Briare le Canal
La Loire et "le" canal
Le nom que Briare s’est donné, « Briare le Canal », est un peu réducteur car Briare ne possède pas un, mais trois canaux.
Dès 1605, elle accueille le chantier du « canal de Loyre en Seyne », futur canal de Briare qui sera ouvert totalement en 1642. En 1838, ce canal reçoit, juste à l’amont de son écluse de Baraban, le canal latéral à la Loire qui descend de Digoin. Ce canal traverse la Loire dans son lit même sur le passage en Loire de Mantelot. En 1896, est construite une nouvelle branche du canal latéral qui traverse le fleuve par le pont-canal de Briare. Cette nouvelle branche du canal latéral à la Loire reçoit le surnom de « nouveau canal » ou « canal neuf ».
Toponymie
Le nom antique de Briare était Brivodurum qui signifie en langue celtique : pont (brivo) et fortification, porte ou place (durum).
Histoire
La ville a pris son essor sous Henri IV grâce à la construction du canal de Loyre en Seyne qui deviendra le canal de Briare. Ce canal, construit au XVIIe siècle, relie la Loire à la Seine.
Le 10 juin, face à l’avance allemande, le gouvernement français vient de se replier sur Tours et les châteaux environnants. Le général Weygand, généralissime des armées françaises replie le grand quartier général de Paris sur Briare. Le 11 juin 1940, se déroule dans ce château l’avant-dernière réunion du Comité suprême interallié Cette réunion connue sous le nom de « Conférence de Briare » marqua la fracture entre Alliés mais également au sein des responsables français entre partisans de continuer la guerre et partisans d’un armistice.
À partir de la fin août 1944, le 2e régiment de chasseurs parachutistes est engagé sur la Loire, notamment à Briare, pour interdire à l’ennemi la rive droite du fleuve.
Patrimoine civil
Le pont canal de Briare conçu par l’ingénieur Léonce-Abel Mazoyer, et auquel a participé l’architecte Gustave Eiffel pour la maçonnerie. Il permet au canal latéral à la Loire de traverser ce fleuve. Il a été achevé et ouvert le 16 septembre 1896. Cet ouvrage détiendra pendant plus d’un siècle le record d’Europe de longueur dans sa catégorie, avant d’être détrôné, en 2003, par le pont-canal de Magdebourg sur l’Elbe, long de 918 m.
Le musée de la céramique et des émaux
Patrimoine religieux
Cathédrale Saint-Etienne
Cette église domine la vaste place où se trouve la statue de Jean-Félix Bapterosses, à l’origine de la manufacture des émaux de Briare et indirectement de ce récent édifice, de la fin du XIXe siècle.
L’église est située dans le centre-ville de Briare.
- Origine
Elle remonte au VIe siècle quand une chapelle déjà ornée de mosaïques et dédiée à Saint Étienne - le premier diacre ordonné par les apôtres et martyr de la chrétienté - vient remplacer le temple auparavant consacré au dieu romain Bacchus. Les statuts d’Aunaire d’Auxerre consacré évêque d’Auxerre en 570, plus tard Saint Aunaire, la mentionne en 596.
Elle est elle-même remplacée par une église remontant au XIIIe siècle et pouvant contenir mille personnes. Cette dernière, sérieusement endommagée par la crue de la Loire de 1856 et devenue trop petite compte tenu de l’essor que connaissait la ville à ce moment du fait de l’importance prise par la manufacture des émaux de Briare, est vouée à la démolition. L’Etat refusant de financer une nouvelle construction, les gendres du fondateur de la manufacture s’en chargèrent eux-mêmes. D’où sa façade recouverte d’une mosaïque d’émaux.
Sa construction ne débute pourtant qu’en 1890,
Le maître d’œuvre, René Dusserre (1837-1901), inspecteur des édifices diocésains d’Orléans à partir de 1872, est un élève d’Eugène Viollet-le-Duc. La nouvelle église est inaugurée par Stanislas-Arthur-Xavier Touchet le 8 décembre 1895 quand le Saint sacrement et les reliques y sont transportés. Elle est ensuite cédée à la commune pour un franc symbolique en 1896 contre l’attribution de deux tribunes à la famille Bapterosses.
- Architecture
Le style néo-byzantin général combiné avec un clocher néo-gothique, culminant à 56 mètres, est assez rare.
Le plan se base sur une croix latine à deux croisillons et, conformément à la tradition romane, avec une large nef de 50 mètres de long et de 12 mètres de haut qui est soutenue par des colonnes sculptées de motifs profanes. On y trouve par exemple un chapiteau dédié à l’industrie, symbolisée par une jeune femme composant une mosaïque et orné de colliers de perles de la Manufacture des émaux. - Extérieur
- L’élégante flèche culmine à 60 m.
- La façade
- Le fronton aussi bien que les pignons sont ornés de mosaïques
- Intérieur
- Dans le chœur
Un nouvel autel incrusté d’ une pierre reliquaire et orné de mosaïques en émaux de Briare par Olivier Delhoume y est béni en 1996Culot sculpté - Vitraux
Les vitraux ont été réalisés par Félix Gaudin notamment sur des dessins d’Eugène Grasset. Ils représentent entre autres les signes du zodiaque, ce qui est pour le moins inhabituel dans une église. - Mobilier
Le chemin de croix est sculpté par Fabio Stecchi en 1904.
Une statue de Saint-Étienne levant les yeux au ciel sculptée par Louis Dideron (1901-1980) a été donnée dans les années 1950 à l’église.Les statues de Saint Roch et de Saint Louis ornant les autels du transept ont été sculptées par Robert Souvigny (1910-1966).
Le sol est revêtu d’un tapis de mosaïques dont le dessin est dû à l’artiste Eugène Grasset. Il a été réalisé par les ouvriers de la Manufacture.Il offre son lot de symboles et de rébus : Le premier est à lire dès que vous franchissez le seuil : bonus intra (entre bon). En sortant, une fois votre visite achevée, vous verrez que, sur le même médaillon, on lit melior exi (sors meilleur).
De part et d’autre de l’entrée et toujours au sol, quatre médaillons évoquent en latin les quatre éléments : aer, terra, aqua, ignis. Sur la façade, la plus belle mosaïque représente saint Etienne.
Robert Souvigny était un artiste autodidacte. Il a réalisé plus de 200 sculptures et 1000 dessins entre 1946 et 1962. Avec son épouse Anne-Marie il a activement pris part à la vie sociale et artistique du Briare d’Après guerre.
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