Rozay en Brie
Rozay en Brie, commune française située dans le département de Seine et Marne, dans la Brie et en Ile de France. La ville est à 50 km au sud-est de Paris et à 30 km au nord-est de Melun.
Rozay est sur le bassin versant de l’Yerres et de ses affluents. Après ses 98 km de longueur, l’Yerres conflue avec la Seine à Villeneuve Saint Georges dans le Val de Marne.
Toponymie
De Rosetum en 1017, Roseyum en 1153, Rozetum in Bria et Rozai dans les années 1220, Rosoi en 1240, Rozoy-l’Unité sous la Révolution française à Rozay en Brie depuis 1934.
Du gallo-roman rausetu « lieu planté de roseaux », décliné en vieux français en rosei, rosoi.
|
Au Moyen Age, Rozay en Brie entretien une compagnie d’arquebusiers et de part sa position frontalière entre le Domaine Royal et le Comté de Champagne devient un centre commercial florissant avec des marchés et des foires.
Tous les samedis se tenait un marché considérable de blé notamment pour l’approvisionnement de Paris et deux foires par an, les jours de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Martin d’hiver.
Les rues témoignent encore de cette activité : rue aux Fromages, rue des Porcelets, rue de la Haranderie, place du Marché au Blé.
Il faut attendre 1314, lorsque Louis le Hutin succède à son père Philippe le Bel pour que Rozay soit rattaché au royaume de France.
Rozay possédait son « Hôtel Dieu » établi hors les murs sous le nom de Maladrerie. Au 13ème siècle, il fut transféré dans l’enceinte de la ville, devant le grand portail de l’église, près de la fontaine publique.
Fin 1748, deux sœurs de la communauté de Joinville y travaillaient.
Le bourg de Rozay était fortifié par de hauts remparts avec 13 tourelles et 3 portes flanquées de tourelles et entouré de grands fossés.
Les portes ont été démolies en 1782 et celles de Rome et de Gironde remplacées par des pilastres.
Rozay se situait sur la route venant de Paris, qui se poursuit vers Troyes par Provins, utilisée par les marchands qui se rendent aux célèbres foires de Champagne et par les pèlerins.
Manassis de Fontenay, écuyer, y perçoit un péage au passage sur son domaine.
Pour la petite histoire En 1198, un prêtre, d’une foi chancelante célébrait la messe, lorsque tout à coup, le pain fut visiblement changé en chair et le vin en sang. Le prêtre effrayé quitta l’autel et s’enfuit en criant « à Rome, à Rome ! ». La rue et la Porte par laquelle il passa ont depuis retenu le nom de rue et porte de Rome, au lieu du nom de « Reversement », qu’elles avaient auparavant. (In Rigord, cité par Duchesne - Histoire de France, tome 5, p. 41). |
Les lions couchés sur les piliers ne sont pas d’origine. Ils proviennent de la démolition du château féodal voisin pendant la Révolution.
La porte tient son nom des « Girondins » lors de la Révolution française.
Inaugurée le 12 juillet 1892, la statue de la République s’élevait place de l’Hôtel de Ville. C’est en 1964 que le conseil municipal décida de la transporter dans le cadre verdoyant du boulevard Victor Hugo.
|
Eglise Notre-Dame de la nativité
Au début du 11ème siècle, l’église de Rozay est confiée aux chanoines de Paris par l’évêque de Meaux. Représentés par Hildegaud, seigneur de Rozay en Thiérache, ils fondent l’importante collégiale au début du 12ème siècle qui s’est naturellement transformée au fil des siècles. Le clocher roman date de cette période.
La délicatesse de son architecture pourrait la faire comparer à une cathédrale. La tradition porte que Saint Thomas de Canterbury en fit la dédicace.
- Le clocher
Le 21 juin 1959, les 4 nouvelles cloches de l’église ont été bénies. Fondues par Paccard d’Annecy le Vieux, elles remplaçaient la vieille Marie, après ses 350 ans de bons et loyaux services qui datait de 1606, du temps du règne de Henri IV.
Les cloches portent les noms de Marie (le « bourdon », 1800 kg et donne le Ré bémol), Jeanne (1250 kg et donne le Mi bémol), Geneviève (900 kg et donne le Fa bémol), Bernadette (760 kg et donne le Sol bémol).
