Puycelsi
Le village est perché sur un piton rocheux qui domine de 150 m la vallée de la Vère, à proximité de la forêt domaniale de la Grésigne.
Sur la commune coule le Tescounet.
Toponymie
Attestée sous la forme de podio celso en 1259.
Ce toponyme est purement latin : « podium » signifie « hauteur, colline » et donne puy ou pé ou pech, puech (et variantes) suivant la région. La deuxième partie « celsus » signifie « élevé ».
Les Celtes, habitants de la contrée entre le VIIIe et IIe siècle avant J.-C., ont appelé cette place « celto dun » : « forteresse des bois » ; les Romains, installés ensuite lui ont donné le nom de « podium celsium », ce qui signifie « plateforme élevée ».
(Sources : TAVOSO A., 1987 - Les premiers habitants de la Vère. Groupement d’études et de recherches préhistoriques, Université de Provence, Marseille).
Puycelsi est donc une « colline, hauteur élevée ».
Ce nom sera plus tard modifié en Puicelcy la Montagne pendant la révolution.
Quelques variantes ont existé mais peu utilisées comme Puicelci en Albigeois ou Puegchelsi.
Querelle de linguistes.
En 1950 le conseil municipal de Puycelsi sollicita le préfet du Tarn pour que Puycelsi retrouve son étymologie.
La pratique courante est d’écrire le nom de la commune et du village PUYCELSI, bien que l’orthographe officielle de l’INSEE soit Puycelci, ce qui entraîne quelques désagréments dans les recherches par Internet ou pour la localisation par GSM. C’est pour cela que le conseil municipal a sollicité les instances officielles pour que le nom originel soit restitué à Puycelsi.
Forêt de la Grésigne
Près de 4000 hectares de bois dont Puycelsi fut longtemps chargé de la surveillance, en font la forêt la plus importante de Midi Pyrénées. Composée de châtaigniers, de chênes-rouvres et de quelques résineux, elle abrite une faune importante de cervidés et de sangliers, mais aussi des insectes protégés, comme le lucane cerf-volant. De Puycelsi à la forêt de la Grésigne, un sentier : le Sentier du Patrimoine, réalisé, entretenu et balisé par le Conseil général du Tarn. Il est composé de plusieurs boucles allant de 2 à 14 km, qui partent de et reviennent à Puycelsi. Sans difficulté majeure, il serpente le long d’un ruisseau pour arriver au sommet du massif de Montoulieu qui domine toute la forêt.
Le Verger Conservatoire régional abrite plus de sept cents espèces d’arbres fruitiers et une centaine de ceps, de vignes différentes.
Histoire
La vallée de la Vère a connu, dès la préhistoire, une occupation humaine, en particulier sur le site même du village.
Il ne reste aucune trace de ces hommes dans l’enceinte du village, mais une voie romaine est encore visible sur le sentier du patrimoine et quelques oppida existent toujours dans la forêt de la Grésigne toute proche,
La ville est fondée au Xe siècle par les moines bénédictins de l’abbaye d’Aurillac, à proximité d’un ancien site préhistorique.
Lieu convoité, elle subit plusieurs sièges, en particulier par Simon de Montfort durant la croisade des Albigeois (1211-1213). Le château fut démantelé à l’occasion du traité de Meaux en 1229, et ses ruines furent déblayées en 1830 pour aménager la place actuelle du Grand Saint-Roch.
La ville fut aussi assiégée par les pastoureaux en 1320 et par les Anglais en 1386 (guerre de Cent Ans). Elle ne fut jamais prise de force.
En 1791, les localités et paroisses de Saint-Nazaire de Larroque, de Saint-Martin d’Urbens et de Notre-Dame de Mespe sont détachées du territoire de Puycelsi pour former la commune de Larroque.
Le village, chef-lieu de commune, est jusqu’en 1850 un lieu prospère avec presque 800 habitants.
La Première Guerre mondiale et l’exode rural entre les deux guerres l’ont rendu exsangue. Quasiment abandonné dans les années 1950, le village, qui bénéficia de l’adduction d’eau en 1960 seulement, fut restauré par des résidents secondaires qui remirent en état la plupart de ses maisons.
Dans le contexte de la fin de la guerre d’Algérie, un hameau de forestage a été construit en 1962 à l’écart de la ville, au lieu-dit la Janade, à destination de familles de harkis. Transformé par la suite en village de vacances, il est devenu aujourd’hui un hameau résidentiel.
Pour la petite histoire : Puycelsi : Tour de Babel ?
Actuellement, la population permanente du village de Puycelsi comprend 98 habitants dont 30 % d’étrangers : Anglais, Belges, Néerlandais, Canadiens… .
Il y a toujours de belles maisons à Puycelsi, dont certaines de style renaissance, ce qui montre l’opulence du village à une certaine période.
Eglise saint Corneille
La première église fut construite au début de l’an mil sur ce même emplacement.
Le clocher : à l’origine il y avait un clocher-mur typique de la région.
Les travaux débutèrent en 1777 et ne furent terminés qu’en 1805, après que plusieurs problèmes de construction aient été résolus. Le haut de ce clocher, haut de 45 m, devra être refait en 1807.
La construction de l’église, datée du 15ème siècle, a été réalisée en plusieurs campagnes jusqu’au 17ème siècle. Ses dimensions témoignent de l’importance et de la richesse du village à une certaine période.
La nef, longue de 35m, est composée de trois travées, dont les deux latérales sont consacrées aux chapelles. Le plafond a été réalisé par les mêmes artistes que ceux de la cathédrale d’Albi : même couleurs, même motifs.
La chapelle Saint Roch Elle a été édifiée en 1703 par les habitants du village pour remercier le ciel de les avoir protégés de la peste. L’enclavement du village est peut-être la raison qui a permis aux habitants d’échapper à la terrible maladie. Construite au bord d’un abîme, elle surplombe la vallée de l’Audoulou de 85 m. A remarquer un très bel autel en bois sculpté ; à droite et à gauche deux colonnes composées chacune d’un chêne ; tout autour du tronc s’enroulent des guirlandes où se mêlent des feuilles de vignes, des raisins, des fleurs colorées ; un très beau retable, un tabernacle en forme d’urne ; des chandeliers en forme d’anges porteurs de trident. Le fond de l’autel a été peint au pastel. A l’entrée, vous pouvez voir le blason de Puycelsi sculpté par un des derniers tailleurs de pierre du pays, Gérard Taillefer. (In fiche signalétique de la chapelle) |