Kermiquel (Ile de Bréhat)
Île de Bréhat est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor au nord de la pointe de l’Arcouest en Bretagne, constitué par l’archipel de Bréhat qui doit son nom à l’île principale (dont le nom breton est Enez Vriad). Cette commune est rattachée au canton de Paimpol (arrondissement de Saint-Brieuc).
Etymologie
L’étymologie de Bréhat (Enez Vriad en breton) est incertaine. La première mention du nom (Brihiacum) date de 1083.
Histoire
Bréhat n’a pas toujours été une île. Elle était rattachée au continent quand une occupation humaine ancienne est attestée au pied de l’abri sous roche du Goareva (paléolithique, aux environs de 40 000 ans), derrière la jetée de marée basse actuelle. Aujourd’hui le site est ennoyé à marée haute.
De nombreuses autres traces préhistoriques ont été retrouvées dans tout l’archipel.
La présence romaine est relevée sur l’îlot Lavrec.
De nombreuses îles de l’archipel de Bréhat, ou proches, gardent des traces d’établissements monastiques (Lavrec, Saint Maudez, l’île Verte). Plusieurs saints y ont habité (Budoc, Gwenolé, Maudez…).
Au Moyen-Age, Bréhat est une chatellenie du comté de Penthièvre qui s’étendait de Lamballe à Guingamp.
Dès le 14ème siècle, au Gardeno, se dresse un château fort. En 1409 les Anglais, appelés par Jean V, duc de Bretagne en conflit avec la duchesse de Penthèvre débarquèrent à Bréhat. L’île fut pillée et incendiée et les habitants massacrés.
Les Bréhatins seraient allés à Terre-Neuve, très tôt au 15ème siècle. Un corsaire, Jehan Coatenlem, dont le bateau était basé à Bréhat, aurait indiqué la route de l’Amérique à Christophe Colomb.
Pendant la guerre de la Ligue, à partir de 1591, Bréhat fut l’objet de nombreux combats.
En 1790, la paroisse de Bréhat, qui dépendait de l’évêché de Dol, devint commune.
Située sur la route maritime reliant Saint-Malo à Brest, pendant la Révolution, l’île occupa une position stratégique. Les bateaux du Roi puis de la République mais aussi les corsaires y furent très présents en ces temps de guerre.
En 1832, le choléra décima la population.
A partir du 19ème siècle, de nombreux travaux de phares et de balisages maritimes sont entrepris.
L’île a été une pépinière de marins tant au commerce (capitaines cap-horniers) que militaires (plusieurs capitaines de vaisseaux et amiraux).
Dès la fin du 19ème siècle, l’île attire les premiers touristes et les premiers artistes, notamment des peintres français mais aussi étrangers. Cette vocation touristique et artistique ne se démentira plus.
Pendant la deuxième Guerre mondiale, l’île est occupée par les Allemands. Avant de partir, le 4 août 1944, ils font sauter les deux phares de l’île, ceux du Pann et du Rosédo.
Bréhat n’a pas été épargnée par les conséquences de naufrages pétroliers. La marée noire de l’Amoco Cadiz a, par exemple, touché les côtes en mars 1978.
Chapelle Saint-Michel
La chapelle est située sur le point culminant de l’île, à 33 mètres au-dessus du niveau de la mer, à côté d’une croix du 18ème siècle (I. M. H. 1930). Beaucoup d’édifices dédiés à l’archange saint Michel ont été ainsi bâtis sur des points élevés. Par ailleurs, son toit en tuiles couleur orange sert d’amer pour la navigation.
La chapelle est utilisée pendant la Révolution comme corps de garde et magasin à poudre : le bâtiment attenant est probablement construit à cette époque comme dépôt des ustensiles des batteries. Un mât de pavillon, un canon réformé et un brasier tenu prêt servent de système de signaux, une ancienne forme de communication. Au début, on se contente d’allumer le brasier afin de prévenir les corps de garde voisins, qui transmettent eux-mêmes le signal aux suivants. Un système plus précis de pavillon, de flammes et de coups de canon est ensuite établi. Il permet aussi d’éviter la confusion avec de simples feux nocturnes sur le continent.
Pour la petite histoire : Le phare de l’île de Bréhat
Le phare actuel de l’île de Bréhat remplace un autre phare construit en 1853 et détruit par les Allemands en 1944.
Le phare, aujourd’hui entièrement automatisé, est un feu fixe. Jusqu’en 1944, les derniers gardiens étaient des femmes, la mère puis la fille, qui habitaient la demeure située au pied du phare.
Selon la légende, Mériadek, comte de Goëllo, avait deux fils : Gwil et Isselbert. Pour recueillir les biens de leur père, ils décident de le tuer. Celui-ci tente de s’enfuir dès qu’il a vent du complot. Les deux fils rattrapent leur père au Paon et l’assassinent. Mais en précipitant le cadavre à la mer, ils sont transformés en rochers, le sang de leur père donnant sa couleur au granit. Ainsi naît le gouffre du Paon.
Les jeunes Bréhatines venaient autrefois là et lançaient une pierre dans le gouffre. Si la pierre tombait directement, elles se mariaient dans l’année, sinon elles devaient attendre autant d’années que de rebonds.
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