- Le petit portail
Le petit portail, du 14ème siècle est flanqué de huit colonnettes à gorge et chapiteaux avec une double archivolte à roses.
- Portail ouest
Le portail du 16ème siècle avec son escalier à rampants Renaissance, son pignon à pinacles, son trumeau à niche et son tympan orné d’une archivolte trilobée est un mélange subtil d’influences gothiques flamboyantes et de caractéristiques du style Renaissance.
Détail du portail
- La nef
La nef est agrandie au 16ème siècle comme l’indique l’inscription, 1517, d’un compagnon qui figure sur un pilier extérieur.
- Chapelles
Pietà de l’autel de la chapelle - Plaques funéraires
Plaque funéraire de Florent Jacquart et de Marie Faulchon, mort en 1545 : pierre du 16ème siècle. L’épitaphe est en vers.
- Tableaux
- Saint Jérôme
Support bois : peinture à l’huile, 16ème siècle.
Saint Jérôme d’après Léonard de Vinci : un saint Jérôme écrivant, à côté d’une tête de mort lui servant de sablier et d’un lion le regardant par une fenêtre.
-
- La délivrance de Saint Pierre
Support toile : peinture à l’huile, 1er quart 17ème siècle.
Compte-rendu de Patrick Poupel, chargé de mission auprès des services des Archives départementales. « Ce très saisissant tableau suit fidèlement le texte des Apôtres relatant la délivrance de Saint Pierre endormi entre deux soldats. Deux chaînes le liaient et devant la porte des sentinelles gardaient la prison. Soudain l’Ange du Seigneur survint et le cachot fut inondé de lumière. Le peintre suit le texte mais paraît obsédé par la lumière très violente qui pénétrait par la porte ouverte de la cellule en déterminant l’espace. Cette lumière modèle la composition, sculpte les plis de la robe de l’ange, écrase ceux du manteau de Saint Pierre. Comme un projecteur elle crée des ombres très marquées sur les murs eux-mêmes. Grâce à un raccourci talentueux le peintre représente le massif soldat assis dans le coin droit de la cellule. Son gigantisme menaçant est heureusement atténué par le fait qu’il dort, assis dans l’ombre un deuxième soldat, couché dans le fond de la pièce dort aussi. Entre ces deux guerriers Saint Pierre et l’Ange sont là, baignés de lumière. Celle-ci glisse sur les bras de l’ange mais éclaire intégralement le Saint. Les repeints qui amollissent le plissé de la robe de Saint Pierre, confèrent à ce tableau une certaine faiblesse assez décevante. Aussi est-il difficile d’attribuer une date à cette œuvre, qui s’inscrit dans le courant du caravagisme. L’auteur de cette Délivrance de Saint Pierre semble pourtant avoir été en contact avec le milieu romain du XVIIe siècle. L’attitude de l’Ange dont les bras ouverts empêchent le regard de se perdre dans l’arrière-plan ressemble un peu à celle de l’Ange de Saint-Jérôme et l’Ange de Saint-Simon Vouet (Washington National Gallery). Le jeu très subtil d’ombres et de lumières, le contraste des parties éveillées et endormies (le Saint et l’Ange, les deux soldats endormis représentant les armées d’Hérode Agrippa Ier), ainsi que la représentation presque idéalisée du vieillard sous les traits duquel est représenté Saint Pierre, la qualité des natures mortes (sandales, menottes) rendent très attachante cette œuvre qui semble devoir s’inscrire dans le caravagisme français de la première moitié du XVII siècle ». |
- Orgue
Dotées de 2000 tuyaux, les orgues sont attribuées à François Henri Cliquot et les éléments sont datés des 16ème siècle ; 1er quart 18ème siècle et 2ème quart 18ème siècle.
Les orgues ont été restaurées une première fois en 1933 et entièrement restaurées en 1996.
- Chemin de croix
Détails de 2 stations
L’Yerres
Paysage de Brie
Articles publiés dans cette rubrique
par
Les Saints Roch de Rozay en Brie (Seine et Marne)
Les Saints Roch de Rozay en Brie en l’église Notre-Dame
On remarquera que Saint Roch ne porte pas la coquille de Saint Jacques de Compostelle mais les clés du Romieu (Saint Pierre de Rome).