Auch
Auch est située dans le département du Gers, en région Occitanie.
Etymologie
Auch tire son nom des Ausques, Auscii en latin, peuplade celtibère habitant l’Aquitaine avant les Romains, et qui occupaient le sommet de la colline d’Auch lorsque le romain Crassus s’empara de l’oppidum.
Durant la Pax Romana, naquit une grande cité gallo-romaine, Augusta Auscorum, qui faisait partie de la Novempopulanie, aussi appelée « Pays des Neuf Peuples ».
A la chute de l’Empire romain, la cité passe sous la domination wisigothe, mérovingienne, puis carolingienne.
Ce sont les envahisseurs Vascons qui donnèrent leur nom à la province romaine : la Vasconie, la future Gascogne, dont Auch devint le siège archiépiscopal.
Véritable vaisseau amiral, la Cathédrale Sainte-Marie domine majestueusement la capitale gersoise et s’élève sur l’emplacement d’une ancienne église romane du XIe siècle ruinée par les Sarrasins.
Construite vers 1450, elle reste l’une des plus anciennes maisons de la ville. Le rez-de-chaussée, en pierre abritait à l’origine une boutique fermée par deux volets (l’un pour faire auvent, l’autre pour former l’étal). Assis sur des encorbellements en pierres taillées de calcaire d’Auch, les trois étages sont construits à pans de bois de chêne et présentent un beau remplissage en briques plates disposées en rangées régulières dans le mortier (carrés, losanges et arêtes de poisson).
Etablissement urbain, construit à l’entrée de la ville, près de la porte sud où le pèlerin pouvait facilement trouver asile pour la nuit et, le lendemain, repartir facilement. La situation topographique de l’hôpital permettait également de réguler l’accès de la ville au voyageur et éviter que ce dernier ne propage maladies et contagions.
L’hôpital a été reconstruit en 1765.
Maison d’Henri IV
C’est en cette demeure à colombage, rue d’Espagne, qu’Henri de Navarre, le futur roi Henri IV a séjourné en 1578 en compagnie de Catherine de Médicis et de Marguerite de Valois, qui deviendra quelques temps plus tard la reine Margot.
Cette demeure de la ville haute disposait d’un puits !
L’Hôtel de Ville
Erigé, en face de la cathédrale Sainte-Marie, sous l’intendant d’Étigny, de 1760 à 1778, le doit être à la hauteur d’une capitale. Il abrite un théâtre à l’italienne qui de nos jours est toujours en activité. Une une salle des Illustres regroupe les portraits de Gascons fameux dont huit furent réalisés par le peintre gersois Gustave de Lassalle-Borde.
Escalier monumental
L’escalier monumental est un ouvrage d’art néoclassique reliant la ville haute à la ville basse, sur 35 mètres de dénivelé au moyen de 374 marches. Il constitue un ensemble magnifique avec la tour d’Armagnac, la cathédrale, le palais archiépiscopal et les rives du Gers. Il abrite la statue en bronze de Charles de Batz, alias d’Artagnan mousquetaire, œuvre de Michelet (1931). En 1992, "l’Observatoire du temps", œuvre en fonte du sculpteur Jaume Plensa est placé sur le sol du second palier, rappelant les inondations du 8 juillet 1977 subies par la Basse ville.
La tour des Archives archiépiscopales, dite à tort tour d’Armagnac, construite au XIVe siècle était à l’origine une prison dépendant du palais de l’archevêché d’Auch.
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Vice-amiral des XVIIIe et XIXe siècles natif d’Auch.
Cathédrale Sainte-Marie
Commencée en juillet 1489, à l’instigation de l’archevêque d’Auch François de Savoie, et son vicaire général, Jean Marresur les ruines de la cathédrale romane de Saint-Austinde, elle fut consacrée le 12 février 1548.
Mais les 2 siècles ont été nécessaires pour terminer sa construction (1489 - 1680), expliquent la variété des styles : gothique flamboyant pour l’ensemble de l’œuvre et Renaissance pour la façade encadrée de 2 tours d’une hauteur de 44 m. De dimensions surprenantes (100 m de long et 40 m de large).
Il y eut des concessions d’indulgences pour ceux qui aideraient à la reconstruction de la cathédrale en 1469 et 1482. |
Cette cathédrale est une des dernières cathédrales gothiques de France et une des plus riches. La Cathédrale Sainte-Marie est un site majeur sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle dit "chemin d’Arles" ou "Via Aegidiana".
La Cathédrale Sainte-Marie est de « ces cathédrales qui devraient pouvoir être mises dans des musées » (l’Empereur Napoléon, Auch, 1808) |
L’entrée monumentale de la cathédrale Sainte-Marie d’Auch se compose d’un porche de composition triomphale surmonté de deux tours à plan carré. L’ensemble est articulé suivant la superposition des « trois grands ordres » : le corinthien, le composite et l’attique.
Sous le porche, dans les murs nor et sud, deux très grandes niches sont occupées par les statues de saint Roch et de l’archevêque saint Austinde.
Une nef sobre et épurée dont les arcades prolongent les piliers et renforcent ainsi l’élégance des lignes sous des voûtes culminant à près de 30 mètres de hauteur.
