Rocles

Toponymie
Rocles vient de "roc, rocher", comme en témoignent de splendides spécimens qui ornent encore certains champs.

Patrimoine

  • Château de Lalande 14ème siècle

On dit que la Lande aurait été une ancienne commanderie de Templiers et il est possible que, sous Louis XI, elle ait pu servir de prison d’état.
De par son aspect, ses douves (aujourd’hui asséchées), son chemin de ronde, l’épaisseur de ses murs et son architecture puissante et austère, cette construction féodale prend assurément l’allure d’une maison forte.

  • Eglise de Notre-Dame jusqu’en 1825 puis sous le vocable de Saint Saturnin.
    Style composite : 12ème, 14ème, 15ème.

Paroisse de l’ancien diocèse de Bourges, dépendant jusqu’au 17ème siècle de l’abbaye de Saint-Michel de La Cluse, en Savoie, par l’intermédiaire du prieuré du Montet.

C’est vers 1150 que fut construite l’église ; mais de ce premier édifice de style roman, il ne subsiste que le chevet en hémicycle et le mur de façade.

Ces deux parties sont réunies par une nef entièrement reconstruite au 15ème siècle, en style gothique, et qui comporte quatre travées.

A l’extérieur

La porte de façade, de style roman bourguignon, est entourée d’une archivolte en plein cintre aux voussures garnies de damiers, d’oves de palmettes et de billettes, et que reçoivent de chaque coté, trois colonnettes à chapiteaux d’entrelacs.
Le tympan, supporté par deux colonnettes appareillées dressées contre les piédroits, est découpé en festons.

A l’intérieur

Sur la travée droite de l’abside s’élève un clocher carré, d’époque romane ( XIVème siècle), percé sur chacune de ses faces, au premier étage, d’une baie aujourd’hui murée, et, au second étage de deux baies séparées par des colonnettes jumelles. Ce second étage est muni de glacis d’angle triangulaires qui préparent le départ d’une haute flèche de pierre octogone aux angles amortis par des boudins.

Mobilier
Vierge assise, ayant l’Enfant sur le genou gauche.

L’attribut qu’elle tient entre l’index et le majeur et qu’elle montre aux fidèles peut être un simple fleuron ou bien un clou, évocation précoce de la Passion. Sculpture sur bois de la fin du 13ème siècle ; excellent travail qui se rattache par certains détails (allongement des yeux, finesse du sourire) à l’école de sculpture du portail occidental de la cathédrale de Reims.

Le Prieuré.
Le Prieuré de Rocles date du 15ème ou 16ème siècle Il appartenait à une petite communauté religieuse bénédictine, disposant d’un domaine terrien. Bien que cette communauté ait disparu, un prieur, vivant des bénéfices (revenus) du domaine avait été maintenu pour faire office de curé de Rocles : le Père Lucas de Frix.
En 1780, le curé Lucas construit un nouveau presbytère à l’emplacement du prieuré. Sur la façade, l’inscription « 1783 » désigne sans doute la date de la fin de la construction.
Mais la révolution arrive et le curé Lucas est déporté et meurt âgé de 59 ans le 26 juillet 1794 à l’Isle d’Aix.
Le Prieuré fut ensuite vendu comme bien national et passa successivement entre les mains de plusieurs familles bourbonnaises. L’instituteur de Rocles y fut même logé.

Dans les années qui suivent la Première Guerre mondiale, la paroisse de Rocles est rattachée à Tronget, puis au Montet. Le presbytère est alors fermé et abandonné et devient une maison de maître, puis une ferme.

À la fin du 20ème siècle, le presbytère et les jardins sont restaurés. Cet édifice, qui porte l’empreinte du 18ème siècle, visible notamment dans la forme des portes et fenêtres, est d’une grande simplicité architecturale et son charme réside dans l’harmonie de ses proportions.

Les croix de Rocles
Le patrimoine religieux s’enrichit encore de nombreuses Croix, disséminées sur tout le territoire de la commune.
La tradition d’ériger des croix, pour se remémorer la mort du Christ, était très répandue en Europe depuis les débuts du Moyen Age.

Elles font partie du paysage, installées au bord des routes et des chemins ; elles matérialisent dans la foi chrétienne des événements locaux que plus personne ne connaît.
De plus, situés bien en vue, ces croix avaient aussi une fonction pratique : celle d’offrir des points de repère aux pèlerins, marchands, soldats, compagnons artisans, messagers et, au niveau local, aux paysans avec leurs troupeaux, ou aux paysannes se rendant au marché.

Croix de Saint Roch

La dévotion de Rocles à Saint Roch est attestée par une croix de chemin au lieu dit « La Pierre Plate »
Pèlerinage à Rocles
Dans la tradition des pèlerinages annuels à Notre-Dame-de-Rocles, rendez-vous y est donné, en octobre, pour une marche priante vers la croix Saint-Roch qui porte l’inscription : Croix de saint roch, 1896. Coeur sacre de jesus, benissez la paroisse suivi d’une messe en l’église de Rocles où se trouve la statue de “Notre Dame du sourire… dans les difficultés”.

Le monument aux morts de Rocles

« Apprenez nous à supprimer la guerre »

Œuvre de M. Charmillon

Pour l’Histoire
De tous les monuments pacifistes du Bourbonnais, celui de Rocles est sans doute le plus émouvant parce que le plus subtil. Ici, la dénonciation de la guerre et de ses horreurs passe par un buste d’enfant aux cheveux bouclés qui, du haut du monument, contemple la foule rassemblée à ses pieds, en indiquant du doigt le message gravé dans la pierre : « Apprenons à supprimer la guerre ».
La formule, unique en son genre, est à la fois réaliste et pleine d’espoir : elle prend acte qu’un monde sans guerre n’est pas pour aujourd’hui, mais qu’on peut en rêver à condition de bien éduquer les générations à venir. De fait, ce monument est une grande marque de confiance dans l’école de la République.


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