Ile de Gorée (Sénégal)
Au large des côtes du Sénégal, en face de Dakar, l’île de Gorée est annexée à Dakar, la capitale de la République du Sénégal, en 1927. Aujourd’hui, l’île de Gorée, est attachée à l’arrondissement de Plateau-Gorée.
Histoire
Terre de conquête par sa position stratégique offrant aux marins un mouillage sûr, la proximité d’un continent prometteur de grandes possibilités de commerce et des facilités de défense du lieu.
Le nom de Gorée reste étroitement attaché à cette période tragique de la triste histoire de la traite des esclaves.
Découverte en 1444 par le portugais Denis Dias, les hollandais la reprennent en 1588. Le 1er novembre 1677, le vice-amiral d’Estrées s’en empare et le gouverneur du Sénégal, le chevalier de Boufflers y installe sa résidence en 1785.
Après une période d’occupation par les anglais, l’île est restituée à la France en 1817.
Important centre concentrationnaire des esclaves africains en partance pour l’Amérique, l’île de Gorée prospéra grâce à ce commerce des esclaves qui fut un des fondements de l’organisation économique des colonies d’Amérique.
Il reste sur l’île, en douloureux témoignage, l’ancienne demeure de la signare Anna Colas Pépin, (maîtresse du Chevalier de Boufflers) connue dans le monde entier sous le nom de Maison des Esclaves.
L’abolition de la traite au début du XIXe siècle puis de l’esclavage en 1848 met un terme définitif à la prospérité de l’île et annonce son inexorable déclin.
Celui-là a menti Cette île n’est pas une île Elle est continent de l’esprit » (Jean-Louis Roy, 1999) |
Etymologie
En 1444 baptisée Palma et Beseguiche lors de sa découverte par les portugais. Les populations locales l’appelaient Bir ou Ber. Puis Goede reede, bonne rade, par les hollandais en 1588. Par dérivation l’île s’est appelée Gorée.
Eglise Saint Charles Borromée
L’île possédait une chapelle, couverte de paille, construite en décembre 1481 par le portugais Diogo d’Asambuja, mais la mission manquait d’efficacité d’autant que le Saint-Siège avait approuvé l’esclavage et les traites au point de produire des textes officiels ayant vocation de légitimer
Les choses allaient changer lorsque des religieux français arrivent sur les côtes africaines et au Sénégal en particulier. En 1745, la chapelle fut remplacée par une église en pierre de 20 m de long sur 10 m de large, dédiée à Jésus Enfant puis en 1765 restaurée et embellie elle est dédiée à Saint Louis. L’église fut incendiée et détruite par les soldats en 1799 lors de l’invasion anglaise.
En 1825, l’abbé Quintans prend son ministère à Gorée et œuvre pour la construction d’une nouvelle église. En 1827, il fait approuver par l’administration le lieu choisi pour la construction et fixe la pose de la première pierre au 4 novembre 1828, fête patronale du roi Charles X. La première pierre sera posée effectivement le 9 novembre.
Le financement est assuré par une souscription : toutes les participations étaient les bienvenues, espèces, matériaux et journées de travail.
L’église de 30 m sur 15 qui possède une cloche de 115 kg sera achevée en 1830 mais ne sera consacrée que le 29 juillet 1849 par le premier évêque de Sénégambie, Mgr W. Aloys Kobès qui la place sous le patronage de Saint Charles Borromée, l’archevêque réformateur de Milan et cardinal italien.
L’église possède un escalier en colimaçon menant à la tribune qui est en fer forgé, fondu dans les ateliers de la marine française. Ses marches sont en bois.
A l’occasion du Forum Social Mondial de 2011, des caravanes de migrants de tous les continents ont convergé vers le Sénégal. Dans l’ile de Gorée, île symbolique des déportations d’esclaves, ils ont finalisé le texte d’une Charte Mondiale des Migrants qu’ils proposent à l’humanité. |
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