D’Aristide Cavaillé-Coll, époque romantique, réalisé à la demande de l’archevêque d’Auch, Antoine de Salinis.
De Jean de Joyeuse, terminé en juin 1694.
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A l’occasion du 500ème anniversaire de la cathédrale Sainte Marie d’Auch en 1990, le sculpteur Daphné Du Barry a réalisé cette Pietà. Daphné Du Barry est née à Arnhem aux Pays-Bas, gasconne par mariage, elle travaille Pietrasanta en Toscane (Italie) où elle possède un atelier. Elle réalise surtout des monuments en bronze (Baptême de Clovis à Reims, la Reine Béatrix des Pays-Bas à Rheden, la princesse Grâce de Monaco, le trompettiste Wynton Marsalis à Marciac, etc…) Pour ce groupe sculpté de la Vierge de Piété drapée de cuir, elle a utilisé des peaux de mouton d’Australie traitées à Mazamet (Tarn), façonnées et colorées par elle-même. De cette technique on remarquera surtout la beauté du modelage des drapés qui donnent à l’œuvre un aspect « Renaissant ». Contrairement à la tradition du Moyen Age qui représentait le Christ avec la taille d’un enfant, Daphné Du Barry l’a sculpté selon la grandeur nature d’un adulte « un corps que la croix a étiré » (Sainte Brigitte), ce qui donne à l’œuvre une impression plus réaliste. Notons aussi la sérénité de ce Christ non souffrant, totalement apaisé dans sa mort que sa mère résignée nous présente d’un humble geste de la main comme une offrande. L’artiste a dédié son œuvre à la mémoire du Cardinal gascon Jean de Bilhères de Lagraulas (près de Vic-Fezensac), ambassadeur de France auprès du Saint Siège sous Jules II, et qui commanda vers 1500 la fameuse Pietà à Michel-Ange Buonarroti pour la chapelle des Rois de France à la Basilique Saint Pierre de Rome. Depuis l’Antiquité, les hommes ont toujours utilisé le cuir. De « corrium », cuir en latin dérive le mot cuirasse, cette pièce de l’armure qui protégeait la poitrine des combattants de l’Ordre équestre que l’on nomma plus tard cuirassiers. Les Egyptiens faisaient déjà des jouets pour enfants (poupées). Tous les peuples ont travaillé le cuir (masques, chaussures, sièges, habits, ceintures, etc…) mais rarement ils ont créé des sculptures en ronde-bosse. Il n’y a pratiquement pas d’exemple dans l’Histoire de l’Art, excepté le magnifique Christ en croix du XVème siècle à la Cathédrale de Burgos en Espagne. (In fiche signalétique de l’église) |
Ordonné prêtre le 11 août 1822, il est vicaire général du cardinal Donnet à Bordeaux en 1841, puis évêque d’Amiens le 10 février 1849, et archevêque d’Auch le 16 juin 1856.
Vitraux
Les 18 vitraux réalisés par Arnaud de Moles, maître-verrier gascon, comptent parmi les plus beaux vitraux du XVIe siècle.
A gauche, Tentation d’Adam et Ève.
A droite, Josué, Sibylle Europa, Amos.
A gauche, l’apôtre Mathias, Esdras, le prophète Habacuq, la Sibylle deTibur.
A droite, Le prophète Elisée, l’apôtre Jude qui tient la scie de l’apôtre Simon, la Sibylle de Delphes, le prophète Aggée.
Pour la petite histoire. |
Le chœur
Le chœur d’Auch constitue presque une église dans une église, entièrement clôturé par le retable monumental de Pierre II Souffron à l’Est, et par les stalles sur les trois autres côtés.
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Dans un cadre architectural, lourd et massif, c’est une œuvre anonyme achevée en 1548 mais exécutée par les compagnons du Devoir de Liberté qui s’inscrit encore dans le style gothique flamboyant. Le chœur en cœur de chêne, resté immergé pendant 100 ans dans l’eau du Gers, composé de 112 stalles dont 60 hauts dossiers avec une grande figure et 40 basses.
L’ensemble comprend un dais continu que couronne une crête
Les stalles présentent une exceptionnelle richesse d’ornementation, pas moins de 1.500 motifs différents dont l’inspiration est prise à toutes les sources du savoir : représentations bibliques, vies des saints, mythologie, faune et flore, bestiaire fantastique, mêlant donc la ferveur mystique du Moyen Age et l’éclectisme humaniste de la Renaissance.
Il aura fallu plus de 50 ans pour réaliser ces stalles au début du XVIe siècle qui auraient été mises en place par Dominique Bertin, sculpteur toulousain.
Ces stalles considérées comme le plus bel ensemble de ce type visible en France.
Chacun sa place |
A droite, saint Jacques le Majeur
Les Pousterles
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Les saints Roch d’Auch
Les saints Roch d’Auch en la cathédrale Sainte-Marie
technique : peinture
désignation : tableau (triptyque) de saint Roch, de la chapelle Saint-Antoine : saint Antoine, saint Roch, saint Paul Ermite
localisation : Midi-Pyrénées ; Gers ; Auch
édifice : cathédrale Sainte-Marie (…)