Saint Roch et les poètes
Le luth ne soit muet, le pied soit bondissant A pas entrecoupez, et pousse dans la nue, Guidé par le. cornet, une poudre menue. Que les enfans de chœur, que les chantres devant Nous monstrent le chemin, nous les irons suivant De l’esprit et des yeux, contrefaisant la dance Qu’ils nous auront marquée aux lois de.leur cadance. Regardons-les partir en leurs blancs surpelis, Au chef environné de roses et de lis, Tondus jusques au front ; mais voyons, je vous prie, Les freres enrôlez en nostre confrairie, Ayant tous l’estomac de ghirlandes enceinct, Laisser vuide boutique et venir voir le Sainct, Afin de luy offrir leurs devotes offrandes, Pour impetrer de Dieu leurs vœux et leurs demandes. Les vieillards de bastons leurs jambes appuyez Sont exempts du chemin, et les corps ennuyez De longue maladie et celles que Lucine, La mere des humains, accompagne en gesine, Et celles au sang froid, dont le cheveu blanchi A plus de soixante ans de carrière franchi. Celles qui par les mains d’un nopcier hymenée Ont versé sur le col leurs cheveux ceste année, Ny les hommes dispos, ny les forts jouvenceaux, Dont le sang chaud- et vit s’escoule par ruisseaux Par les veines du corps, n’auront point de merite, S’ils ne font le chemin, car la traitte est petite, Soit que partions au soir quand le jour est coullé, Soit au matin à jeun, ains qu’avoir avallé. |
Les animaux malades de la peste Jean de La Fontaine |
Saint Roch et son Roquet Chelles, Victor Hugo |