XIXe siècle.
Sur la rive droite, accolées au rocher et situées sur l’endroit le plus exposé, les maisons du XIXe font corps avec la roche et atteignent des dimensions considérables pour échapper à la fureur de la rivière.
Le pont actuel ne semble pas remonter avant la fin du Moyen Age même si l’on sait qu’un pont existait déjà au XIIIe. Comprenant 4 arches de dimensions différentes, le pont est en « dos d’âne ». Il est le seul ouvrage qui ait résisté aux terribles crues.
L’ampleur des arches favorisent la circulation de la rivière lors des crues importantes, évitant la formation d’embâcle.
La première mention du site de Lavoûte figure dans la Charte de fondation d’un prieuré clunisien datant de 1025. La famille du fondateur Odilon, abbé de Cluny, détient un château à Saint-Cirgues et c’est sous sa protection que le village se développe. Jusqu’au début du XIIIe siècle, Lavoûte reste un petit village avec une chapelle dédiée à Saint-Denis et dépendant de la paroisse de Saint-Cirgues. Le bourg s’organise autour d’une unique rue qui s’étend sur toute la longueur du promontoire. A une date indéterminée, une enceinte est édifiée pour protéger le village.
L’influence du prieuré est importante puisqu’elle s’étend sur 13 prieurés situés dans la vallée de l’allier et sur la Margeride, et 40 églises.
Mais à la fin du XIIe, les Mercœur revendiquent les droits de justice à Lavoûte ; les religieux sont obligés de partager le pouvoir.
Vers le milieu du XIVe les remparts sont réparés car les routiers s’emparent du château de Saint-Cirgues et menacent Lavoûte. Les bâtiments du prieuré sont déclarés ruinés en 1408. Il ne reste plus que 11 moines.
En 1496, la découverte d’une petite vierge sur les bords de l’Allier, transforme le prieuré en un prieuré marial et devient l’objet d’un pèlerinage local.
Le prieuré est vendu comme bien national et Lavoûte devient une commune et une paroisse distinctes.
Un prieuré clunisien reconstruit vers la fin du XVIIIe.
Œuvre des derniers prieurs elle est confiée à l’architecte clermontois, Antoine Deval, auteur d’un projet grandiose, jamais achevé.
Le morceau de bravoure de l’architecte est la façade principale en demi-cercle.
Le décor est sobre, les deux étages sont séparés du rez-de-chaussée par un bandeau mouluré.
Au centre de la façade, il existe encore un passage en plein cintre permettant d’accéder à la cour intérieure.
L’église s’insère dans des bâtiments correspondant, au nord, au clocher, desservi par une tourelle d’escalier et au sud, à la sacristie et salle du trésor.
Les contreforts massifs et les ouvertures qui se limitent à des ouvertures simples lui confèrent un aspect massif et austère.
Eglise Sainte Croix
Occupant le centre du monastère, l’église actuelle mesure 45 m de long, 13 m de large et 18 m de hauteur de voûte.
Extérieur
Portail d’entrée où apparaissent sculptés dans le tuf volcanique de Saint-Roch, pinacles et choux frisés. Il est surmonté d’une rose.
Intérieur
- La Nef
Vaisseau unique de 6 travées rectangulaires. Les chapelles s’échelonnent latéralement.
Chaque travée est recouverte d’une voûte d’ogives rythmée par des arcs doubleaux à peine brisés.
Les clés de voûte rappellent l’histoire du site car les commanditaires et mécènes n’ont pas manqué d’inscrire leurs armes dans la pierre ? Les blasons les plus nombreux étant les trois marteau de la famille des de Lafarge. (à gauche).
Le décor sculpté est présent sous forme de culots figurés, disposés sans ordre cohérent. Feuillages, têtes et figures d’hommes aux poses et costumes plus ou moins énigmatiques.
- Le chœur, l’autel et la verrière.
- Stalles du chœur
- Stalles de la nef
Un curieux refuge pour cette Vierge à l’Enfant
Les chapelles
- La Sacristie ; Chapelle ; Salle du trésor
Buste-reliquaire - Chapelle de Notre-Dame Trouvée.
Confrérie Notre-Dame Trouvée
Tableau de la Confrérie de Notre-Dame Trouvée (1673) deux anges ailes relèvent de chaque cote le manteau qui couvre de ses plis quelques saints bénédictins et les membres de la confrérie, vivants ou morts encadres dans les anneaux d’une chaine qui s’attache à la ceinture de la sainte vierge. Il y en a 379 exactement. "Catalogue des confrères militants sous les enseignes, sauvegarde et protection de Notre-Dame Trouvée dans la vénérable confrérie érigée en son honneur depuis sa découverte et confirmée par Bulles de Notre Saint-Père, le pape <sc<urbain le huitième d’heureuse mémoire". Nus sommes enrôlés comme braves guerriers. Dessous vos étendards, vos palmes et lauriers, Nous allons triompher de l’ennemy du monde. Nous reposons en paix, environnez de flames, Nos familles et biens étant entre vos mains. Et si veillez sur nous, ô Reyne des humains, Nous ne saurions risquer le salut de nos âmes. Ah ! Quel bonheur pour nous, chers frères et consorts, Chers lecteurs, voulez vous jouir du mesme sort ? Gravez profondément le nom de vostre mère. L’image et ses vertus dans vos cœurs endurcis Clairement désirez qu’ils frappassent la pierre L’acier et le diamant qui sont gravés icy.
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Notre-Dame Trouvée Trésor de l’église abbatiale de Sainte-Croix, attire depuis cinq siècles pèlerinages et dévotions à Lavoûte-Chilhac. Elle fut découverte un après midi de l’été 1496 par deux jeunes filles jouant au bord de l’Allier, celles-ci en rompant un galet pour y faire jaillir des étincelles trouvèrent en son cœur une figure de femme portant un enfant, y voyant une représentation de la vierge. Cette trouvaille fut admirée et l’évêque de Saint-Flour diligenta une enquête concluant à la bonne foi des enfants. On lui prêta des guérisons miraculeuses qui firent sa renommée, et reconnurent son culte. Placée dans un reliquaire en or, elle est aujourd’hui conservée dans la salle des trésors de l’église. Ses 15 millimètres en font la plus petite vierge qui soit. Elle est fêtée le premier dimanche de juillet, par une procession et une prière mariale, une reconstitution de sa découverte est organisée au bord de la rivière. |
De part et d’autre de l’autel : apparition de la Vierge.
A droite : la Salette.
A gauche le reliquaire.
A droite : Statue représentant Notre-Dame Trouvée, vêtue pour la procession.
- Chapelle du Baptistère.
Baptême de Jésus par Jean-le-Baptiste Mobilier
- Croix
Christ en bois, polychrome, Périzonium long noué devant, rattaché à une rare série de Christ en croix du XIIe comparable à ceux d’Arlet et d’Auzon.
- Porte
Porte dite de Saint-Odilon.
Inscription du milieu du XIIe.
- Vitraux
A gauche, saint Bruno et saint Odilon.
A droite, saint Roch et saint Georges
- Statuaire
Sainte Rita Rose de Cascia
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Le Saint Roch de Lavoûte-Chilhac
Le Saint Roch de Lavoûte-Chilhac en l’église Saint Martin