Coutances
Coutances est une commune française, située dans le département de la Manche en Normandie
Toponymie
Le nom de la ville est attesté sous les formes Cosedia au IVe siècle et sous Constantia vers 400.
Une controverse s’est établie autour de l’origine du nom de Coutances. Lien entre Constance-Chore et Coutances ou origine gauloise Cosedia et sous l’influence latine Consedia, « la cité inébranlable » ou influence des empereurs Constance II et Constantin II.
La cité a donné son nom au Cotentin.
Histoire
Cité du peuple celte des Unelles, la ville de Cosedia prit le nom de Constantia et son premier évêque fut saint Éreptiole.
En 866, la cité est détruite par les Vikings. C’est au XIe siècle avec l’arrivée de l’évêque Geoffroy de Montbray, compagnon de Guillaume le Conquérant, que Coutances renaît avec une nouvelle cathédrale et des fondations de communautés religieuses.
En 1204, le duché de Normandie est annexé par le roi de France.
On doit au baron Duhamel, maire de la ville au début du XVIIIe siècle, la création des boulevards qui désengorgent le centre-ville et créent d’agréables promenades plantées.
En 1944, la ville est détruite par un terrible bombardement qui fait plus de 300 morts et l’architecte Louis Arretche s’attachera à lui redonner son âme tout en la dotant des équipements modernes.
La Cathédrale de Coutances
Vers 430, Saint Éreptiole aurait construit une église, de type basilical à l’emplacement d’un temple gallo-romain.
Au XIe siècle, l’évêque Robert (v. 1026 - 1048) choisit de reconstruire la cathédrale qui sera achevée par son successeur Geoffroy de Montbray (1049-1093).
Les fils de Tancrède de Hauteville contribuèrent par leurs richesses ramenées de Calabre (futur royaume de Sicile) au financement des travaux, et leurs "sept statues ornèrent le portail nord en signe de reconnaissance".
La cathédrale fut consacrée le 8 décembre 1057 et pour mémoire la bataille d’Hastings eut lieu en 1066.
Rattaché au royaume de France au XIIIe siècle, la cathédrale romane du XIe siècle est « habillée » en style gothique normand, sous l’impulsion de l’évêque Hugues de Morville (1208-1238).
La cathédrale possède deux flèches en façade, et une tour-lanterne. Exemple typique du gothique normand, elle se caractérise par des lignes très pures.
Construite à une altitude de 90 mètres avec ses flèches de 70 m, elle domine la ville de Coutances. Elle est visible depuis la mer et même, selon la légende, de La Hougue Bie à Jersey, située pourtant à plus de 40 kilomètres. |
En 1562, pendant les guerres de religion, la cathédrale est pillée par les Huguenots.
Pour la petite histoire
Pendant les guerres de religion, les Hugenots capturent l’évêque Arthus de Cossé et l’obligent, à Saint-Lô, à parcourir la ville à l’envers sur un âne mitré, la queue de l’animal entre les mains.
Le chœur, un peu plus large que la nef, possède trois travées et un hémicycle à sept entre-colonnes, composées de douze colonnes juxtaposées formant une double ceinture et garnies à leur sommet de chapiteaux pédonculés.
Sur l’autel d’argent repose une statue en marbre de la Vierge dite Notre-Dame de Coutances.
