Sauveterre de Rouergue
Le plateau est occupé par un habitat regroupé en hameaux. Les pentes, où étaient autrefois cultivées les vignes, sont aujourd’hui laissées à un boisement naturel de chênes, de hêtres, de châtaigniers… Les fonds de vallée sont étroits.
En de multiples points, le plateau permet de jouir d’un horizon étendu et varié offrant un aspect général verdoyant.
Histoire
À Sauveterre, la décision du sénéchal Guillaume de Vienne, d’implanter la nouvelle bastide, se fit sur un fond de conflits féodaux dont les agents du roi surent tirer profit. Ils eurent surtout à affronter les puissances bien établies dans la région, les seigneurs de Castelnau et l’abbaye cistercienne de Bonnecombe, qui contestaient l’appartenance pleine et entière de ces terres au domaine royal. Il fallut négocier, en 1280, un contrat de paréage avec l’abbaye.
Mais le projet se heurta aux résistances des seigneurs locaux menés par Bégon de la Barrière, seigneur de Castelnau-Peyralès.
En 1281 rien n’était encore réglé et le nouveau sénéchal, Pierre Bouche, poursuivit les travaux.
La ville reçut sa charte de franchises en 1284. Elle indique avec précision les limites du territoire attribué à la bastide. Les seigneurs locaux n’ayant rien voulu céder de leurs domaines, Sauveterre s’est retrouvée à la tête d’un territoire exigu. De ses origines jusqu’au XIXe siècle, l’histoire de la bastide a été de la sorte profondément marquée par l’étroitesse d’un territoire « presque réduit à ses murs », selon un texte de 1790.
Le 13 février 1362, Sauveterre passe au roi d’Angleterre.
Le représentant du roi d’Angleterre, Jehan Chandos, reçoit des mains du maréchal Boucicault les clés de la tour de Sauveterre (« Tor del rey »).
Après la défaite de ses troupes à Compeyre (29 juin 1369) devant Jean d’Armagnac, le sénéchal anglais, Thomas de Wetenhale, se retire à Sauveterre avec les débris de son armée.
En Rouergue, Sauveterre fut la dernière place anglaise à céder. Le départ de la garnison sera racheté à la fin de l’année 1369.
La peste
En 1628, le bilan est terrible : 800 morts selon Pierre de Buisson, soit plus de la moitié de la population. Il n’est pas de famille épargnée.
Il faudra plus d’une génération pour rendre à la cité une certaine stabilité démographique, mais la barre des mille habitants, dépassée au XVIe siècle, ne sera plus jamais atteinte.
A la peste succède la famine. C’est le cycle connu, suscité par le manque de bras, les terres non travaillées pendant l’épidémie, les conditions climatiques toujours défavorables.
Grande famine en 1635 et, pour finir, révolte des Croquants en 1643, motivée par le poids excessif de la fiscalité. Mais les chefs sont bientôt arrêtés par les troupes royales.. Le 8 octobre, les chefs emblématiques de la révolte sont roués vifs. La rébellion est matée, mais ses causes demeurent.
Eglise Saint-Christophe.
Son clocher, élément le plus ancien de la bastide, cumule deux fonctions :
- Spirituelle, dans l’appel des fidèles.
- Stratégique, dans la surveillance et la défense de la bastide.
En 1388, l’église, avec son cimetière, est reconstruite à l’intérieur des remparts.
Seul, le clocher est maintenu en place ; on peut voir, sur le mur oriental du clocher, l’ogive de la porte de la nef primitive.
Mobilier
Le riche mobilier des XVIe, XVII et XVIIIe :
- Les stalles du chœur (XVIe siècle) ; à l’origine elles se composaient de 36 sièges et fermaient le chœur : remarquables miséricordes.
- Le Christ en croix (XVIe siècle), sur un pilier à droite, placé à l’origine au milieu de la clôture des stalles ;
- Le retable du maître-autel (XVIIe siècle), avec une toile de la crucifixion et les statues de saint Loup, saint Christophe, sainte Catherine et sainte Radegonde ;
- Le retable et la statue de la Vierge à l’enfant (XVIIIe siècle) dans la 2e chapelle à droite ;
- La chaire à prêcher (XIXe siècle) ;
- Les tableaux de l’Annonciation et de l’Immaculée Conception, déposés par l’État à Sauveterre en 1850 ; ces tableaux sont des copies de tableaux de Giorgio Vasari (Annonciation) et de Murillo (Immaculée Conception).
- Les fonds baptismaux.
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Le saint Roch de Sauveterre de Rouergue en la collégiale Saint-Christophe