Pour la petite histoire |
Vitrail de la deuxième moitié du XVe siècle, en 42 panneaux, situé dans le transept sud, restauré en 1916 (atelier Tournel à Paris) : il est composé de trois lancettes, occupant cinquante mètres carrés, onze mètres de hauteur et près de deux mètres de largeur au centre, dix mètres de hauteur et un mètre cinquante de largeur pour les 2 autres lancelles. |
Lancette médiane De haut en bas, le Christ Juge entouré de deux anges sonnant de la trompette surmonté de quatre anges portant les instruments de la Passion ; au-dessous, les douze apôtres rangés par trois avec de gauche à droite et de haut en bas : Saint André et sa croix (le plus haut à gauche), saint Pierre et sa clef (au centre), saint Jacques le Majeur (bourdon et coquille des pèlerins), saint Simon (avec la scie de son martyre), saint Jean l’Evangéliste (coupe avec serpent), saint Jacques le Mineur (massue), saint Barthélémy (et son coutelas), saint Philippe (croix), saint Mathias (lance), saint Jude (avec sa lettre), saint Matthieu (et son évangile), saint Thomas. Au bas de cette lancette, la pesée des âmes par saint Michel (créée en 1916 par les Tournel) : le corps pris dans une armure de chevalier, la cape sur les épaules, il tient une lance crucifère et la poignée de la balance ; du bon côté de la balance, un élu agenouillé qui joint les mains ; de l’autre le malin a la lance pointée vers lui et il attend, angoissé ». C’est la psychostasie (pesée des âmes après la mort) connue dans l’Antiquité égyptienne et la mythologie. |
Lancette de gauche Au sommet la Vierge en intercession à genoux et mains jointes, vêtue d’une robe rouge et d’un manteau bleu. Au-dessous d’elle les martyrs (saint Etienne avec une pierre), puis des saints (un pape, un cardinal, un abbé mitré…), ensuite des élus poussés par un ange vers le paradis (deux têtes couronnées et une tête mitrée) : ces élus sont nus, issus des morts ressuscités au bord inférieur de la lancette. Cette lancette est entièrement bordée de fleurs de lis d’or, avec interposition de verres bleus. |
Lancette de droite En haut un dais d’architecture, comme dans la lancette de gauche, puis deux saints agenouillés : saint Jean-Baptiste le Précurseur et, fait inhabituel dans un jugement dernier, saint Paul. Au-dessous, des martyrs (saint Laurent et son gril, des saintes femmes dont sainte Catherine). Symétriquement aux élus sont figurés les damnés dont seules les jambes n’ont pas été restaurées, avec des pieds de pendus conformément à la littérature de l’époque. Enfin le bas de la lancette représente l’Enfer avec une grande marmite où cuisent des damnés parmi lesquels un roi, un empereur, un pape, un cardinal, un évêque… La lancette est bordée d’un rinceau de feuillages verts s’enroulant autour d’une tige. |
Retable, statue : Vierge à l’Enfant, 2 statuettes : Angelots
La statue de la Vierge à l’Enfant est en plâtre plein à la pièce. Les deux statuettes, en calcaire, représentent des angelots assis.
L’ensemble du retable porte des incrustations en marbre noir (type noir de Belgique) et trois incrustations de marbre rouge Languedoc sur le gradin.
« Le monument s’élance vers les cieux par ses hautes tours flanquées de tourelles… qui participent au même élan vertical » (Dr Fournée). |
Eglise Saint Pierre
La paroisse Saint-Pierre est attestée en 1056 mais élevé hors des fortifications elle fut détruite pendant la guerre de Cent Ans. A la fin du XVe siècle (vers 1494), l’évêque Geoffroy Herbert la fit relever par les maîtres-maçons et sa décoration atteste la symbolique compagnonnique.
L’église reconstruire au cours du XVIe siècle confronte le style gothique flamboyant à celui de la Renaissance. A la croisée des transepts la tour-lanterne, octogonale, flanquée aux quatre angles de tourelles est coiffée d’une flèche courte et trapue, posée sur un tambour, dont les arêtes s’ornent chacune de cinq fleurons, évoquant une tiare en l’honneur du prince des Apôtres, auquel l’église est dédiée, saint Pierre.
Le clocher qui surmonte la façade ouest est antérieur à la tour-lanterne.
Jazz sous les pommiers
Le festival Jazz sous les pommiers se tient tous les ans à Coutances durant la semaine de l’Ascension avec une programmation très éclectique qui va du jazz « New Orleans » à la musique électronique. De nombreux spectacles de rue sont organisés et la ville réunit aussi bien des musiciens locaux que de grandes vedettes internationales.
La 36e édition de Jazz sous les pommiers se déroule du 20 au 27 mai 2017.
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